AIX-EN-PROVENCE: L’État tunisien a défendu mercredi en appel, devant la justice française, sa demande d'extradition de Belhassen Trabelsi, beau-frère de l'ancien dictateur Ben Ali.
L’État tunisien « souhaite profondément que sa demande d'extradition soit acceptée », a déclaré en son nom l'avocat général des affaires pénales du ministère tunisien de la Justice, Jamel Sahaba.
Le 24 juin, l’avocat général avait requis un avis favorable pour cette demande d'extradition devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel d'Aix-en-Provence, mais une nouvelle audience avait dû être planifiée parce que l’État tunisien n'avait alors pas été convoqué.
Face à M. Trabelsi, qui a redit mercredi ses craintes d'être maltraité en Tunisie, rappelant à nouveau l'exemple de trois de ses frères morts en prison entre 2011 et 2020, M. Sahaba a assuré qu'il ne serait « soumis à aucun traitement dégradant », et qu'il disposerait « de toutes les garanties fondamentales de la défense et du droit à un procès équitable ».
Évoquant les trois frères de M. Trabelsi, le représentant de l’État tunisien a aussi assuré qu'ils avaient « bénéficié de tous les soins nécessaires ».
Pour sa part, le défenseur de M. Trabelsi a souligné que son client avait écopé en Tunisie d'une nouvelle condamnation, prononcée le 29 juin, à 10 ans d'emprisonnement, dans un dossier sur lequel la demande d'extradition ne s'appuie pas.
La décision de la chambre de l'instruction de la cour d'appel a été mise en délibéré au 16 septembre.
Homme d’affaires, Belhassen Trabelsi, 57 ans, frère de l’ex-première dame tunisienne Leila Trabelsi, avait été interpellé en mars 2019 en France et inculpé dans ce pays dans une affaire de « blanchiment en bande organisée, recel, usage et complicité de faux documents administratifs ». L'enquête est toujours en cours.
Après son arrestation en France, la Tunisie avait demandé son extradition en vue d’exécuter trois peines d'emprisonnement prononcées par défaut pour un total de 33 années de prison. Ces condamnations visent des délits financiers dont M. Trabelsi aurait tiré un bénéfice proche de vingt millions d'euros, selon les autorités judiciaires tunisiennes.