BEYROUTH : Le président du Parlement et chef du mouvement chiite Amal, Nabih Berri, a appelé lundi à « changer le système confessionnel » qui régit la vie politique au Liban, « source de tous les maux » selon lui.
« A la veille du centenaire du Grand-Liban, la catastrophe du port a révélé (..) que l'édifice du système politique et économique s'est entièrement effondré », a déclaré M. Berri dans un discours télévisé.
L'explosion meurtrière survenue le 4 août au port de Beyrouth, qui a tué au moins 188 personnes et anéanti des quartiers entiers de la capitale, a été imputée par la population libanaise aux responsables politiques accusés de négligence et de corruption.
« Un changement du système confessionnel est par conséquent inéluctable, car il est la source de tous les maux », a ajouté Nabih Berri.
Ce n'est pas la première fois que M. Berry, président du Parlement depuis près de 30 ans et acteur politique-clé, se prononce pour l'abolition du confessionnalisme politique.
Ses déclarations interviennent au lendemain de prises de position similaires du président Michel Aoun et du chef du Hezbollah pro-iranien Hassan Nasrallah, qui se sont prononcés pour une réforme du système.
Dimanche, M. Aoun a reconnu dans un discours à l'occasion du centenaire du Liban, célébré mardi, la nécessité de changer le système politique, appelant même à proclamer un « Etat laïc ».
Quelques heures plus tôt, le secrétaire général du Hezbollah s'était dit prêt à discuter d'un nouveau « pacte politique », évoqué le 6 août à Beyrouth par le président français Emmanuel Macron, attendu lundi soir à Beyrouth.
M. Macron a également mis la pression sur les dirigeants libanais pour former rapidement un gouvernement.
Un nouveau Premier ministre, Moustapha Adib, a été désigné lundi à l'issue de consultations parlementaires.