JO-2020: devant la recrudescence des cas de Covid, un huis clos est possible

Des mini-fourgonnettes Toyota Motor Corp. sur un parking lors d'une démonstration du système de soutien aux opérations de transport pour le personnel des Jeux aux Jeux de Tokyo 2020, à Tokyo le 1er juillet 2021. (Kiyoshi Ota/Pool/AFP)
Des mini-fourgonnettes Toyota Motor Corp. sur un parking lors d'une démonstration du système de soutien aux opérations de transport pour le personnel des Jeux aux Jeux de Tokyo 2020, à Tokyo le 1er juillet 2021. (Kiyoshi Ota/Pool/AFP)
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Publié le Vendredi 02 juillet 2021

JO-2020: devant la recrudescence des cas de Covid, un huis clos est possible

Des mini-fourgonnettes Toyota Motor Corp. sur un parking lors d'une démonstration du système de soutien aux opérations de transport pour le personnel des Jeux aux Jeux de Tokyo 2020, à Tokyo le 1er juillet 2021. (Kiyoshi Ota/Pool/AFP)
  • Il est "possible qu'il n'y ait pas de spectateurs" aux Jeux olympiques qui doivent s'ouvrir le 23 juillet, a prévenu le Premier ministre japonais jeudi soir
  • Les organisateurs des Jeux avaient décidé en juin d'autoriser le public résidant au Japon, mais à 50% des capacités d'accueil de chaque site olympique

TOKYO : La présidente du comité d'organisation des JO de Tokyo, Seiko Hashimoto, a déclaré vendredi que le huis clos sur les sites de compétition restait "une option" au lendemain d'inquiétudes exprimées par le Premier ministre japonais Yoshihide Suga devant la recrudescence actuelle des cas de Covid-19 dans la capitale.

Il est "possible qu'il n'y ait pas de spectateurs" aux Jeux olympiques qui doivent s'ouvrir le 23 juillet, a lui-même prévenu M. Suga jeudi soir. "Nous agirons en ayant comme priorité absolue la sécurité de la population japonaise".

"Ne pas avoir de spectateurs est une option", a réaffirmé vendredi Mme Hashimoto. "Nous suivrons les critères gouvernementaux. Sauf si la situation est sûre, nous ne pouvons pas autoriser les spectateurs à entrer".

Reconnaissant le "désagrément et l'inquiétude" parmi des détenteurs de billets, elle a promis une décision "rapidement".

Les organisateurs des Jeux avaient décidé en juin d'autoriser le public résidant au Japon, mais à 50% des capacités d'accueil de chaque site olympique et dans une limite maximale de 10.000 personnes par site.

Mais les organisateurs et les autorités japonaises avaient déjà prévenu à l'époque que ces restrictions pourraient être encore durcies si la situation sanitaire se dégradait de nouveau.

Les spectateurs pourraient être exclus de certaines compétitions se déroulant en soirée ou sur des sites de grande taille, écrivait vendredi le quotidien japonais Yomiuri.

Une décision devrait être prise lors de la prochaine réunion des cinq parties prenantes des JO (le Comité international olympique et le Comité paralympique, le gouvernement japonais, les autorités locales de Tokyo et le comité d'organisation japonais), a annoncé vendredi la ministre des Jeux olympiques, Tamayo Marukawa.

Selon des médias japonais, cette réunion au sommet pourrait se tenir jeudi prochain.

"Inévitable"

Ces discussions interviennent alors que le gouvernement japonais envisage de prolonger de deux à quatre semaines des restrictions anti-Covid à Tokyo qui sont actuellement censées durer jusqu'au 11 juillet, selon les médias locaux.

Une extension de ces mesures est "inévitable", a estimé une source proche du comité d'organisation des JO à Nippon TV.

Ces restrictions, que le gouvernement pourrait annoncer la semaine prochaine, devraient ainsi s'appliquer jusqu'à l'ouverture des JO, voire sur toute la période de l'événement.

Elles pèsent surtout sur les bars et restaurants, invités à fermer en début de soirée, et plafonnent aussi à 5.000 le nombre de spectateurs lors des événements de masse (rencontres sportives, concerts).

Les cas quotidiens de Covid-19 remontent actuellement à Tokyo, qui a enregistré plus de 700 nouvelles infections mercredi, un record depuis fin mai. Plus de 670 cas ont été dénombrés jeudi et 660 vendredi.

Avec l'éventuel durcissement de la jauge pour le public des JO, les organisateurs font face à un casse-tête de dernière minute, car ils avaient prévu d'organiser mardi prochain un tirage au sort pour désigner les détenteurs de billets au Japon autorisés à assister à chaque épreuve.

Ce tirage au sort devrait désormais être reporté, selon des médias locaux. Il était censé réduire de 900.000 le nombre de billets sur un total de 3,6 millions qui avaient déjà été vendus au Japon pour les JO.

Les spectateurs, qui devaient venir de l'étranger pour les JO, ont quant à eux été interdits dès le mois de mars.

La crise sanitaire a été plus contenue au Japon que dans beaucoup d'autres pays: l'archipel a enregistré jusqu'ici moins de 15.000 décès liés au Covid-19, selon des chiffres officiels.

Mais la pandémie a fortement éprouvé le système médical, qui redoute d'être débordé si la situation s'aggrave de nouveau avec les JO. Environ 11% de la population japonaise a reçu deux injections vaccinales pour l'heure.


L'Allemagne aux urnes, sous pression de l'extrême droite et de Trump

Le chancelier allemand Olaf Scholz, candidat principal à la chancellerie du parti social-démocrate allemand SPD, vote pour les élections générales dans un bureau de vote à Potsdam, dans l'est de l'Allemagne, le 23 février 2025. (Photo par RALF HIRSCHBERGER / AFP)
Le chancelier allemand Olaf Scholz, candidat principal à la chancellerie du parti social-démocrate allemand SPD, vote pour les élections générales dans un bureau de vote à Potsdam, dans l'est de l'Allemagne, le 23 février 2025. (Photo par RALF HIRSCHBERGER / AFP)
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  • Surveillé dans le monde entier, ce scrutin va doter la première puissance européenne d'un nouveau parlement afin d'affronter les défis qui ébranlent son modèle de prospérité et inquiètent la population.
  • Selon les sondages, l'extrême droite de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) peut espérer obtenir au moins 20 % des voix, soit deux fois plus qu'en 2021 et un résultat record.

BERLIN : Alors qu'elle est déstabilisée par les crises, l'Allemagne vote dimanche pour des élections législatives où l'opposition conservatrice part largement favorite après une campagne bousculée par le retour au pouvoir de Donald Trump et l'essor de l'extrême droite.

Surveillé dans le monde entier, ce scrutin va doter la première puissance européenne d'un nouveau parlement afin d'affronter les défis qui ébranlent son modèle de prospérité et inquiètent la population.

« Nous traversons une période très incertaine », constatait Daniel Hofmann, rencontré à la sortie d'un bureau de vote à Berlin.

Selon cet urbaniste de 62 ans, qui se dit préoccupé par la « sécurité européenne » sur fond de guerre en Ukraine, le pays a besoin d'un « changement, une transformation ».

Récession économique, menace de guerre commerciale avec Washington, remise en cause du lien transatlantique et du « parapluie » américain sur lequel comptait Berlin pour assurer sa sécurité : c'est le « destin » de l'Allemagne qui est en jeu, a déclaré samedi le chef de file des conservateurs Friedrich Merz.

Ce dernier semble très bien placé pour devenir le prochain chancelier et donner un coup de barre à droite dans le pays, après l'ère du social-démocrate Olaf Scholz. D'après les derniers sondages, il recueillerait environ 30 % des intentions de vote.

Visiblement détendu, souriant et serrant de nombreuses mains, le conservateur de 69 ans a voté à Arnsberg, dans sa commune du Haut-Sauerland, à l'ouest.

Son rival social-démocrate, visage plus fermé, a lui aussi glissé son bulletin dans l'urne, à Potsdam, à l'est de Berlin.

Les électeurs ont jusqu'à 18 heures (17 heures GMT) pour voter. Les premiers sondages sortie des urnes seront publiés dans la foulée.

Selon les sondages, l'extrême droite de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) peut espérer obtenir au moins 20 % des voix, soit deux fois plus qu'en 2021 et un résultat record.

Le parti anti-migrant et pro-russe a imposé ses thèmes de campagne, suite à plusieurs attaques et attentats meurtriers perpétrés par des étrangers sur le territoire allemand.

L'AfD a également bénéficié du soutien appuyé de l'entourage de Donald Trump pendant des semaines.

Son conseiller Elon Musk, l'homme le plus riche du monde, n'a cessé de promouvoir la tête de liste du parti allemand, Alice Weidel, sur sa plateforme X.

« AfD ! » a encore posté M. Musk dans la nuit de samedi à dimanche, accompagnant son message de drapeaux allemands.
Les élections législatives anticipées ont lieu la veille du troisième anniversaire de l'invasion russe en Ukraine, un événement particulièrement marquant en Allemagne.

Le conflit a mis fin à l'approvisionnement en gaz russe du pays, qui a accueilli plus d'un million d'Ukrainiens. La perspective d'une paix négociée « dans le dos » de Kiev et des Européens inquiète tout autant.

Interrogé sur ces élections allemandes, le président américain a répondu avec désinvolture qu'il souhaitait « bonne chance » à l'allié historique des États-Unis, qui ont leurs « propres problèmes ».

Le discours de son vice-président JD Vance à Munich, dans lequel il exhortait les partis traditionnels allemands à mettre fin à leur refus de gouverner avec l'extrême droite, a creusé un peu plus le fossé entre Washington et Berlin.

Friedrich Merz souhaite que l'Allemagne puisse « assumer un rôle de leader » en Europe.

Dans le système parlementaire allemand, il pourrait s'écouler des semaines, voire des mois, avant qu'un nouveau gouvernement ne soit constitué.

Pour former une coalition, le bloc mené par les conservateurs CDU/CSU devrait se tourner vers le parti social-démocrate (SPD), excluant ainsi toute alliance avec l'AfD, avec laquelle il a entretenu des relations tendues durant la campagne, notamment sur les questions d'immigration.

Les sondages lui attribuent 15 % des voix. Ce score serait son pire résultat depuis l'après-guerre et signerait probablement la fin de la carrière politique d'Olaf Scholz. Mais auparavant, le chancelier devra assurer la transition.

« J'espère que la formation du gouvernement sera achevée d'ici Pâques », soit le 20 avril, veut croire Friedrich Merz.

Un objectif difficile à atteindre si les deux partis qui ont dominé la politique allemande depuis 1945 sont contraints, faute de majorité de députés à eux deux, de devoir trouver un troisième partenaire.

La fragmentation au Parlement dépendra notamment des résultats de petits partis et de leur capacité ou non à franchir le seuil minimum de 5 % des suffrages pour entrer au Bundestag.


Sécurité européenne, Ukraine : réunion des ministres européens de la Défense lundi

Drapeaux de l'Union européenne et l'Ukraine (Photo i Stock)
Drapeaux de l'Union européenne et l'Ukraine (Photo i Stock)
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  • Une douzaine de ministres européens de la Défense tiendront lundi une réunion par visioconférence afin de définir une réponse coordonnée à l'offensive diplomatique américano-russe concernant le dossier ukrainien
  • Cette réunion des ministres de la Défense s'inscrit dans le ballet diplomatique provoqué par l'annonce de pourparlers bilatéraux américano-russes visant à mettre fin au conflit.

PARIS : Une douzaine de ministres européens de la Défense tiendront lundi une réunion par visioconférence afin de définir une réponse coordonnée à l'offensive diplomatique américano-russe concernant le dossier ukrainien et de renforcer la sécurité du Vieux continent, a-t-on appris dimanche auprès du ministère français des Armées.

Cette réunion, qui se tiendra dans l'après-midi à l'initiative de l'Estonie et de la France, rassemblera également les ministres de la Défense de Lituanie, de Lettonie, de Norvège, de Finlande, de Suède, du Danemark, des Pays-Bas, d'Allemagne, d'Italie, de Pologne et du Royaume-Uni, selon cette source.

À cette occasion, le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, se rendra à Tallinn aux côtés de son homologue estonien Hanno Pevkur, après avoir participé aux célébrations de la fête nationale estonienne.

La France déploie environ 350 militaires en Estonie dans le cadre d'un bataillon multinational de l'OTAN.

Cette réunion des ministres de la Défense, trois ans jour pour jour après l'invasion à grande échelle de l'Ukraine par la Russie, s'inscrit dans le ballet diplomatique provoqué par l'annonce de pourparlers bilatéraux américano-russes visant à mettre fin au conflit.

La semaine passée, plusieurs chefs de gouvernement européens avaient été conviés à Paris par le président Emmanuel Macron. D'après un résumé obtenu de sources parlementaires, ils se seraient accordés sur la nécessité d'un « accord de paix durable s'appuyant sur des garanties de sécurité » pour Kiev, et auraient exprimé leur « disponibilité » à « augmenter leurs investissements » dans la défense.

Plusieurs pays membres avaient en revanche exprimé des réticences quant à l'envoi de troupes européennes en Ukraine, dans l'hypothèse d'un accord mettant fin aux hostilités.


Le ministre russe des Affaires étrangères effectue une visite en Turquie lundi

Cette photo prise et diffusée par le ministère russe des Affaires étrangères montre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, donnant une conférence de presse après la réunion avec le secrétaire d'État américain, le conseiller à la sécurité nationale et l'envoyé pour le Moyen-Orient au palais de Diriyah à Riyad, le 18 février 2025. M. (Photo by Handout / RUSSIAN FOREIGN MINISTRY / AFP)
Cette photo prise et diffusée par le ministère russe des Affaires étrangères montre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, donnant une conférence de presse après la réunion avec le secrétaire d'État américain, le conseiller à la sécurité nationale et l'envoyé pour le Moyen-Orient au palais de Diriyah à Riyad, le 18 février 2025. M. (Photo by Handout / RUSSIAN FOREIGN MINISTRY / AFP)
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  • La Turquie, membre de l'OTAN, souhaite jouer un rôle de premier plan dans la fin des hostilités, comme elle avait tenté de le faire en mars 2022 en accueillant par deux fois des négociations directes entre Moscou et Kiev.
  • Le président turc Recep Tayyip Erdogan a de nouveau affirmé que son pays serait un « hôte idéal » pour des pourparlers sur l'Ukraine associant Moscou, Kiev et Washington.

ISTAMBUL : Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, est attendu en Turquie lundi, jour du troisième anniversaire du déclenchement de l'invasion russe de l'Ukraine, ont annoncé dimanche des sources diplomatiques turques.

M. Lavrov doit s'entretenir à Ankara avec son homologue turc Hakan Fidan, ont indiqué ces mêmes sources, précisant que les deux hommes discuteraient notamment d'une solution au conflit ukrainien.

Dimanche, la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a confirmé à l'agence Tass qu'une délégation menée par Sergueï Lavrov devait se rendre prochainement en Turquie pour y discuter d'« un large éventail de sujets ».

La Turquie, membre de l'OTAN, souhaite jouer un rôle de premier plan dans la fin des hostilités, comme elle avait tenté de le faire en mars 2022 en accueillant par deux fois des négociations directes entre Moscou et Kiev.

Mardi, en recevant son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, le président turc Recep Tayyip Erdogan a de nouveau affirmé que son pays serait un « hôte idéal » pour des pourparlers sur l'Ukraine associant Moscou, Kiev et Washington.

Toutefois, ces dernières semaines, Moscou et Washington ont entamé un dialogue direct, alors que les relations se réchauffent entre Donald Trump et Vladimir Poutine.

Mardi, Russes et Américains se sont rencontrés en Arabie saoudite pour entamer le rétablissement de leurs relations, une réunion dénoncée par Volodymyr Zelensky qui redoute un accord sur l'Ukraine à leur insu.

M. Lavrov, dont la dernière visite en Turquie remonte à octobre, doit se rendre dans la foulée en Iran, un allié de la Russie.

La Turquie, qui est parvenue à maintenir ses liens avec Moscou et Kiev, fournit des drones de combat aux Ukrainiens mais n'a pas participé aux sanctions occidentales contre la Russie.

Ankara défend parallèlement l'intégrité territoriale de l'Ukraine et réclame la restitution de la Crimée du Sud, occupée par la Russie depuis 2014, au nom de la protection de la minorité tatare turcophone de cette péninsule.