Les investissements culturels favorisent l’économie de la créativité au Moyen-Orient

Gros plan architectural d'une arche de Qasr Al Hosn, mettant en évidence les couloirs de cette attraction et son emblématique tour, éclairée par de vives lumières la nuit. (Fourni)
Gros plan architectural d'une arche de Qasr Al Hosn, mettant en évidence les couloirs de cette attraction et son emblématique tour, éclairée par de vives lumières la nuit. (Fourni)
Le Saadiyat Cultural District (District culturel de Saadiyat) à Abou Dhabi. (Fourni)
Le Saadiyat Cultural District (District culturel de Saadiyat) à Abou Dhabi. (Fourni)
Le Zayed National Museum aux Émirats arabes unis. (Fourni)
Le Zayed National Museum aux Émirats arabes unis. (Fourni)
Une troupe de danse de Corée du Sud se produit à la cérémonie d'ouverture du musée en 2017. (Fourni
Une troupe de danse de Corée du Sud se produit à la cérémonie d'ouverture du musée en 2017. (Fourni
Etihad Arena à Abou Dhabi. (Fourni)
Etihad Arena à Abou Dhabi. (Fourni)
 Une statue de Goudéa qui remonte à l'an 2150 avant J.-C. au Louvre d'Abou Dhabi. (AFP)
Une statue de Goudéa qui remonte à l'an 2150 avant J.-C. au Louvre d'Abou Dhabi. (AFP)
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Publié le Samedi 03 juillet 2021

Les investissements culturels favorisent l’économie de la créativité au Moyen-Orient

Gros plan architectural d'une arche de Qasr Al Hosn, mettant en évidence les couloirs de cette attraction et son emblématique tour, éclairée par de vives lumières la nuit. (Fourni)
Le Saadiyat Cultural District (District culturel de Saadiyat) à Abou Dhabi. (Fourni)
Le Zayed National Museum aux Émirats arabes unis. (Fourni)
Une troupe de danse de Corée du Sud se produit à la cérémonie d'ouverture du musée en 2017. (Fourni
Etihad Arena à Abou Dhabi. (Fourni)
 Une statue de Goudéa qui remonte à l'an 2150 avant J.-C. au Louvre d'Abou Dhabi. (AFP)
  • Certains pays ont poursuivi leurs investissements dans les arts, la culture et le patrimoine tout au long de la pandémie, en dépit des contraintes financières
  • Selon l'UNESCO, le chiffre d'affaires annuel des industries liées à la culture et à la créativité s'élève à 2 250 milliards de dollars par an

DUBAÏ : Dans le contexte des difficultés financières vécues ces 18 derniers mois, peu de gens espèrent que les gouvernements auront à cœur de consacrer des investissements importants aux arts et à la culture. Mais alors que les économies émergent de la morosité provoquée par la pandémie, de nombreux pays arabes déversent des milliards de dollars dans l'économie de la créativité – telles que les galeries d'art, les sites historiques et les musées – et ce, afin d'attirer les visiteurs et de relancer la croissance sur le long terme.

Selon l'UNESCO, les industries liées à la culture et à la créativité comptent parmi les secteurs à plus forte croissance dans le monde. Leur chiffre d'affaires annuel s'élève à 2 250 milliards de dollars, elles créent 30 millions d'emplois et représentent quelque 10 % du produit intérieur brut (PIB) à l'échelle mondiale.

Conscientes du potentiel de ce secteur, les Nations unies ont désigné 2021 comme l'Année internationale de l'économie créative au service du développement durable.

L'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et l'Égypte occupent une place prépondérante parmi les pays qui s'investissent dans de vastes projets culturels pour diversifier leurs sources de revenus futurs et tirer parti d'autres avantages : célébrer la richesse de la beauté naturelle et du patrimoine, instruire les jeunes et faire venir sur leur territoire des enseignes et des visiteurs internationaux.

À l'instar des autres pays du monde, les secteurs liés à l'économie créative au Moyen-Orient ont été particulièrement affectés par la pandémie de Covid-19. Mais là aussi, la réaction du public à cette crise a fait ressortir l'importance de la créativité et de la culture dans la résilience des communautés.

L'Arabie saoudite consacre des fonds à des projets culturels depuis de longues années. Ainsi, le Royaume a tout récemment redoublé ses efforts en faveur de son ambitieux projet Diriyah Gate, un complexe culturel et de loisirs au cœur historique de Riyad, qui se veut un rival des pyramides d'Égypte et du Colisée de Rome.

Le PDG de l'Autorité de développement de Diriyah Gate, Jerry Inzerillo, a déclaré à Arab News au mois de juin que le budget du projet est passé de 20 à 40 milliards de dollars. Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammad ben Salmane est le cerveau de cette extension du budget et de la portée du projet, a affirmé Inzerillo dans l'émission « Frankly Speaking ».

Siège du premier royaume saoudien au 18e siècle, Diriyah passe pour être l'une des pièces maîtresses de la Vision 2030. Elle comprend une série d'initiatives de développement et de diversification inaugurées en 2016, parmi lesquelles figurent d'importants investissements dans les domaines de la culture, des loisirs et du tourisme.

Siège du premier royaume saoudien au 18e siècle, le Diriyah Cultural District à Riyad a conservé ses anciennes structures. (Fourni)
Siège du premier royaume saoudien au 18e siècle, le Diriyah Cultural District à Riyad a conservé ses anciennes structures. (Fourni)

L'un des projets culturels les plus ambitieux de l'Arabie saoudite concerne le plan directeur du « Voyage dans le temps » (Journey Through Time), projet qui vise, sur 15 ans, à convertir en un musée animé la vallée d'AlUla, qui abrite l'Hégra ainsi que de nombreux sites historiques. Ce musée proposera aux touristes un voyage dans l'histoire naturelle et humaine vieille de 200 000 ans.

Par ailleurs, le Fonds saoudien pour le développement culturel a été institué au titre de la Vision 2030. Il est destiné à soutenir les individus, les entreprises et les groupes de la société civile qui opèrent dans ce domaine. En 2021, le fonds a octroyé 180 millions de SAR (47,9 millions de dollars) à une série de projets.

« L'Arabie saoudite se situe au cœur d'un mouvement culturel important », déclare à Arab News Reem Al-Sultan, PDG du Misk Art Institute. « L'institut a dernièrement fait passer à 1 million de SAR sa subvention annuelle Misk Art Grant. Celle-ci représente la plus grosse subvention artistique de la région. L'institut a également lancé l'Art Library, une nouvelle initiative en matière d'héritage qui a pour but de documenter le travail des principaux artistes saoudiens et arabes ».

C'est le prince héritier Mohammad ben Salmane qui a fondé le Misk Art Institute en 2017 pour stimuler la production artistique en Arabie saoudite, promouvoir le goût pour l'art saoudien et arabe, et promouvoir la diplomatie et les échanges sur le plan culturel.

« En apportant un soutien, des infrastructures et des opportunités pour l'art et les artistes saoudiens, on sensibilise le monde au patrimoine culturel riche de la région, ce qui favorise un dialogue international plus intense et améliore nos relations avec nos homologues culturels aux quatre coins du monde », souligne Mme Al-Sultan.

Le Misk Art Institute a conçu la résidence Masaha pour permettre aux artistes de réaliser leurs nouveaux projets et idées. (Fourni)
Le Misk Art Institute a conçu la résidence Masaha pour permettre aux artistes de réaliser leurs nouveaux projets et idées. (Fourni)

Dans les EAU avoisinants, Abou Dhabi a annoncé en juin sa volonté d'investir 6 milliards de dollars dans les industries culturelles et créatives, outre les 2,3 milliards promis au préalable dans le cadre de son initiative de relance post-pandémie.

Initiée en 2019, la Stratégie d'Abou Dhabi pour la culture et les industries créatives (CCI) se veut un plan exhaustif sur cinq ans qui vise à accélérer la croissance des entreprises et à créer des emplois dans les domaines du cinéma et de la télévision, des arts visuels et du spectacle, des jeux, des sports électroniques, du patrimoine, de l'artisanat et de l'édition.

Cette initiative prévoit un investissement global supérieur à 30 milliards de AED (soit 8,1 milliards de dollars) répartis sur les secteurs public et privé, avec un engagement de consacrer 8,5 milliards de AED pour la mise en œuvre de projets monumentaux, notamment le Yas Creative Hub et le Saadiyat Cultural District.

Le Yas Creative Hub sera une nouvelle zone pour les médias qui abritera notamment une salle de rédaction régionale pour la chaîne CNN. Il comptera 8 000 employés d'ici la fin de l'année. Quant au Saadiyat Cultural District, qui devrait entrer en service d'ici à 2025, il abritera l'Abrahamic Family House, un centre dédié au dialogue entre les religions, qui réunira une mosquée, une église et une synagogue.

Le Saadiyat Cultural District à Abou Dhabi. (Fourni)
Le Saadiyat Cultural District à Abou Dhabi. (Fourni)

Près de 20 000 personnes travaillent actuellement dans le secteur de la créativité et de la culture à Abou Dhabi. 15 000 emplois supplémentaires sont prévus au cours des quatre prochaines années – un objectif ambitieux qui ne serait sans doute pas possible sans le système de visa flexible qui permet d'attirer les talents étrangers –. Dans cette optique, Abou Dhabi adopte le visa créatif, un programme spécial réservé aux professionnels et approuvé par le ministère de la Culture et du Tourisme.

EN CHIFFRES

 

6 milliards de dollars - la valeur du tout dernier investissement consenti par Abou Dhabi dans les industries culturelles et créatives.

 

40 milliards de dollars - la valeur du budget étendu alloué au Diriyah Gate Project en Arabie Saoudite.

 

1 milliard de dollars - la valeur de l'investissement dans le Grand Musée Egyptien, en Egypte.

« Cette tendance n'est pas entièrement nouvelle. Abou Dhabi investit de façon importante dans la culture depuis plus de dix ans », explique à Arab News Dyala Nusseibeh, directrice d'Abu Dhabi Art.

« Cet investissement fondamental est déjà en cours. Ce qui a été annoncé, c'est la poursuite et l'expansion de cet investissement. Pourquoi ? Parce que le gouvernement a réalisé ses recherches qui ont révélé que cette industrie représentait plusieurs milliards de dollars. La stratégie consiste à identifier les moyens de tirer parti de cette croissance, au niveau local ».

L'émirat, qui abrite déjà le Louvre Abou Dhabi, accueillera bientôt le Zayed National Museum mais aussi le Guggenheim d'Abou Dhabi. Au cours des cinq années à venir, une somme supplémentaire de 22 milliards d'AED  sera consacrée au financement de nouveaux musées et d'activités créatives.

Le Zayed National Museum à Abou Dhabi, aux Émirats arabes unis. (Fourni)
Le Zayed National Museum à Abou Dhabi, aux Émirats arabes unis. (Fourni)

« L'industrie de la culture et de la créativité (ICC) fait partie des secteurs économiques à la croissance la plus rapide dans le monde », explique à Arab News Saood Al-Hosani, sous-secrétaire du département de la culture et du tourisme. « Abou Dhabi a connu une croissance importante de l'ICC, qui apparaît aujourd'hui comme un vecteur essentiel de la croissance sociale et économique, et de la diversification ».

« Ce secteur emploie déjà plus de 20 000 personnes, et nous prévoyons que ce chiffre augmentera considérablement dans les années à venir. En outre, l'industrie de la culture et de la créativité s'est toujours montrée très résilinte et adaptable face à l'évolution de la dynamique économique ».

« Ainsi, alors que le monde émerge des suites de la Covid-19, nous prévoyons que les produits et services à valeur ajoutée liés a ce secteur contribueront à la reprise économique ».

L'Égypte a elle aussi décidé d'investir dans la culture pour revigorer le secteur du tourisme à la traîne. Le Grand Musée Egyptien, un nouvel édifice qui s'étend sur 5,2 millions de pieds carrés au bord du plateau de Gizeh fait partie d'un investissement public d'un milliard de dollars dans le patrimoine et la culture. Son ouverture est attendue dans le courant de l'année.

Une fois achevé, le Grand Musée Egyptien, connu également sous le nom de Musée de Gizeh, deviendra le plus grand musée archéologique du monde. (GEMCC via Facebook)
Une fois achevé, le Grand Musée Egyptien, connu également sous le nom de Musée de Gizeh, deviendra le plus grand musée archéologique du monde. (GEMCC via Facebook)

Le ministère du Tourisme et des Antiquités dit vouloir améliorer le niveau des services offerts aux visiteurs dans 30 de ses principales attractions, musées et sites archéologiques, notamment la rue Al-Moez dans le vieux Caire, la Citadelle de la capitale et les musées d'Alexandrie, du Fayoum, de Sohag et de Louxor.

Par ailleurs, l'Égypte procède actuellement à la construction d'une nouvelle capitale administrative à l'est du Caire, qui comportera selon les prévisions de nombreux théâtres, salles d'exposition, bibliothèques, musées et galeries. La première phase de la construction de cette ville est prévue pour l'année 2030, et représente une enveloppe de 58 milliards de dollars.

Il n'y a pas que l'État qui investit des sommes considérables dans le redressement de la culture en Égypte. Orascom Investments, dirigée par le milliardaire égyptien Naguib Sawiris, a conclu un contrat de 12,7 millions de dollars pour mettre au point et gérer les spectacles de son et lumière aux pyramides de Gizeh.

Le tourisme constitue une source de revenus importante pour l'économie de l'Égypte, à hauteur de 13 milliards de dollars notamment en 2019. Cependant, le pays n'a accueilli que 3,5 millions de touristes en 2020, contre 13,1 millions l'année d'avant. Les responsables escomptent que le nombre de visiteurs retrouvera sa valeur pré-pandémique d'ici à 2022.

On espère que la décision des gouvernements des pays arabes de poursuivre leurs dépenses en faveur de la culture sera largement récompensée par le rendement des investissements et par d'autres résultats favorables, lorsque la pandémie sera progressivement contrôlée et que l'économie mondiale amorcera sa reprise.

 

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• Twitter: @rebeccaaproctor

 

 

 


Comment célébrer la Journée de la fondation 2025 en Arabie saoudite

(fournie)
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  • La Journée de la fondation saoudienne vise à renforcer la fierté nationale des Saoudiens, en particulier des jeunes générations
  • À Riyad, les célébrations comprendront des feux d'artifice, des expositions sur le patrimoine saoudien et des concerts de musique

La Journée de la fondation saoudienne vise à renforcer la fierté nationale des Saoudiens, en particulier des jeunes générations.

Les festivités prévues pour la Journée de la Fondation de cette année mettront en valeur le patrimoine saoudien à travers la musique, les arts et les spectacles.

Principaux événements de la Journée de la fondation 2025

Les Nuits de la Fondation présenteront des concerts musicaux et poétiques avec d'éminents artistes saoudiens au théâtre Mohammed Abdu, au boulevard Riyad, le 22 février.

À Riyad, les célébrations comprendront des feux d'artifice, des expositions sur le patrimoine saoudien et des concerts de musique. Djeddah accueillera des parades maritimes, des marchés du patrimoine et des salons nautiques. À Médine, des expositions d'art et des séminaires culturels sur l'histoire du Royaume seront organisés, tandis qu'à Dammam, les visiteurs pourront assister à des spectacles folkloriques et à des séances de cinéma en plein air.

Spectacles musicaux

Plusieurs soirées musicales ajouteront à l'atmosphère de fête. Le 21 février, Mohammed Abdu jouera "Suhail Night" à l'arène Mohammed Abdu.

Le 22 février, Abdul Majeed Abdullah interprétera des chansons nationales à la Mohammed Abdu Arena.

En outre, le 22 février, un spectacle orchestral mettant en vedette l'orchestre et le chœur nationaux saoudiens sera suivi par des jeux de lumière et de son qui mettront en lumière la riche histoire du Royaume.

À Djeddah, les célébrations au musée Tariq Abdulhakim, du 20 au 22 février, offriront une atmosphère familiale remplie d'activités patrimoniales, artistiques et culturelles.

À Diriyah, une "expérience interactive 850" permettra aux visiteurs d'explorer les événements clés de l'histoire du Royaume, avec des activités immersives à l'intérieur et à l'extérieur.

Le Centre du roi Abdulaziz pour la culture mondiale (Ithra), à Dhahran, marquera la Journée de la fondation par une célébration de trois jours, du 20 au 22 février, avec des ateliers interactifs, des spectacles et de l'artisanat traditionnel.

La place accueillera des concerts de oud et d'autres activités, dont un photomaton où les visiteurs pourront se faire photographier en tenue traditionnelle.

Des maîtres artisans présenteront l'art complexe du tissage du bisht, et il y aura des activités éducatives, de la musique folklorique et des danses d'épée saoudiennes Ardah.

Le centre accueille les visiteurs de 16 à 23 heures.

La Commission des musées organise les célébrations de la Journée de la fondation au Musée national saoudien du 21 au 23 février. Cet événement propose des activités interactives, des programmes culturels et des spectacles.

Johnson Controls Arabia organise une soirée de célébration de la fondation le 21 février dans la maison historique Al-Sharbatly à Al-Balad, Djeddah.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Riyad revêt sa couleur verte pour honorer la Journée de la fondation

C'est l'une des deux occasions - l'autre étant la fête nationale - où le Royaume se pare de drapeaux nationaux. (SPA)
C'est l'une des deux occasions - l'autre étant la fête nationale - où le Royaume se pare de drapeaux nationaux. (SPA)
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  • Les citoyens et les résidents descendront par milliers dans les rues aujourd'hui
  • La municipalité de Riyad a pris des mesures pour orner les rues de plus de 8 000 drapeaux nationaux

RIYAD : C'est l'une des deux occasions - l'autre étant la fête nationale - où le Royaume est orné de drapeaux nationaux.

Les citoyens et les résidents descendront par milliers dans les rues aujourd'hui pour célébrer le quatrième jour de fondation de l'Arabie saoudite.

La municipalité de Riyad a pris des mesures pour orner les rues de plus de 8 000 drapeaux nationaux, transformant ainsi la capitale en un véritable océan de vert. Les drapeaux, qui représentent à la fois le premier État saoudien et le Royaume moderne, ont été accrochés stratégiquement sur les mâts des routes principales, les places, les ponts, les intersections et les lampadaires, a rapporté l'agence de presse saoudienne. 

L'emplacement a été soigneusement planifié pour assurer une harmonie esthétique avec le paysage de la ville et a été installé en toute sécurité par des moyens mécaniques. Les drapeaux ont été placés en toute sécurité à l'aide de moyens mécaniques. La variété des tailles permet de voir clairement les drapeaux.

Des équipes spécialisées sur le terrain ont suivi un calendrier strict pour réaliser les installations de manière efficace, en donnant la priorité à la sécurité, à la durabilité et à l'entretien régulier tout au long des célébrations.

Ces efforts reflètent l'engagement de la municipalité de Riyad à mettre en valeur l'identité nationale et à améliorer le paysage urbain, conformément aux objectifs de la Vision 2030 visant à améliorer l'attrait visuel de la capitale et à mettre en valeur le patrimoine du Royaume.
Les monuments, y compris les bâtiments ministériels, ont été décorés de lumières vertes vendredi, à la veille de la Journée de la fondation, tandis que des événements spéciaux organisés dans toute la région comprendront des feux d'artifice et des spectacles folkloriques traditionnels.

"Nous vous invitons à assister aux événements organisés par la municipalité de Riyad dans 47 municipalités au sein des gouvernorats et des centres de la région, dans plus de 47 lieux, pour profiter d'événements animés, d'activités de qualité, de divers domaines et de participations", a écrit la municipalité de Riyad sur le site X.

Abdullah Ahmed, un habitant de la capitale, a félicité l'autorité pour ses efforts visant à faire de la Journée de la fondation une occasion spéciale.

"Je suis vraiment reconnaissant à Allah tout-puissant de nous avoir accordé la sécurité, alors que nous vivons dans une solidarité et une paix totales. Nous avons la chance d'avoir un bon leadership avec le roi Salmane et le prince héritier Mohammed ben Salmane, et nous avons la chance d'avoir l'imam Mohammed ben Saud comme fondateur du premier État saoudien en 1727," a-t-il affirmé à Arab News.

Le Royaume moderne a fait ses premiers pas sur la voie de la nation en 1727, lorsque l'imam Mohammed ben Saud a succédé à son cousin, Zaid ben Markhane, en tant que souverain de la ville-État de Diriyah. C'est ce moment charnière, reconnu comme la date à laquelle le premier État saoudien a vu le jour, qui est célébré chaque année à l'occasion de la Journée de la fondation.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


AlUla : Où la beauté ancienne résonne au-delà des mots

Ibrahim Al-Balawi guidant un touriste russe à AlUla. (Instagram : @chici.deaf)
Ibrahim Al-Balawi guidant un touriste russe à AlUla. (Instagram : @chici.deaf)
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  • Le parcours d'Ibrahim al-Balawi repose sur l'auto-apprentissage et le dévouement

DJEDDAH : Bien que sourd et muet, Ibrahim al-Balawi, un guide touristique saoudien de 48 ans passionné par la riche histoire d'AlUla et ses sites à couper le souffle, est devenu un pionnier du tourisme inclusif.

Son parcours, fait d'auto-apprentissage et de dévouement, a commencé bien avant qu'AlUla ne devienne une destination touristique mondiale.

La carrière de guide touristique d'al-Balawi a commencé avant même que le tourisme ne soit officiellement établi à AlUla en 2001.

Son amour profond de l'histoire l'a poussé à fréquenter les lieux, à étudier leur signification et à traduire les documents de manière indépendante pour s'instruire et instruire les autres.

Grâce à sa connaissance approfondie des sites archéologiques, il a guidé les visiteurs à travers les sites anciens d'AlUla, partageant avec eux les histoires et les connaissances qu'il avait acquises au fil des ans.

Hind Shabaa, l'épouse d'al-Balawi, qui est également originaire d'AlUla, a été un soutien indéfectible. Mariée depuis 16 ans, elle a appris le langage des signes avec son mari.

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Ibrahim Al-Balawi, guide touristique saoudien. (Instagram : @chici.deaf)

Au fil du temps, Shabaa a appris à parler couramment la langue des signes et elle a noué des amitiés au sein de la communauté sourde. Elle joue aujourd'hui un rôle crucial dans le travail de son mari en traduisant verbalement la langue des signes aux touristes entendants, améliorant ainsi l'expérience touristique de tous les visiteurs.

« Il m'a aidée à apprendre la langue et j'ai noué des amitiés avec des personnes sourdes », a-t-elle affirmé à Arab News.

« Comme il dispose d'un vaste réseau d'amis - il a fait ses études secondaires à Djeddah - il avait noué de nombreuses relations à l'intérieur et à l'extérieur du Royaume », a-t-elle ajouté. 

« Lorsqu'il amenait ses amis, ils étaient accompagnés de leurs épouses, ce qui m'a permis d'apprendre la langue. J'ai acquis une telle maîtrise qu'ils étaient étonnés de voir à quel point je pouvais communiquer verbalement et en langue des signes », a-t-elle expliqué. 

Silencieuse mais amusante, la langue des signes est devenue un élément essentiel de la vie quotidienne de la famille, créant un lien plus profond et façonnant une communication unique.

« Même nos enfants ont appris la langue des signes avec leur père. Ils sont devenus très habiles dans ce domaine. J'étais tellement dévouée que j'ai suivi des cours supplémentaires pour m'améliorer. À un moment donné, je suis même devenue meilleure que certains formateurs certifiés en langue des signes », a expliqué Shabaa. 

Avant que la Commission saoudienne du tourisme ne soit transformée en ministère du tourisme en 2020, la principale mission d'al-Balawi était de présenter au monde la beauté d'AlUla à travers ses yeux et sa langue. Il a accueilli des visiteurs de la communauté sourde de tout le Royaume et d'ailleurs, notamment d'Allemagne, de France, du Canada et de Chine.

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Ibrahim al-Balawi, guide touristique saoudien. (Instagram : @chici.deaf)

Les autorités ont remarqué qu'il attire les touristes, dont la plupart sont des visiteurs étrangers qui profitent de sa maîtrise de la langue des signes générale.

Al-Balawi est peu à peu devenu un visage familier des responsables du tourisme. À mesure que le secteur se structure, il a demandé l'autorisation officielle de continuer à servir de guide, afin que les touristes étrangers puissent continuer à bénéficier de son expertise.

La carrière officielle d'al-Balawi en tant que guide touristique à AlUla a débuté en 2017. Il a suivi de nombreux cours de formation une fois qu'il a officiellement rejoint le ministère du tourisme, et du matériel de formation lui a été fourni.

Bien qu'il n'ait qu'un diplôme de fin d'études secondaires, il se distingue par sa quête incessante de connaissances. Il s'est inscrit à des cours d'histoire et de tourisme, a suivi des formations spécialisées et a mémorisé des documents pédagogiques.

Conscient de la diversité mondiale des langues des signes, M. al-Balawi a appris lui-même de multiples variantes de la langue des signes arabe, ce qui lui a permis de communiquer avec des touristes de pays occidentaux. Sa motivation personnelle lui a permis de combler les fossés culturels et linguistiques, en veillant à ce que tous les visiteurs, en particulier ceux de la communauté sourde, puissent profiter pleinement des merveilles d'AlUla.

« Je me souviens que, dès notre mariage, il avait des livres sur les langues des signes occidentales et qu'il les lisait toujours pour apprendre. En outre, il s'est rendu plusieurs fois aux États-Unis et y a noué des amitiés, communiquant par le biais d'applications et d'appels vidéo jusqu'à ce qu'il ait acquis une bonne maîtrise de la langue des signes », a raconté sa femme. 

« Il a acquis une expertise dans la langue des signes arabe familière et formelle, ainsi que dans les langues des signes internationales, notamment américaine, chinoise et coréenne, qui diffèrent du système saoudien. Il a appris tout cela en voyageant, en lisant des livres et en faisant des recherches personnelles », a-t-elle ajouté. 

« Pour ceux qui peuvent parler, il est capable de communiquer avec eux sans effort. Il peut lire sur les lèvres, enregistrer des vidéos, leur envoyer des messages et leur parler dans un dialecte décontracté qui rendait la langue des signes plus facile pour eux. L'apprentissage de la langue des signes est souvent un défi pour les personnes qui les entourent, c'est pourquoi, lorsque nécessaire, il fait recours à l’écriture pour assurer une communication claire », a-t-elle confirmé. 

L'engagement du couple ne s'arrête pas au guidage, puisqu'il s'assure de comprendre les besoins spécifiques des voyageurs sourds.

« Mon mari a créé une maison d'hôtes privée spécialement conçue pour les sourds, afin que les visiteurs se sentent bien accueillis, à l'aise et puissent profiter pleinement des offres d'AlUla », a-t-elle révélé. 

M. al-Balawi a organisé plus de 800 visites au cours des deux dernières années, accueillant des touristes de presque toutes les régions d'Arabie saoudite et de pays du monde entier, notamment le Royaume-Uni, les États-Unis, la Syrie, l'Allemagne, l'Égypte, la Turquie, la Russie et les Émirats arabes unis.

Il doit également faire face aux médias sociaux et possède une page Instagram qui compte plus de 4 500 adeptes du monde entier. Il y affiche des photos et des vidéos de ses voyages afin d'attirer davantage de visiteurs.

« Il invite les voyageurs par le biais des médias sociaux, les guide, documente leurs visites avec des photos et des vidéos. Nombreux sont ceux qui ont été impressionnés par ses efforts et son dévouement », raconte sa femme. 

Sa capacité à communiquer avec les gens, que ce soit par le langage des signes, la communication écrite ou l'enthousiasme pur et simple, a laissé une marque sur ceux qui ont exploré AlUla grâce à ses conseils.

« La réaction des touristes est étonnante après chaque visite. Ils sont toujours heureux, et certains reviennent même pour une deuxième visite tellement ils ont apprécié leur expérience. AlUla les a fascinés et ils adorent l'expérience touristique qu'ils y ont vécue”, a-t-elle conclu. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com