Afghanistan: un millier de soldats fuient les talibans au Tadjikistan

Les soldats du gouvernement afghan sont assis sur un pont à côté de la frontière entre le Tadjikistan et l'Afghanistan au Tadjikistan. Le personnel de sécurité afghan s'est enfui au Tadjikistan après l'avancée des talibans dans le nord de l'Afghanistan (Photo, AP)
Les soldats du gouvernement afghan sont assis sur un pont à côté de la frontière entre le Tadjikistan et l'Afghanistan au Tadjikistan. Le personnel de sécurité afghan s'est enfui au Tadjikistan après l'avancée des talibans dans le nord de l'Afghanistan (Photo, AP)
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Publié le Lundi 05 juillet 2021

Afghanistan: un millier de soldats fuient les talibans au Tadjikistan

Les soldats du gouvernement afghan sont assis sur un pont à côté de la frontière entre le Tadjikistan et l'Afghanistan au Tadjikistan. Le personnel de sécurité afghan s'est enfui au Tadjikistan après l'avancée des talibans dans le nord de l'Afghanistan (Photo, AP)
  • Cet exode massif de soldats afghans intervient à l'issue d'un nouveau week-end de combats, notamment à travers le Nord de l'Afghanistan
  • Vendredi, les troupes américaines et de l'Otan, qui combattent les talibans depuis 20 ans en Afghanistan, ont annoncé avoir quitté leur principale installation sur place

KABOUL: Un millier de soldats afghans se sont mis à l'abri au Tadjikistan dans la nuit de dimanche à lundi après des combats dans le Nord-Est de l'Afghanistan avec les talibans, lesquels continuent de gagner du terrain.

Cet exode massif de soldats afghans intervient à l'issue d'un nouveau week-end de combats, notamment à travers le Nord de l'Afghanistan où les talibans se sont emparés de dizaines de districts en peu de temps, laissant craindre un effondrement de l'armée afghane.

« Ils ne voulaient pas se rendre. Ils avaient demandé du renfort, mais leur requête a été ignorée », a indiqué Abdul Basir, un militaire membre d'un bataillon basé dans la province afghane du Badakhshan, frontalière du Tadjikistan, dont certains membres ont passé la frontière.

« On se battra jusqu'à la mort si le gouvernement nous appuie », a-t-il poursuivi, soulignant que son bataillon avait subi de fortes pertes précédemment, faute d'avoir reçu déjà le soutien aérien demandé.

Vendredi, les troupes américaines et de l'Otan, qui combattent les talibans depuis 20 ans en Afghanistan, ont annoncé avoir quitté leur principale installation sur place, la base aérienne de Bagram, centre névralgique des opérations de la coalition internationale, prélude au retrait définitif des soldats américains du pays, prévu d'ici fin août.

Lundi, le Comité d’État pour la sécurité nationale - les services de sécurité tadjiks - a indiqué dans un communiqué cité par l'agence de presse publique Khovar que « 1 037 soldats des troupes gouvernementales afghanes ont battu en retraite sur le territoire du Tadjikistan pour sauver leur vie après des affrontements armés avec les talibans ».

Il ajoute que « les combattants talibans ont pris le contrôle total » de six districts de la province de Badakhshan, laquelle borde le Tadjikistan sur 910 km.

Plusieurs centaines de soldats afghans avaient déjà traversé la frontière avec le Tadjikistan pour fuir l'offensive des talibans ces dernières semaines. Le Tadjikistan les a toujours laissés passer, évoquant « le principe de bon voisinage et le respect de la position de non-ingérence dans les affaires internes de l'Afghanistan ».

Les talibans tiennent déjà depuis fin juin le principal poste-frontière avec le Tadjikistan et les autres voies de passage vers ce pays, ainsi que les districts qui conduisent à la grande ville afghane de Kunduz, capitale de la province du même nom, située à une cinquantaine de kilomètres de la frontière tadjik.

Les talibans multiplient les offensives contre l'armée afghane depuis le début, en mai, du retrait définitif des soldats américains d'Afghanistan.

Face aux débâcles successives enregistrées par l'armée afghane, en particulier dans les provinces du Nord, le chef des forces américaines en Afghanistan, le général Scott Miller, n'avait pas exclu fin juin des frappes aériennes contre les talibans.

Mais les États-Unis n'ont pas ralenti le rythme de leur retrait.

De son côté le conseiller national pour la sécurité d'Afghanistan, Hamdullah Mohib, a assuré à l'agence de presse russe RIA Novosti qu'une contre-offensive était en préparation.

« Situation urgente »

« C'est désormais une urgence pour le gouvernement afghan. Ils doivent intensifier leur contre-offensive dès que possible », estime l'analyste afghan Atta Noori.

Selon lui, « les forces afghanes n'ont plus le moral ».

La troupe « est perdue. Dans presque chaque district dont ils s'emparent, les talibans envoient des délégations de notables pour convaincre les soldats de se rendre », explique-t-il.

Face à des soldats désormais privés du crucial soutien aérien américain, les talibans ont intensifié leurs offensives ans le Nord ces derniers jours, s'emparant du gros des provinces du Badakhshan et du Takhar, où les troupes gouvernementales ne contrôlent désormais qu'à peine plus que les capitales provinciales.

Ces deux provinces faisaient partie des fiefs des forces de l'Alliance du Nord, opposées durant les années 1990 au régime taliban qui n'avait jamais pu alors s'en emparer.

La vitesse et la facilité avec laquelle les insurgés talibans se sont cette fois-ci emparés de ces provinces est un coup psychologique très dur porté aux autorités afghanes.

Parallèlement, les talibans se sont également rapprochés ces derniers jours des capitales des provinces méridionales de Kandahar et du Helmand, deux de leurs bastions traditionnels, s'emparant des districts alentour.

« Nous sommes tellement fatigués de cette guerre. Au moins aujourd'hui, une bonne chose a été faite, une des deux parties devaient prendre le dessus », expliquait Shir Mohammad Barekzai, un habitant du district de Nawa, proche de Lashkar Gah, capitale du Helmand, conquis par les talibans tôt lundi.


Des milliers de fidèles place Saint-Pierre avant les funérailles du pape

Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi. (AFP)
Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi. (AFP)
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  • La file des fidèles et touristes patientant pour rendre hommage au chef des plus de 1,4 milliard de catholiques, décédé lundi à 88 ans, s'étire aux abords du plus petit Etat du monde
  • De mercredi à 09H00 GMT à jeudi 09H00 GMT, plus de 50.000 personnes se sont recueillies devant la dépouille du jésuite argentin dans la monumentale basilique, selon Vatican News

CITE DU VATICAN: Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi.

La file des fidèles et touristes patientant pour rendre hommage au chef des plus de 1,4 milliard de catholiques, décédé lundi à 88 ans, s'étire aux abords du plus petit Etat du monde, dont les accès sont filtrés par un lourd dispositif de sécurité qui ralentit l'avancée des fidèles, a constaté l'AFP.

De mercredi à 09H00 GMT à jeudi 09H00 GMT, plus de 50.000 personnes se sont recueillies devant la dépouille du jésuite argentin dans la monumentale basilique, selon Vatican News. Les portes, qui devaient fermer à minuit, sont finalement restées ouvertes jusqu'à 05H30 du matin pour accueillir le flot de fidèles.

"Ce fut un moment bref mais intense devant sa dépouille", a témoigné jeudi matin auprès de l'AFP Massimo Palo, un Italien de 63 ans vivant à Rome. François "a été un pape au milieu de son troupeau, de son peuple, et j'espère que les prochains pontificats seront un peu comme le sien", a-t-il également confié.

Rupture avec la tradition, le cercueil en bois clair ouvert du défunt pape, vêtu d'une mitre blanche et d'une chasuble rouge, les mains enserrant un chapelet, ne repose pas sur un catafalque, mais est posé sur un support à même le sol, devant le maître-autel, à la demande de Jorge Bergoglio, qui aspirait à plus de sobriété dans les rites funéraires papaux.

Le père des "laissés-pour-compte" 

"C'était un grand homme, c'était le père des laissés-pour-compte, des invisibles", a également confié jeudi à l'AFP Amerigo Iacovacci, un Romain de 82 ans.

Florencia Soria, une Argentine de 26 ans en voyage à Rome pour deux jours avec une amie, n'a pas hésité à rejoindre la file d'attente, armée d'un café, pour vivre ce "moment historique". Surtout pour nous "parce que nous sommes argentines. Nous étions des petites filles lorsque le pape a entamé son pontificat. Nous nous souvenons de ce moment", a-t-elle ajouté.

Les cardinaux, qui rejoignent progressivement Rome, se réunissaient jeudi matin pour la troisième fois, au lendemain d'une nouvelle "congrégation" en présence de 103 d'entre eux - électeurs et non électeurs.

Ces réunions préparatoires fixent les modalités des événements avant le conclave, auquel 135 électeurs - ceux âgés de moins de 80 ans - sont invités à prendre part. Certains ont toutefois déjà annoncé qu'ils ne viendraient pas pour raison de santé.

Mercredi, sur la place Saint-Pierre encadrée par la célèbre colonnade du Bernin, les fidèles ont dû patienter entre trois et plus de quatre heures pour entrer dans la basilique, selon plusieurs témoignages recueillis par l'AFP.

Un important dispositif de sécurité y était déployé, comprenant notamment des équipes de l'armée de l'air et de la défense munies de fusils brouilleurs de drones.

Le Vatican avait annoncé que jeudi, les fidèles pourraient rendre hommage au pape jusqu'à minuit. Mais mercredi, les visites ont finalement pu se poursuivre au-delà. Vendredi, les portes de la basilique seront ouvertes de 07H00 à 19H00.

Funérailles samedi 

L'affluence a également été massive mercredi à la basilique Sainte-Marie-Majeure, dans le centre de Rome, où le pape sera inhumé samedi conformément à sa volonté. Selon le préfet de Rome Lamberto Giannini, plus de 10.000 personnes s'y sont pressées à l'heure du déjeuner.

Plus tôt dans la matinée, la dépouille du pape avait été escortée par des dizaines de cardinaux, évêques, religieux et laïcs depuis la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où il a vécu de son élection en 2013 jusqu'à sa mort, vers la basilique couronnée par la coupole de Michel-Ange.

Le Vatican observera neuf jours de deuil à partir de samedi. Au cours de ces "novemdiales", des célébrations solennelles auront lieu chaque jour à Saint-Pierre, jusqu'au 4 mai.

Le cercueil sera fermé vendredi soir lors d'une cérémonie présidée par le cardinal camerlingue, l'Américain Kevin Farrell, qui gère les affaires courantes jusqu'au conclave.

Les funérailles de François se dérouleront samedi matin à partir de 08H00 GMT sur la place Saint-Pierre, où devraient converger au moins 200.000 fidèles, et 170 délégations étrangères.

"Il est impossible de savoir" combien de personnes seront présentes le jour des funérailles, "quelques centaines de milliers au minimum", a déclaré à l'AFP Pierfrancesco Demilito, chef du service de presse de la Protection civile italienne.

Comme pour Jean-Paul II en 2005, des dizaines de chefs d'Etat et de têtes couronnées assisteront aux funérailles du chef de l'Eglise catholique, sous haute sécurité.

Parmi eux, le président américain Donald Trump, ses homologues français Emmanuel Macron et ukrainien Volodymyr Zelensky ou encore le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

Le roi Felipe VI et la reine Letizia d'Espagne, le prince William, Albert II de Monaco et son épouse Charlène seront aussi présents.


Les marchés agricoles naviguent à vue, chahutés par la guerre commerciale

Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
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  • De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump
  • Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche

WASHINGTON: De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump, même si certains fondamentaux continuent d'influencer les cours.

"Les décisions erratiques" de Donald Trump sur le plan commercial "fragilisent l'opinion des investisseurs: ils ne savent plus trop dans quoi investir", commente auprès de l'AFP Damien Vercambre, analyste au cabinet Inter-Courtage.

Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche, provoquant par ailleurs des "craintes financières", selon l'analyste.

A la Bourse de Chicago, les prix du blé et du maïs ont baissé sur la semaine, à cause notamment des incertitudes commerciales. Le soja a pour sa part évolué en dents de scie, pour se retrouver au final à des niveaux proches de la semaine passée.

Sur Euronext, "les cours suivent Chicago, qui est déprimé", résume Damien Vercambre.

La pause de 90 jours décidée par Donald Trump sur une partie des surtaxes à l'importation, à l'exception notable de celles visant la Chine, est à nouveau venue bouleverser la donne après un début d'année agité.

En parallèle, le président américain Donald Trump a évoqué mercredi la possibilité d'un accord commercial "équitable" avec la Chine, sans que les négociations aient toutefois réellement commencé, d'après un ministre de premier plan.

La guerre commerciale initiée par l'exécutif américain depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump a débouché sur 145% de droits de douane additionnels sur les produits chinois entrant aux Etats-Unis, et 125% décidés en représailles par Pékin sur les marchandises en provenance des Etats-Unis.

"Un jour ou l'autre, un accord sera conclu avec la Chine", assure l'analyste américain Dewey Strickler, d'Ag Watch Market Advisors.

Mais si le ton de l'administration américaine se veut désormais rassurant, les marchés semblent attendre des actions concrètes de la part de Washington.

"Nous sommes dans une phase d'attente et d'hésitation en ce moment", les investisseurs "attendant la moindre avancée en matière de politique commerciale", confirme Rich Nelson, de la maison de courtage Allendale.

"Il y a (cette) peur que l'économie capote, comme (...) en 2018 (sous le premier mandat de Donald Trump, ndlr) où les prix du soja et du maïs aux Etats-Unis s'étaient cassés la figure, avant qu'il y ait une réconciliation avec la Chine", rappelle M. Vercambre.

- Influence des fondamentaux -

Si le spectre de la guerre commerciale occupe une grande partie du paysage, des éléments fondamentaux influencent tout de même les cours, dont la météo ou encore les perspectives de production.

Aux Etats-Unis, les acteurs du marché sont "moins inquiets des conditions météorologiques et de la menace d'un temps sec" notamment "pour la Corn Belt américaine", ce qui pousse le maïs américain à de "nouveaux plus bas sur deux semaines", explique Michael Zuzolo, de Global Commodity Analytics and Consulting.

"Il y a eu beaucoup de pluie dans le Midwest, en particulier dans les régions du Sud", participant au mouvement baissier du maïs et du blé américain, abonde Dewey Strickler.

Sur le Vieux Continent, "les perspectives de production pour la nouvelle campagne (...) sont aussi meilleures", observe M. Vercambre.

Plus précisément, "le sud de l'Europe a bénéficié de précipitations abondantes, ce qui a amélioré l'humidité des sols et augmenté les perspectives de rendement des cultures", selon un rapport de la Commission européenne.

Selon ce même rapport, néanmoins, dans le centre et le nord de l'Europe, "les conditions sèches prédominent" ce qui pourrait "nuire au développement des cultures d'hiver".


Ukraine: Pékin dénonce des «accusations sans fondement» sur la présence selon Kiev de combattants chinois

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  • Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire
  • "La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise

PEKIN: Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire.

"La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise Guo Jiakun, lors d'un point de presse, au lendemain de la convocation de son ambassadeur au ministère ukrainien des Affaires étrangères.