PARIS: Se disant « inquiet de la situation » en Paca, l'ancien chef de l'Etat Nicolas Sarkozy a apporté jeudi son soutien au président de région sortant LR Renaud Muselier, tout en mettant en garde la droite contre la « malédiction » de la « division ».
« Qui représentera la région pour ce nouveau mandat? Pour moi, c'est clair, cela doit être Renaud Muselier », affirme dans une interview à Nice-Matin M. Sarkozy, qui se défend de délivrer des « consignes ».
Mais des « liens d'amitié » l'unissent à Renaud Muselier, « homme de fidélité » qui « a toujours été à (ses) côtés », affirme-t-il.
M. Sarkozy met en revanche en garde contre le candidat RN Thierry Mariani, qui fut son ministre des Transports de 2010 à 2012, estimant que « la trahison des engagements, c'est lui », et appelant à ne pas faire « confiance à ceux qui conduiraient le régime des retraites vers la faillite ».
« Est-ce que vous voulez élire quelqu'un d'ouvert et qui rassemble, ou mettre à la tête de la région le symbole d'une forme de sectarisme qui nuira considérablement à l'attractivité de Provence-Alpes-Côte d'Azur dans le monde entier? » s'interroge-t-il.
Selon un sondage, M. Muselier l'emporterait d'une courte tête (51%-49%) dimanche, avec une abstention à 65%.
Revenant sur l'amorce d'un rapprochement avec LREM en Paca, qui avait déclenché une crise à droite, M. Sarkozy déplore des « maladresses » et assure que « si cela avait dépendu de moi, cela ne se serait certainement pas passé comme ça ».
Mais « passons l'éponge », affirme celui qui se dit « retiré de la vie politique active ». Ses interventions, plutôt rares, sont toujours très scrutées par une droite en manque de leader charismatique, et ce malgré ses démêlés judiciaires. Il encourt six mois de prison avec sursis dans le procès des dépenses excessives de campagne de 2012 et est devenu en mars le premier ex-président de la Ve République à être condamné à de la prison ferme (trois ans dont un ferme), pour corruption et trafic d'influence dans l'affaire dite « des écoutes ».
« La malédiction de la droite, c'est la division », avertit-il à dix mois de la présidentielle, disant son « amitié » au maire de Nice Christian Estrosi, qui a rendu sa carte LR après le psychodrame en Paca, et au député des Alpes-Maritimes Eric Ciotti, très critique envers M. Muselier.
« Dans une famille politique, (...) des compromis sont nécessaires », insiste l'ancien chef de l'Etat, qui affiche par ailleurs une entente cordiale avec son successeur Emmanuel Macron.