Régionales: l'abstention reste record au second tour, léger rebond en Paca

Thierry Mariani, candidat RN en Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA)  vote à Le Pontet, dans le sud de la France. (AFP)
Thierry Mariani, candidat RN en Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA) vote à Le Pontet, dans le sud de la France. (AFP)
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Publié le Dimanche 27 juin 2021

Régionales: l'abstention reste record au second tour, léger rebond en Paca

  • Des 13 régions métropolitaines, la Provence-Alpes-Côte-d'Azur (Paca) est la seule à connaître un duel qui s'annonce serré, entre les frères ennemis Thierry Mariani (ex-LR devenu RN) et Renaud Muselier (LR), après un premier qui a favorisé les sortants LR
  • A midi, seuls 12,66% des quelque 48 millions d'électeurs de France métropolitaine se sont rendus aux urnes, dans un contexte de crise sanitaire et de protocole strict (masque, gel, distance de sécurité)

PARIS : L'abstention record du premier tour des régionales et départementales semble se confirmer au second tour dimanche à midi, sauf en Corse, avec un léger rebond en Paca où le RN espère emporter la première région de son histoire, à un an de la présidentielle.

Des 13 régions métropolitaines, la Provence-Alpes-Côte-d'Azur (Paca) est la seule à connaître un duel qui s'annonce serré, entre les frères ennemis Thierry Mariani (ex-LR devenu RN) et Renaud Muselier (LR), après un premier qui a favorisé les sortants LR et PS.

A midi, seuls 12,66% des quelque 48 millions d'électeurs de France métropolitaine se sont rendus aux urnes, dans un contexte de crise sanitaire et de protocole strict (masque, gel, distance de sécurité).

Cette faible mobilisation confirme les craintes d'une abstention record déjà enregistrée au premier tour (66,72%, et 41,59% au second tour en 2015) pour ce double scrutin placé à 10 mois de la présidentielle. 

"Ne pas voter c'est un déni de démocratie", estime Thierry, un septuagénaire, devant son bureau de vote du Ve arrondissement de Marseille. "Je trouve dommage l'abstention du premier tour, mais peut-être que les jeunes ont besoin d'alternative...", avance-t-il.

Dans un bureau de vote de Strasbourg, les électeurs, quasiment exclusivement des retraités, arrivent au compte-goutte à l'ouverture. 

Alors qu'une polémique sur les ratés de l'acheminement des professions de foi des candidats a entaché le premier tour, Anne-Françoise, 66 ans, se plaint de ne pas les avoir reçues "une fois encore". "C'est peut-être lié à la situation globale, avec la pandémie et tout ça, mais ce qui est sûr c'est que ça ne donne pas envie d'aller voter", déplore-t-elle.

L'abstention "ne peut que nous interroger. Qu'est-ce qui fait qu'on n'arrive pas à intéresser les électeurs ?", s'interroge pour sa part Françoise Schaetzel, 69 ans, une élue présidente du bureau de vote.

Comme d'autres abstentionnistes, Hélène Débotte, 31 ans, qui n'a pas reçu non plus le matériel de vote, "ne sait pas vraiment à quoi ça sert". Mais elle ira aux urnes pour la présidentielle: "C'est plus clair, les enjeux, les grandes lignes".  

 

- Alliances locales -

 

La mobilisation, même légèrement supérieure, ne devrait pas "bouleverser le rapport de forces établi au premier tour", anticipe Romain Pasquier, directeur de recherche au CNRS: flop de la majorité macroniste, prime aux sortants PS-LR, RN bien en deçà des prévisions des sondeurs et "front républicain" - ou pas - face à lui, ambitions élyséennes aiguisées à droite. 

Si les politologues soulignent une défiance des électeurs envers la classe politique qui semble bien ancrée, les Français ne manquent pourtant pas de choix pour désigner les 13 exécutifs régionaux métropolitains, chargés de nombreux aspects de leur vie quotidienne (transports, bâtiments scolaires, accompagnement des entreprises...).

Trois triangulaires (Auvergne-Rhône-Alpes, Occitanie, Hauts-de-France), sept quadrangulaires (Bourgogne-Franche-Comté, Centre-Val de Loire, Grand-Est, Ile-de-France, Normandie, Pays de la Loire, Corse), et même deux quinquangulaires (Bretagne, Nouvelle-Aquitaine) sont au rendez-vous.

Après d'intenses tractations entre états-majors des partis, les alliances locales apparaissent à géométrie variable: gauche et écologistes unis en Ile-de-France, Centre-Val de Loire, Bourgogne-Franche-Comté, mais pas en Bretagne ni en Nouvelle-Aquitaine par exemple.

La droite classique, promise au néant entre le RN et LREM, est sortie du premier tour soulagée, portant encore beau dans les régions qu'elle détient.

Mais elle pourrait se retrouver dimanche soir face à son vieux démon: devoir départager les ambitions nationales de trois présidents de région sortants en pole position dans leurs baronnies, Xavier Bertrand (Hauts-de-France), Laurent Wauquiez (Auvergne-Rhône-Alpes) et Valérie Pécresse (Ile-de-France).

Quinquangulaires 

A gauche, un PS à l'étiage dans les scrutins nationaux sort lui aussi requinqué du premier tour, avec notamment ses présidents sortants Carole Delga (Occitanie), Alain Rousset (Nouvelle-Aquitaine) ou Loïg Chesnay-Girard (Bretagne) bien placés.

L'arithmétique complexe du mode de scrutin pourrait toutefois compliquer le résultat dans ces deux dernières régions où se déroulent des quinquangulaires: si la prime à la liste arrivée en tête (un quart des sièges à pourvoir) n'est pas suffisante pour obtenir une majorité, des alliances devront se former.

Les écologistes, alliés à la gauche, lorgnent une possibilité de victoire dans les Pays de la Loire, où leur candidat Matthieu Orphelin (ex-LREM) affronte la sortante LR Christelle Morançais.

Quant à la majorité présidentielle, absente au premier tour en Paca, éliminée dans les Hauts-de-France ou en Occitanie, elle est à la traîne dans les régions où elle est encore en lice.

Dans l'ombre des régionales, les départementales ont été logiquement marquées par une abstention massive équivalente au premier tour, et des équipes sortantes issues des partis de droite et de gauche largement en tête.

Le RN espère toutefois progresser dans les Pyrénées-Orientales dont il dirige le chef-lieu Perpignan. Le PCF est, lui, en situation difficile dans son fief du Val-de-Marne.

Outre-mer, ce second tour concerne La Réunion, la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane et Mayotte, suivant leur organisation territoriale propre.


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".