AMMAN: Le procureur militaire de la Cour de sûreté de l'État (CSE) de Jordanie a demandé jeudi à la cour d'infliger la peine la plus sévère à Bassem Awadallah et Cherif Hassan Ben Zaid pour leur implication présumée dans une affaire de sédition très médiatisée.
Awadallah, ancien chef de la Cour royale jordanienne, et Ben Zaid, un membre éloigné de la famille royale, sont jugés par la CSE pour complot visant à ébranler le régime, ainsi que la sécurité et la stabilité du pays.
Les deux hommes ont été arrêtés le 3 avril avec 15 autres personnes soupçonnées d'être impliquées dans l'affaire, dans laquelle était également impliqué le prince Hamza, demi-frère du roi Abdallah de Jordanie.
Les autorités jordaniennes ont déclaré qu'Awadallah, Ben Zaid et le prince Hamza tentaient de déstabiliser la Jordanie en collaboration avec des «entités étrangères».
Le cas du prince Hamza a été réglé au sein de la famille hachémite sur les directives du roi Abdallah.
La Cour royale jordanienne a publié une lettre signée par le prince Hamza dans laquelle il jurait allégeance au monarque et confirmait qu'il agirait «toujours pour aider et soutenir Sa Majesté et son prince héritier».
L'acte d'accusation contre Awadallah et Ben Zaid indiquait que les deux accusés étaient des amis de longue date en raison de la nature de leur travail et de leurs liens avec le prince Hamza.
Le prince Hamza cherchait à devenir le souverain de la Jordanie et «a profité de certains incidents, dont la pandémie de la Covid-19, pour créer le chaos et la frustration dans le pays», ajoutait l'acte d'accusation.
Leur stratégie comprenait des attaques et des critiques du roi Abdallah «dans l'espoir de gagner un soutien populaire».
Awadallah et Ben Zaid ont plaidé non coupables lors de leur premier procès au début du mois. Les deux suspects ont présenté dimanche des déclarations écrites à la CSE.
L’acte d’accusation de la CSE comprenait également une accusation contre Ben Zaid de possession de stupéfiants illégaux (haschisch).
Au cours de la cinquième séance à huis clos qui s’est tenue jeudi, les avocats de la défense ont demandé à la CSE du temps pour préparer leur plaidoirie, selon l'agence de presse officielle Petra.
La CSE, qui traite les affaires liées au terrorisme et à la sécurité de l'État, a fixé à mardi prochain la date de la prochaine séance.
L'avocat d'Awadallah, Mohammad Afif, a été cité mercredi par la chaîne gouvernementale Al-Mamlakah TV, disant que les avocats de la défense ont demandé que les princes Hamza, Hashemite et Ali soient cités comme témoins, avec le ministre des Affaires étrangères Ayman Safadi.
Afif, un ancien président de la CSE, n'a pas donné de détails à ce sujet, mais des sources proches de l’affaire ont affirmé à Arab News que la CSE avait rejeté la demande.
Selon les avocats, les deux accusés pourraient être condamnés à des peines de prison allant de trois à vingt ans s'ils étaient reconnus coupables de sédition et d'incitation à la sédition.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com