Le lien entre les pesticides et six maladies graves se confirme

Un tracteur d'épandage d'insecticides évolue dans un vignoble à côté des murs de la ville de Carcassonne. (Photo, AFP)
Un tracteur d'épandage d'insecticides évolue dans un vignoble à côté des murs de la ville de Carcassonne. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 01 juillet 2021

Le lien entre les pesticides et six maladies graves se confirme

  • Trois cancers, la maladie de Parkinson, les troubles cognitifs et une maladie respiratoire évolutive seraient en partie provoqués par les produits chimiques à usage agricole
  • Chez l'enfant, l'Inserm évoque une « présomption forte » de lien entre les « leucémies aiguës » et l'exposition aux pesticides de la mère pendant la grossesse

PARIS : Les pesticides à nouveau pointés du doigt: il existe une "présomption forte" de lien entre l'exposition professionnelle à ces produits et six maladies graves, dont certains cancers et des troubles du cerveau, selon une vaste expertise française publiée mercredi.

Les six pathologies sont trois types de cancer (prostate, lymphomes non hodgkiniens, myélomes multiples), la maladie de Parkinson, les troubles cognitifs et une maladie respiratoire évolutive, la BPCO, selon l'expertise réalisée par l'Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale).

Pour les quatre premières, la "présomption forte" de lien avec l'exposition professionnelle à certains pesticides avait déjà été mise en évidence lors de la précédente expertise de l'Inserm, en 2013.

A la lumière des dernières connaissances scientifiques, cette liste passe de quatre maladies à six: troubles cognitifs (altération des fonctions cérébrales telles que la mémoire ou le raisonnement, pouvant évoluer vers la démence) et BPCO s'y ajoutent dans la mise à jour du rapport, dévoilée mercredi par l'organisme de recherche public.

Pour cela, l'Inserm n'a pas lui-même réalisé de mesures, mais a analysé l'ensemble de la littérature scientifique existante, soit quelque 5.300 résultats d'études.

"L'objectif est d'aider les décideurs" politiques, a expliqué l'un des responsables de l'Inserm, Laurent Fleury, lors d'une visioconférence.

Pour autant, les experts ne font pas de recommandations. "Aller plus loin sur ce qu'il faut recommander n'est pas notre métier ni notre objectif", a souligné l'une des expertes, Isabelle Baldi.

"Il est plus que temps pour le gouvernement d'agir vraiment pour une réduction forte de l'usage des pesticides", a réagi François Veillerette, porte-parole de l'ONG Générations Futures, dans un communiqué.

Le terme "pesticides" regroupe l'ensemble des produits utilisés pour lutter contre les espèces végétales indésirables (herbicides) et les nuisibles (insecticides et fongicides). Ils sont majoritairement utilisés dans l'agriculture mais on les retrouve partout dans l'environnement (air, poussières, denrées alimentaires...).

Sur 17 pesticides analysés dans l'expertise, 11 sont associés à au moins deux effets toxicologiques parmi les trois étudiés: le stress oxydant, la mitotoxicité - la toxicité pour les mitochondries, structures qui permettent la respiration des cellules - et l'action sur le système immunitaire.

Les connaissances scientifiques ont parfois évolué depuis 2013. C'est le cas pour les troubles cognitifs: on passe de "présomption moyenne" à "présomption forte" de lien avec "l'exposition aux pesticides, principalement des organophosphorés, chez les agriculteurs".

Pour les "riverains de zones agricoles ou la population générale", pris en compte par "les études les plus récentes", l'expertise conclut "à une présomption moyenne".

De même, la nouvelle expertise prend en compte la santé respiratoire, contrairement à la précédente: "Une présomption forte entre l'exposition professionnelle aux pesticides et la survenue de bronchopneumopathie chronique obstructive et de bronchite chronique est établie".

Par ailleurs, l'Inserm confirme que "la grossesse et la petite enfance sont d'une plus grande vulnérabilité face à la présence d'un événement ou agent toxique".

Chez l'enfant, l'Inserm évoque une "présomption forte" de lien entre les "leucémies aiguës" et l'exposition aux pesticides de la mère pendant la grossesse. Même l'exposition du père semble parfois pouvoir jouer: il existe une "présomption moyenne" pour la "leucémie aiguë lymphoblastique" de l'enfant "en cas d'exposition professionnelle" du père "en période préconceptionnelle".

Pour les tumeurs du cerveau et de la moelle épinière, l'expertise conclut à une "présomption forte d'un lien" avec l'exposition professionnelle des parents avant la naissance.

Le même niveau de présomption existe pour le lien entre l'exposition de la mère aux pesticides pendant la grossesse et "les troubles du développement neuropsychologique et moteur de l'enfant", ou encore "des troubles du comportement tels que l'anxiété".

Enfin, l'expertise met un coup de projecteur sur plusieurs substances particulièrement médiatiques. Tout d'abord, le glyphosate, pour laquelle elle conclut "à l'existence d'un risque accru de lymphomes non hodgkiniens avec une présomption moyenne de lien".

Ensuite, le chlordécone, longtemps utilisé aux Antilles (îles françaises des Caraïbes) et aujourd'hui interdit. L'expertise confirme une "présomption forte d'un lien entre l'exposition au chlordécone de la population générale et le risque de survenue de cancer de la prostate".

"La grande majorité des substances pour lesquelles il y a des liens qui ont été trouvés ne sont plus autorisées en France, pour des usages agricoles en tout cas," a réagi Eugénia Pommaret, directrice de l'UIPP, qui regroupe des producteurs de produits phytosanitaires.


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.