Cafouillage et déceptions devant les boîtes de nuit à cause du pass sanitaire

Déjà, des rumeurs se répandent sur les discothèques plus ou moins souples à l'entrée. (Photo, AFP)
Déjà, des rumeurs se répandent sur les discothèques plus ou moins souples à l'entrée. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 10 juillet 2021

Cafouillage et déceptions devant les boîtes de nuit à cause du pass sanitaire

  • Les agents de sécurité refusent les captures d'écran de test négatif, par peur de la falsification. En l'absence de QR code, ils demandent le mail du laboratoire avec le résultat
  • Ces scènes se reproduisaient dans toute la France, devant les quelques discothèques qui ont effectivement rouvert

PARIS : Ils s'étaient mis sur leur 31 pour leur première soirée en boîte depuis mars 2020, certains avaient même réservé, mais des fêtards n'ont pas pu rentrer vendredi soir en discothèque faute... de pass sanitaire valable, condition sine qua non de la réouverture.

"Avant, on avait peur de se faire recaler en boîte. Maintenant on a peur de se faire recaler à cause du pass sanitaire", dit François, 24 ans, à Paris, devant la salle du Sacré.

C'est l'agitation à l'extérieur. Laurent, 48 ans, cadre dirigeant, est arrivé avant minuit pour être sûr d'avoir une place parmi les 300 personnes autorisées, la jauge étant fixée à 75% de la capacité habituelle.

"Ce soir, ça va être magique", assure-t-il. "C'est comme si on était des ressorts coincés depuis longtemps, et là ça va lâcher."

Mais son ami Lionel n'a pas son pass sanitaire et ne peut pas rentrer. Le gouvernement a décidé qu'il fallait présenter une preuve de vaccination complète depuis au moins 14 jours, un test PCR ou antigénique négatif de moins de 48 heures, ou une preuve d'une contamination au Covid entre six mois et quinze jours plus tôt.

En pratique, l'affaire est compliquée. Les agents de sécurité refusent les captures d'écran de test négatif, par peur de la falsification. En l'absence de QR code, ils demandent le mail du laboratoire avec le résultat... Trente minutes après l'ouverture, seuls quelques dizaines de clients ont pu entrer.

"On ne sait pas combien de temps ça va prendre, c'est nouveau pour nous", assure Martin Munier, le gérant.

Pour résoudre le problème, alors que seulement 21% des 18-29 ans - cible privilégiée des boîtes - sont complètement vaccinés, le Sacré a fait installer une tente dans la rue pour tester en 15 minutes, en partenariat avec une pharmacie.

Ces scènes se reproduisaient dans toute la France, devant les quelques discothèques qui ont  effectivement rouvert -- seulement 30%, selon le ministre de la Santé. Les autres, comme le Petit Palace ou Le Magnifique dans le même quartier que le Sacré, attendent encore un peu. 

Les plus petites ont souvent jugé inutile de rouvrir à moins de 100%, ou préféraient conserver la totalité de leurs aides publiques.

Il faut dire que la réouverture, tant réclamée par la profession qui avait elle-même accepté le principe du pass sanitaire, tombe mal, alors que le très contagieux variant Delta est en passe de devenir majoritaire. Le membre du Conseil scientifique Arnaud Fontanet a redit vendredi le consensus médical sur les lieux clos et mal aérés: les discothèques sont "clairement un endroit à risque par rapport à l'émergence de ce variant".

«Je suis dégoûtée»

Au Mistral, boîte historique d'Aix-en-Provence, "c’est uniquement sur réservation ce soir", dit le patron Jean-Simon Faby.

L'une des plus anciennes discothèques de Bordeaux, Le Monseigneur, dit ne pas avoir eu le droit d'installer une tente dehors, alors les vigiles envoient des files de fêtards sans QR code... à la pharmacie de garde pour réclamer des tests antigéniques.

"Ca va être l'enfer à gérer", dit le gérant, Sebastien Labeyrie, qui a pas moins de cinq agents pour vérifier les smartphones. Souvent, le code ne déclenche pas de sésame, un homme ne comprend pas pourquoi alors qu'il a eu sa seconde dose il y a 14 jours...

Déjà, des rumeurs se répandent sur les discothèques plus ou moins souples à l'entrée.

A Toulouse, le Purple se classe parmi les plus strictes. "On va se fâcher, mais ils ne rentreront pas" sans pass, dit le directeur, Jean-Bernard Oggero, qu'on trouvait à faire les cent pas dehors avant l'ouverture.

Il est également stressé par un éventuel nouveau tour de vis d'Emmanuel Macron lundi. "Toute cette attente, l'achat de stocks de boissons... Si on doit refermer, ça va mal passer", souffle-t-il.

L'inévitable arrive quelques minutes plus tard: Lou Busby, assistante dentaire de 24 ans, est refoulée du Purple. Elle et ses amies ont faux sur toute la ligne: sa seconde dose date de moins de 14 jours, et ses trois amies ont fait leur test mercredi, donc pas dans la fenêtre des 48 heures.

"J'ai envie de pleurer, je suis dégoûtée", dit la jeune femme. "On ira dans un bar, tant pis".


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté. 


« La France doit produire plus pour manger mieux », affirme la ministre de l'Agriculture

Le président français Emmanuel Macron (G) s'adresse à la presse en compagnie de la ministre française de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Annie Genevard  L'édition 2025 du SIA (Salon International de l'Agriculture) Agriculture se tient à Paris du 22 février au 2 mars 2025. (Photo par Thomas Padilla / POOL / AFP)
Le président français Emmanuel Macron (G) s'adresse à la presse en compagnie de la ministre française de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Annie Genevard L'édition 2025 du SIA (Salon International de l'Agriculture) Agriculture se tient à Paris du 22 février au 2 mars 2025. (Photo par Thomas Padilla / POOL / AFP)
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  • la France doit affirmer sa souveraineté agricole comme un enjeu régalien et réarmer sa puissance alimentaire », a-t-elle déclaré, appelant à « sonner la mobilisation générale ».
  • « La France doit produire plus pour manger mieux. Produire plus pour reconquérir l’assiette des Français, produire plus pour importer moins et garantir les standards de production que nous exigeons de nos paysans », a-t-elle ajouté.

PARIS : « La France doit produire plus pour manger mieux », a affirmé dimanche, lors de l'inauguration du stand du ministère au Salon de l'agriculture, la ministre de l'Agriculture Annie Genevard, livrant sa vision de la souveraineté alimentaire.

« Dans ce moment de grand bouleversement de l'ordre international (...), la France doit affirmer sa souveraineté agricole comme un enjeu régalien et réarmer sa puissance alimentaire », a-t-elle déclaré, appelant à « sonner la mobilisation générale ».

« La France doit produire plus pour manger mieux. Produire plus pour reconquérir l’assiette des Français, produire plus pour importer moins et garantir les standards de production que nous exigeons de nos paysans », a-t-elle ajouté, suscitant des applaudissements dans le public, largement composé de représentants du monde agricole (producteurs, interprofessions, syndicats, chambres d'agriculture, etc.).

« Produire plus pour pouvoir investir et ainsi produire mieux. Produire plus pour rester une puissance exportatrice et jouer dans la cour des grands alors que de nouveaux équilibres de la géopolitique agricole se dessinent », a-t-elle poursuivi, au côté de son homologue marocain, Ahmed El Bouari, dont le pays est l'invité d'honneur du Salon.

« Produire plus et tourner le dos aux partisans de la décroissance et du repli sur soi », a ajouté Mme Genevard.

Tout en estimant qu'il est « un non-sens » d'opposer agriculture et environnement alors que les agriculteurs travaillent « avec la nature », elle a déclaré se battre « chaque jour pour qu'on ne bride pas l'alimentation au nom de la planète, alors qu'il n’y a aucun bénéfice objectif à ces entraves administratives ou réglementaires ».

La ministre s'en est ensuite vigoureusement pris aux « idéologues », « les procureurs qui mangent du paysan à tous les repas sans en avoir jamais vu, pour entretenir le fantasme d'une France agricole productiviste ».

« On invoque souvent la dette environnementale que nous pourrions laisser à nos enfants. Mais je ne veux pas non plus leur laisser une dette alimentaire », a-t-elle encore affirmé.