CHISINAU: Ancienne république soviétique nichée entre l'Ukraine et la Roumanie, la Moldavie est connue pour son industrie viticole, mais aussi pour la pauvreté de sa population et pour un "conflit gelé" avec les séparatistes de Transdniestrie.
Voici cinq choses à savoir avant les élections législatives anticipées de dimanche.
Entre Russie et Europe
L'ancien président prorusse Igor Dodon souhaitait des liens plus resserrés avec Moscou. Maia Sandu, qui lui a succédé en décembre, désire au contraire se rapprocher de l'Union européenne avec laquelle la Moldavie a signé un accord d'association.
Ce revirement reflète l'histoire complexe de ce petit pays: il a longtemps fait partie de l'Empire ottoman, puis a été occupé par la Russie avant d'être intégré à la Roumanie et enfin de devenir, en 1940, la République soviétique de Moldavie. La Moldavie est finalement devenue indépendante après la dislocation de l'URSS, en 1991.
La langue officielle est le roumain, mais le russe reste très parlé. Les Gagaouzes, une minorité turcophone de religion orthodoxe, possèdent aussi une langue aujourd'hui menacée.
L'un des plus pauvres d'Europe
La Moldavie est souvent décrite comme un des pays les plus pauvres d'Europe à côté de l'Ukraine.
Selon la Banque mondiale, en 2020, le PIB par habitant montait à 4.550 dollars, environ un tiers de celui de la Roumanie et huit fois moins qu'en France.
Privé de ressources naturelles, le pays dépend beaucoup de sa diaspora pour subsister. Mais cette dernière, si elle permet des transferts d'argent conséquents, a aussi provoqué une hémorragie de main-d'oeuvre: des centaines de milliers de Moldaves vivent et travaillent en Russie et dans l'Union européenne.
Du vin, peu de touristes
Le climat moldave, avec ses 300 jours d'ensoleillement par an, est idéal pour les vignes, faisant de la viticulture un secteur économique important.
A peine plus grand que la Belgique, le pays dispose de 110 000 hectares de vignes et fait partie des vingt plus gros producteurs au monde. Il exporte la majeure partie de sa production.
Au gré des tensions diplomatiques, la Russie a régulièrement interdit les importations de vin moldave sur son territoire.
La Moldavie tente aujourd'hui d'utiliser le vin pour développer le tourisme, une industrie embryonnaire : seuls 174 000 visiteurs y ont séjourné au moins une nuit en 2018, selon l'Organisation mondiale du tourisme.
Région séparatiste
A peine 200 kilomètres de long, rarement plus de 20 km de large: la Transdniestrie est un confetti et pourtant, cette république séparatiste a sa monnaie, son gouvernement et édite ses timbres.
Cette région russophone a fait sécession à l'indépendance de la Moldavie, à l'issue d'une guerre ayant fait environ 1 000 morts en 1992. Jamais reconnue par la communauté internationale, la Transdniestrie compte sur l'aide de la Russie, qui y stationne une garnison militaire, gelant ce conflit en défaveur de Chisinau.
La présidente Maia Sandu propose de remplacer cette "force de maintien de la paix" par des observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), mais Moscou s'y oppose.
La Syldavie d'Hergé
Être un des pays les plus méconnus d'Europe peut inspirer les artistes. Le dessinateur belge Hergé avait utilisé la Moldavie comme modèle pour créer la Syldavie, petite monarchie fictive visitée par Tintin.
Quelques décennies plus tard, un groupe d'auteurs australiens a publié un guide touristique au ton mordant sur un pays imaginaire appelé "Molvanie", largement inspiré des clichés occidentaux sur les pays d'Europe de l'Est.