En Finlande, la bataille pour sauver les phoques les plus menacés au monde

Une vue aérienne montre le lac Saimaa à Puumala, en Finlande, l'un des plus grands bassins d'eau douce d'Europe, abrite l'une des espèces de phoques les plus rares et les plus menacées au monde, le phoque annelé de Saimaa (AFP)
Une vue aérienne montre le lac Saimaa à Puumala, en Finlande, l'un des plus grands bassins d'eau douce d'Europe, abrite l'une des espèces de phoques les plus rares et les plus menacées au monde, le phoque annelé de Saimaa (AFP)
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Publié le Mercredi 07 juillet 2021

En Finlande, la bataille pour sauver les phoques les plus menacés au monde

  • A la mi-juin, les phoques ont quitté leur lieu de reproduction sur les rochers pour les profondeurs du lac. Seule Eeva --et son cri si particulier-- daigne se montrer
  • Reconnaissables aux anneaux blancs dessinés sur leur fourrure, ces phoques ne se trouvent que dans la région des lacs de Finlande, près de la frontière russe

PUUMALA : Ses vibrisses à la surface de l'eau, Eeva profite de la quiétude du lac Saimaa en Finlande, qui abrite l'une des espèces de phoques les plus rares au monde, mais aussi la plus menacée.

"Elle ne s'éloigne pas car nous nous connaissons depuis près de trente ans", sourit Risto Eronen, un retraité qui, depuis son enfance, observe de près les allées et venues des phoques annelés de Saimaa.

"C'est la vieille dame de Saimaa et elle a donné naissance à dix petits dans sa vie", raconte à l'AFP le septuagénaire, installé sur son bateau à quelques mètres du mammifère.

A la mi-juin, les phoques ont quitté leur lieu de reproduction sur les rochers pour les profondeurs du lac. Seule Eeva --et son cri si particulier-- daigne se montrer.

"Elle s'est accrochée à une ligne (...), a commencé à émettre de lourds sifflements" et à passer beaucoup plus de temps à la surface pour respirer, explique Risto Eronen. "C'est très probablement à cause d'un hameçon dans sa gorge".

Reconnaissables aux anneaux blancs dessinés sur leur fourrure, ces phoques ne se trouvent que dans la région des lacs de Finlande, près de la frontière russe.

Si l'endroit compte actuellement 400 phoques comme Eeva, soit quatre fois plus que dans les années 1980, pour les écologistes, ce chiffre est loin d'être suffisant pour assurer la survie de l'espèce.

"Les hivers doux causés par le changement climatique ont rendu leur vie plus difficile", car les phoques ont besoin de glace et de neige pour construire leurs repaires de reproduction, explique Kaarina Tiainen, de l'Association finlandaise pour la conservation de la nature (SLL).

Mais aujourd'hui c'est surtout la pêche de vendace --un petit poisson blanc dégusté en été-- qui représente le plus grand danger pour l'espèce, selon les militants. Quatre à huit petits se trouvent chaque année pris dans les filets.

Interdiction de la pêche au filet

Si la plupart des 4400 kilomètres carrés du lac Saimaa ont récemment été couverts par des restrictions sur la pêche au filet, le gouvernement a refusé de les renouveler.

Ces mesures ont suscité un vaste mouvement d'opposition dans ce haut lieu touristique qui compte 50 000 chalets estivaux et enregistrait avant la pandémie de Covid-19 plus d'un million de nuitées par an.

"La pêche au filet est un mode de vie pour beaucoup ici", explique Teemu Himanen, dont l'association de pêche a délivré 980 permis de pêche au filet en 2020.

Selon lui, beaucoup estiment que les menaces pesant sur les phoques sont exagérées. "Si le filet est correctement ancré au fond, le phoque peut facilement éviter de s'y prendre".

Toutefois, pour compenser la fin des restrictions, le SLL incite désormais les pêcheurs à signer une déclaration d'abandon de la pêche au filet, en échange de quoi ils reçoivent un piège à poissons.

Bien que Teemu Himanen se félicite de cette initiative, il estime que ces pièges gratuits ne satisferont pas grand monde: "Vous ne pouvez tout simplement pas en attraper autant dans un piège".

«Protection appropriée» 

Les autorités finlandaises ont demandé cette année à ce que l'habitat du phoque annelé de Saimaa soit inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco.

L'espèce, considérée comme "en danger" par les autorités finlandaises et européennes, semble obtenir les faveurs du peuple nordique, une majorité de Finlandais étant favorable à un renforcement de la législation visant à protéger ces animaux.

Mais "de plus en plus de gens veulent venir dans la région pour voir les animaux eux-mêmes, ce qui implique un équilibre constant", explique Kaarina Tiainen.

Aussi, à mesure que le nombre de phoques annelés de Saimaa augmente, la question du relâchement des mesures de protection se pose davantage pour les pêcheurs.

"Quand il n'y avait que 300 phoques, ils disaient que nous avions besoin (des contrôles sur les filets) pour que leur nombre atteigne 400. Mais maintenant, nous avons dépassé les 400 et la discussion n'a toujours pas cessé", regrette M. Himanen.

L'objectif du gouvernement est d'atteindre "un niveau de protection approprié" et les écologistes affirment que la population devrait atteindre au moins un millier --voire 2000 individus-- avant que les protections puissent être levées.

Mais pour Kaarina Tiainen, "il se peut que nous n'atteignions jamais une situation où l'espèce ne soit pas menacée".


Trump annonce des discussions «directes» avec l'Iran sur le nucléaire

Donald Trump a créé la surprise en annonçant que Washington menait des discussions "directes" avec l'Iran sur son programme nucléaire, en recevant lundi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, reparti sans les concessions commerciales qu'il espérait obtenir. (AFP)
Donald Trump a créé la surprise en annonçant que Washington menait des discussions "directes" avec l'Iran sur son programme nucléaire, en recevant lundi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, reparti sans les concessions commerciales qu'il espérait obtenir. (AFP)
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  • "Nous avons des discussions directes avec l'Iran. Elles ont commencé, elles se poursuivront samedi, nous aurons une très grande réunion", a déclaré à la presse le président américain
  • Il a ensuite assuré que cette rencontre se tiendrait samedi "à très haut niveau" et même "quasiment au plus haut niveau"

WASHINGTON: Donald Trump a créé la surprise en annonçant que Washington menait des discussions "directes" avec l'Iran sur son programme nucléaire, en recevant lundi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, reparti sans les concessions commerciales qu'il espérait obtenir.

"Nous avons des discussions directes avec l'Iran. Elles ont commencé, elles se poursuivront samedi, nous aurons une très grande réunion", a déclaré à la presse le président américain.

Il a ensuite assuré que cette rencontre se tiendrait samedi "à très haut niveau" et même "quasiment au plus haut niveau".

Il s'agit d'une annonce spectaculaire de la part du président américain, notoirement peu friand de tractations diplomatiques complexes impliquant plus de deux parties, alors que l'Iran avait rejeté dimanche tout dialogue direct avec Washington.

Téhéran a confirmé sa position après cette annonce.

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, doit avoir samedi à Oman des "entretiens indirects" avec l'émissaire américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, a annoncé mardi l'agence iranienne Tasnim.

"Il s'agit autant d'une opportunité que d'un test. La balle est dans le camp de l'Amérique", avait écrit plus tôt M. Araghchi sur le résau social X, en annonçant la tenue de discussions "de haut niveau indirectes".

Proches alliés durant la monarchie Pahlavi, les deux pays n'ont plus de relations diplomatiques depuis 1980 et la prise d'otages de diplomates américains dans leur ambassade à Téhéran, dans la foulée de la Révolution islamique.

Mais ils échangent indirectement par le biais de l'ambassade de Suisse à Téhéran. Le sultanat d'Oman a plusieurs fois joué un rôle de médiateur, et le Qatar dans une moindre mesure.

"Grand danger" 

"Nous traitons directement avec eux. Et peut-être que nous aurons un accord", a dit lundi le président américain, qui avait retiré avec fracas les Etats-Unis d'un accord international avec l'Iran lors de son premier mandat, en 2018.

Cet accord, conclu en 2015, prévoyait la levée de certaines sanctions en échange d'un encadrement des activités nucléaires iraniennes.

Donald Trump a dit lundi que si un nouvel accord était trouvé, il serait "différent et peut-être beaucoup plus robuste". Mais il a ajouté que l'Iran serait "en grand danger" si les discussions n'aboutissaient pas.

En attendant, l'Iran doit mener mardi à Moscou des consultations sur ce même dossier avec ses proches partenaires, la Russie et la Chine.

Benjamin Netanyahu, tenant d'une ligne dure face à Téhéran, a appelé à ce que l'Iran ne produise "jamais" d'arme nucléaire. Il a plaidé pour que les tractations diplomatiques débouchent sur un démantèlement "complet", évoquant l'exemple de la Libye.

Concernant les droits de douane, autre enjeu de sa visite, le Premier ministre israélien a promis d'"éliminer le déficit commercial des Etats-Unis" vis-à-vis d'Israël.

Il est le premier dirigeant étranger reçu par le président américain depuis l'annonce la semaine dernière des nouveaux droits de douane, qui ont provoqué un coup de tabac sur les places financières mondiales.

"Un autre cessez-le-feu" 

Le dirigeant israélien est reparti sans promesse d'exemption ou de réduction des droits de douane de 17%, qui seront imposés sur les importations en provenance de son pays à compter de mercredi.

Un journaliste a demandé à Donald Trump s'il comptait revenir sur cette taxe, et il a répondu: "Peut-être pas. N'oubliez pas que nous aidons beaucoup Israël".

Israël avait tenté en vain d'échapper aux nouvelles taxes en levant mardi la totalité des droits de douane restants sur les 1% de marchandises américaines encore concernées.

Benjamin Netanyahu a par ailleurs déclaré que Israël oeuvrait à un nouvel "accord" sur la libération des otages retenus par le Hamas à Gaza.

"Nous faisons tout notre possible pour faire sortir les otages. Nous envisageons un autre cessez-le-feu, nous verrons bien ce qui se passera", a renchéri Donald Trump.

Après deux mois d'une trêve fragile, l'armée israélienne a repris le 18 mars son offensive militaire dans la bande de Gaza, d'où le mouvement palestinien avait lancé une attaque sans précédent le 7 octobre 2023 en Israël.

La récente trêve a permis le retour de 33 otages israéliens, dont huit sont décédés, en échange de la libération de quelque 1.800 Palestiniens détenus par Israël.

Sur les 251 otages enlevés lors de l'attaque du Hamas, 58 sont toujours retenus dans le territoire palestinien, dont 34 sont morts selon l'armée israélienne.


L'Iran refuse de négocier directement avec les États-Unis

Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
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  • Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire
  • « Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères.

TEHERAN : L'Iran a rejeté dimanche tout dialogue direct avec les États-Unis, estimant que cela « n'aurait aucun sens », alors que le président américain Donald Trump suggère des pourparlers directs et menace de bombarder le pays en cas d'échec de la diplomatie.

Les pays occidentaux, les États-Unis en tête, soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme nucléaire depuis des décennies. Téhéran rejette ces allégations et affirme que ses activités nucléaires n'ont qu'une finalité civile, notamment en matière d'énergie.

Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire. Mais le président américain a également menacé de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie et a pris des sanctions supplémentaires à l'encontre du secteur pétrolier iranien. 

« Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré samedi soir le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi, selon des propos rapportés dimanche par son ministère.

« Mais nous restons attachés à la diplomatie et sommes prêts à essayer la voie de négociations indirectes », a ajouté M. Araghchi. 

Jeudi, le président américain a affirmé qu'il préférait mener des « négociations directes » avec l'Iran.

« À quoi bon menacer si l'on veut négocier ? », s'est interrogé samedi le président iranien, Massoud Pezeshkian, élu l'an dernier avec la promesse de reprendre le dialogue avec l'Occident afin d'obtenir un allègement des sanctions pour relancer l'économie.

En 2015, l'Iran a conclu un accord avec les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Chine, Russie, États-Unis, France et Royaume-Uni) et l'Allemagne pour encadrer ses activités nucléaires.

Le texte prévoyait un allègement des sanctions en échange d'une limitation des activités nucléaires iraniennes. 

En 2018, Donald Trump a retiré son pays de l'accord avec fracas durant son premier mandat et rétabli les sanctions. En guise de représailles, l'Iran s'est désengagé du texte et a accéléré son programme nucléaire.

L'Iran ne cherche pas à se doter de l'arme nucléaire, mais « n'aura d'autre choix que de le faire » en cas d'attaque contre le pays, a mis en garde lundi Ali Larijani, un proche conseiller du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei.


Netanyahu rencontrera lundi Trump à la Maison Blanche

Le président américain Donald Trump et  le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (Photo AFP)
Le président américain Donald Trump et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (Photo AFP)
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  • Le président américain Donald Trump accueillera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, lundi, pour aborder plusieurs sujets, des droits de douane à l'Iran.
  • Israël se verra ainsi infliger des tarifs douaniers s'élevant à 17 %.

JERUSALEM : Le président américain Donald Trump accueillera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, lundi, pour aborder plusieurs sujets, des droits de douane à l'Iran, ont annoncé samedi ses services.

« Les deux dirigeants vont s'entretenir des droits de douane, des efforts pour ramener les otages israéliens, des relations israélo-turques, de la menace iranienne et de la lutte contre la Cour pénale internationale », a déclaré le bureau du Premier ministre dans un communiqué. 

Une grande partie des produits que les États-Unis importent du reste du monde sont soumis, depuis samedi, à des droits de douane additionnels de 10 %, mais l'addition sera encore plus lourde dès le 9 avril pour certains pays qui exportent plus qu'ils n'importent auprès du partenaire américain.

Israël se verra ainsi infliger des tarifs douaniers s'élevant à 17 %.

Cette annonce intervient également au moment où un nouveau cessez-le-feu semble lointain dans le territoire palestinien de Gaza, où l'armée israélienne a intensifié ses opérations, et où les tensions autour du nucléaire iranien s'intensifient.

Le président américain, qui a appelé Téhéran à entamer des négociations sur son programme nucléaire, a menacé ces derniers jours de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie.

L'Iran se dit prêt à discuter avec les États-Unis, mais a refusé des pourparlers directs sous la menace et la pression.