Audiences: saison historique pour BFMTV et CNews, à un an de la présidentielle

De quoi inquiéter BFMTV ? «On est sur des registres différents», répond Marc-Olivier Fogiel, son directeur général. (Photo, AFP)
De quoi inquiéter BFMTV ? «On est sur des registres différents», répond Marc-Olivier Fogiel, son directeur général. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 07 juillet 2021

Audiences: saison historique pour BFMTV et CNews, à un an de la présidentielle

  • CNews a vu ses audiences décoller depuis le recrutement d'Eric Zemmour en octobre 2019
  • Le succès des chaînes d'info, boostées depuis le début de la crise sanitaire, ne s'est pas démenti

PARIS: A un an de la présidentielle, la chaîne d'information CNews a opéré une percée très commentée dans le paysage audiovisuel français, signant la plus forte progression de la saison, sans pour l'heure détrôner sa rivale BFMTV, également auteure d'une saison record et décidée à rester "sereine".

Médiamétrie a publié lundi les audiences télé du mois de juin, permettant un bilan de la saison 2020-2021, marquée par l'appétit des Français pour le petit écran.

Avec la fin du couvre-feu, ces derniers y ont consacré moins de temps en juin: la durée d'écoute globale s'est établie à 3h27 en moyenne par jour et par personne, soit 16 minutes de moins qu'en mai dernier et qu'en juin 2020. 

Pour autant, le succès des chaînes d'info, boostées depuis le début de la crise sanitaire, ne s'est pas démenti. BFMTV a ainsi gagné 0,3 point de part d'audience (PDA) par rapport à juin 2020, à 2,8%, et 0,2 point par rapport à mai 2021. 

Sur la période septembre 2020-juin 2021, sa PDA a grimpé à 2,9% contre 2,7% sur la saison précédente, au plus haut depuis sa création en 2005, et 1,1 point au-dessus du score de CNews. 

Mais avec 1,8% de PDA sur septembre-juin, la chaîne d'info du groupe Canal+, filiale de Vivendi, contrôlé par Vincent Bolloré, a elle aussi enregistré une saison historique, triplant son audience depuis son lancement en 2017 (via la transformation d'iTELE), et signant la meilleure progression sur la saison, (+0,7 point par rapport à 2019-2020).

Sans égaler son record de mai (2,2%), mois durant lequel elle a dépassé BFMTV pour la première fois, sur huit journées, CNews a gagné en juin 0,6 point par rapport à juin 2020 pour 2,1% de PDA, dépassant la chaîne du groupe Altice à trois reprises. 

De quoi inquiéter BFMTV ? "On est sur des registres différents", répond Marc-Olivier Fogiel, son directeur général. CNews est selon lui "une chaine d'opinion, de débats" alors que BFMTV est une chaîne de "terrain avec de l'information, de l'explication, un décryptage".

"Nous avons toujours travaillé sereinement en étant confiant dans la force et la pertinence de notre modèle", a-t-il ajouté.

«Différents»

"Nous sommes simplement différents", estime de son côté son homologue de CNews Serge Nedjar, vantant "une parole libre, un ton direct et des opinions avec un +S+" dans une interview au Figaro. 

"Nous avons été vilipendés par nos concurrents" et aujourd'hui "tout le monde multiplie les débats", fait-il valoir, liant le succès de sa chaîne à ses personnalités qui ne sont pas "des donneurs de leçons".

CNews a vu ses audiences décoller depuis le recrutement d'Eric Zemmour en octobre 2019. 

Ses multiples dérapages ont depuis poussé le CSA à sévir, avec notamment une amende de 200.000 euros infligée en mars à la chaîne pour "incitation à la haine" et "à la violence" après ses propos sur les migrants mineurs isolés.

Le CSA a par ailleurs récemment épinglé CNews pour avoir trop donné la parole au candidat du RN pour les élections régionales en Ile-de-France, Serge Nedjar plaidant une "méprise d'interprétation".

A l'heure où des salariés d'Europe 1 s'inquiètent des rapprochements prévus avec la chaîne, Serge Nedjar assure qu'elle "ne roule pour personne, ni parti ni homme politique".

Face au duel BFMTV-CNews, les deux autres chaîne d'info peinent à s'imposer : LCI perd 0,1 point sur un an pour une PDA de 1,1% en juin, quand franceinfo en gagne 0,1, à 0,7%.

Concernant les chaînes généralistes, TF1 reste numéro un avec une PDA stable sur un an (19,3% en juin) et une saison à 19,8% de PDA (+0,4 point par rapport à 2019-2020).

En deuxième position, France 2 marque la plus forte progression (+0,9 point) avec une PDA de 14,3% en juin, clôturant la saison à 14,4% de PDA (+0,5 point).

M6 gagne 0,7 point à 9,6% en juin, terminant sa meilleure saison depuis quatre ans à 9,4% (+0,4 point).


La manifestation de soutien à Le Pen "n'est pas un coup de force", dit Bardella

La présidente du parti d'extrême droite français Rassemblement national (RN), l'eurodéputé Jordan Bardella (G) et la présidente du groupe parlementaire du parti d'extrême droite français Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, quittent le palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 26 août 2024, après leur rencontre avec le président français. (Photo by Bertrand GUAY / AFP)
La présidente du parti d'extrême droite français Rassemblement national (RN), l'eurodéputé Jordan Bardella (G) et la présidente du groupe parlementaire du parti d'extrême droite français Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, quittent le palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 26 août 2024, après leur rencontre avec le président français. (Photo by Bertrand GUAY / AFP)
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  • « Ce n'est pas un coup de force, c'est au contraire une défense très claire et très profonde de l'État de droit et de la démocratie française.
  • « Cela nous semblait nécessaire que nous puissions nous exprimer directement aux Français.

STRASBOURG : La manifestation de soutien à Marine Le Pen prévue dimanche à Paris « n'est pas un coup de force », mais une mobilisation « pour la démocratie », a assuré mercredi Jordan Bardella, président du Rassemblement national, à des journalistes au Parlement européen à Strasbourg.

« Ce n'est pas un coup de force, c'est au contraire une défense très claire et très profonde de l'État de droit et de la démocratie française. C'est une mobilisation en réalité, non pas contre, mais pour la démocratie française », a déclaré l'eurodéputé au sujet de ce rassemblement annoncé par le RN après la condamnation de la triple candidate à la présidentielle à une peine d'inéligibilité immédiate.

« Cela nous semblait nécessaire (...) que nous puissions nous exprimer directement aux Français par l'intermédiaire de ces discours qui seront prononcés dimanche avec l'ensemble de nos cadres, de nos parlementaires et de nos militants », a-t-il ajouté.

Cette condamnation, que le RN qualifie de « scandale démocratique », compromet grandement ses chances de concourir une quatrième fois à la fonction suprême en 2027.

Pour Jordan Bardella, cela ne change « absolument rien » à sa relation avec Marine Le Pen, « si ce n'est qu'elle est peut-être encore plus forte qu'elle ne l'a été par le passé ».

« Je suis à ses côtés, je vais continuer à l'être (...) Nous allons évidemment mener le combat », a assuré l'eurodéputé qui faisait son retour au Parlement européen après avoir manqué les deux premiers jours de la session.

Il a qualifié de « bonne nouvelle » l'annonce de la justice qu'une décision en appel devrait être rendue « à l'été 2026 », donc bien avant la présidentielle.


Condamnation de Marine Le Pen: Macron rappelle au gouvernement l'indépendance de la justice

Le président français Emmanuel Macron (Photo AFP)
Le président français Emmanuel Macron (Photo AFP)
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  • Le président français Emmanuel Macron a « rappelé » que l'autorité judiciaire est indépendante et que les magistrats doivent être protégés
  • Le chef de l'État a également affirmé que « tous les justiciables ont droit au recours ».

PARIS : Mercredi en Conseil des ministres, le président français Emmanuel Macron a « rappelé » que l'autorité judiciaire est indépendante et que les magistrats doivent être protégés, après la condamnation de la cheffe de l'extrême droite Marine Le Pen qui a suscité des attaques contre les juges, ont rapporté des participants.

Le chef de l'État a également affirmé que « tous les justiciables ont droit au recours », selon ces sources. La justice a déjà fait savoir qu'un nouveau procès en appel pourrait se tenir dans des délais qui laissent une porte ouverte à une éventuelle candidature présidentielle en 2027 de la leader du Rassemblement national (RN), principale formation d'extrême droite française. 

Devant la presse, à l'issue du Conseil des ministres, la porte-parole du gouvernement Sophie Primas a rapporté mercredi les propos du chef de l'État.

« La première chose qu'il a rappelée, a poursuivi Mme Primas, est que la justice est évidemment indépendante et prend ses décisions en toute indépendance, et qu'il faut donc la respecter comme l'un des piliers de notre démocratie. La première, a-t-elle dit, est que la justice est indépendante et qu'elle prend ses décisions en toute indépendance et qu'il faut donc la respecter comme un pilier de notre démocratie.

« La troisième chose, pour rappeler que les menaces qui sont faites à l'encontre des magistrats sont absolument insupportables et intolérables, puisque nous sommes encore une fois dans une démocratie. Et la justice est tout à fait indépendante et doit être respectée », a-t-elle ajouté.

« Et la troisième chose, pour rappeler que chacun a le droit à une justice équivalente et que le droit est le même pour tous. »


Bac: l'épreuve de maths en première se précise pour l'an prochain

La ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Elisabeth Borne, lors d'une conférence de presse à l'issue d'une visite à l'école élémentaire Claude-Monnet à Rueil-Malmaison, en banlieue parisienne, le 28 mars 2025. (Photo Thomas SAMSON / AFP)
La ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Elisabeth Borne, lors d'une conférence de presse à l'issue d'une visite à l'école élémentaire Claude-Monnet à Rueil-Malmaison, en banlieue parisienne, le 28 mars 2025. (Photo Thomas SAMSON / AFP)
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  • Le Conseil supérieur de l'éducation (CSE, qui rassemble syndicats, associations de parents, collectivités, etc.) a majoritairement voté contre le projet de décret et d'arrêté
  • L'ex-ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, avait annoncé en décembre 2023 la création de cet examen sur le modèle de l'épreuve anticipée de français pour le baccalauréat en fin de première,

PARIS : Le projet d'épreuve de mathématiques en classe de première pour l'an prochain, qui vise à mettre en œuvre le « choc des savoirs » annoncé par l'ex-ministre de l'Éducation nationale Gabriel Attal, a été présenté mardi devant une instance consultative de l'Éducation nationale, étape-clé avant sa publication.

Le Conseil supérieur de l'éducation (CSE, qui rassemble syndicats, associations de parents, collectivités, etc.) a majoritairement voté contre le projet de décret et d'arrêté instaurant cette « épreuve terminale de culture mathématique aux baccalauréats général et technologique ».

Ils ont recueilli 0 voix pour, 27 contre, 31 abstentions et 4 refus de prendre part au vote (l'administration ne votant pas dans cette instance), un vote indicatif qui n'empêche pas la mise en œuvre de la réforme, selon des sources syndicales.

Cette épreuve écrite d'une durée de deux heures, qui entrera en vigueur au printemps 2026, sera « affectée d'un coefficient 2 » (points pris sur l’épreuve du Grand oral en terminale), selon ces textes, consultés par l'AFP.

L'ex-ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, avait annoncé en décembre 2023 la création de cet examen sur le modèle de l'épreuve anticipée de français pour le baccalauréat en fin de première, un projet confirmé en novembre 2024 par sa successeure, Anne Genetet.

Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, principal syndicat du second degré (collèges et lycées), qualifie auprès de l'AFP la mesure de « rafistolage supplémentaire du bac Blanquer », décidé en 2019 par l'ex-ministre Jean-Michel Blanquer.

Pour Jérôme Fournier, secrétaire national du SE Unsa, la nouvelle épreuve « alourdit la fin de l'année pour les élèves et les correcteurs ».

La première partie, qui est commune à tous les élèves, sera sous forme de QCM et pourrait être corrigée automatiquement, ce à quoi « de nombreuses organisations syndicales sont opposées », a-t-il ajouté, tandis que la deuxième partie devrait consister en des résolutions de problèmes.

Des projets de textes ont par ailleurs été votés au CSE relatif à « la mise en place du +parcours renforcé+ en classe de seconde générale et technologique » ou professionnelle à partir de la rentrée 2026, avec trois votes pour, 45 contre et 13 abstentions.

Mis en place par la ministre Élisabeth Borne, ce parcours est destiné aux élèves n’ayant pas obtenu le diplôme du brevet. Son organisation relèvera « de l’autonomie de l’établissement sur la base indicative de deux heures hebdomadaires sur tout ou partie de l’année », selon le projet d'arrêté.

Sophie Vénétitay déplore « une coquille vide » tandis que Tristan Brams (CFDT Éducation) regrette l'absence de « moyens supplémentaires ».