Cinq ans après le référendum du Brexit, un Royaume-Uni divisé et chamboulé

Dans cette photo d'archive prise le 31 janvier 2020, un homme brandit des drapeaux depuis une BMW Isetta alors qu'il passe devant les partisans du Brexit se réunissant sur la place du Parlement. (AFP)
Dans cette photo d'archive prise le 31 janvier 2020, un homme brandit des drapeaux depuis une BMW Isetta alors qu'il passe devant les partisans du Brexit se réunissant sur la place du Parlement. (AFP)
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Publié le Mercredi 23 juin 2021

Cinq ans après le référendum du Brexit, un Royaume-Uni divisé et chamboulé

  • 52% des Britanniques en faveur de la sortie du Royaume-Uni, 48% pour le maintien dans le bloc européen: le résultat du référendum du 23 juin 2016 avait provoqué une onde de choc, au sein du pays comme auprès de ses alliés en Europe et au-delà
  • Après plusieurs reports et plus de trois ans de psychodrame politique, le Royaume-Uni avait finalement largué les amarres le 1er février 2020, tournant le dos à presque cinq décennies d'intégration

LONDRES : Cinq ans après le coup de tonnerre du référendum du Brexit, le divorce est consommé. Mais les divisions restent vives et les changements profonds induits commencent seulement à se faire sentir dans un contexte brouillé par la pandémie.

52% des Britanniques en faveur de la sortie du Royaume-Uni, 48% pour le maintien dans le bloc européen: le résultat du référendum du 23 juin 2016 avait provoqué une onde de choc, au sein du pays comme auprès de ses alliés en Europe et au-delà. 

Après plusieurs reports et plus de trois ans de psychodrame politique, le Royaume-Uni avait finalement largué les amarres le 1er février 2020, tournant le dos à presque cinq décennies d'intégration. 

Un départ suivi le 1er janvier dernier, à l'issue d'une période de transition et d'un accord commercial négocié dans la douleur, d'une sortie définitive de l'union douanière et du marché unique européens. 

Depuis le début de l'année, les échanges commerciaux entre les anciens partenaires ont chuté. Et le Royaume-Uni doit encore goûter aux bénéfices d'un pays "indépendant" au prestige revigoré sur la scène internationale, comme l'a promis le Premier ministre conservateur Boris Johnson, grand champion du Brexit.

A l'occasion du cinquième anniversaire du vote, le chef du gouvernement a mis en avant les avancées permises selon lui par "la décision capitale" de quitter l'UE: durcissement de l'immigration, succès de la campagne de vaccination anti-Covid, nouveaux accords commerciaux...

"Maintenant que nous nous remettons de la pandémie, nous allons saisir le plein potentiel de notre souveraineté retrouvée", a-t-il assuré.

Entretemps, la sortie de l'UE a davantage lézardé l'unité du pays, les indépendantistes au pouvoir en Ecosse, europhiles, y voyant une nouvelle occasion de faire avancer leur combat pour l'indépendance, moyen pour eux de rejoindre à nouveau l'UE. 

Pour la première fois aussi depuis plusieurs générations, les Britanniques ne jouissent plus d'un accès libre au continent - et vice-versa: la libre circulation des personnes a pris fin, qui se fera surtout ressentir une fois levées les strictes restrictions imposées aux déplacements internationaux en raison de la pandémie. 

Si le divorce est désormais pleinement mis en oeuvre, les Britanniques s'interrogent encore sur ses effets. Signe de la fracture qui persiste, un sondage publié mercredi par l'institut Savanta ComRes estime que 51% des Britanniques voteraient pour rester dans l'UE si le vote avaient lieu maintenant et 49% pour la quitter. 

"L'impact du Brexit ne se fait pas encore sentir parce nous étions trop accaparés, comme le reste du monde, par le Covid", estime Diane Willis, une maître de conférences interrogée par l'AFP dans les rues d'Edimbourg, la capitale écossaise. "Je pense que le diable est dans les détails, et que les détails n'apparaissent pas encore".

A Boston, ville pro-Brexit du nord-est de l'Angleterre, Stephen Clark, un musicien sexagénaire, estime pour sa part que "quoi qu'il arrive, que cela soit bon ou mauvais", il vaut "mieux d'avoir notre destinée en mains".

Approfondir le lien politique 

Le Brexit ne signifie pas pour autant que tous les liens sont rompus entre les anciens partenaires. 

Au Royaume-Uni, quelque 5,4 millions de ressortissants européens ont effectué une demande pour pouvoir continuer à y résider et conserver les mêmes droits de travailler et d'accéder à la sécurité sociale. Bien plus que les 3,4 millions auxquels s'attendait le gouvernement britannique. 

Cela induit un changement démographique "massif", selon Jonathan Portes, professeur d'économie au King's College de Londres, avec "des conséquences sociales, culturelles, politiques sur le long terme, longtemps, longtemps après le Brexit et la fin de la libre circulation des personnes". 

Au-delà des personnes, Bruxelles et Londres vont devoir approfondir leur lien politique, selon un expert, même si leurs relations sont empoisonnées par la mise en oeuvre du volet de l'accord de Brexit qui prévoit des dispositions douanières spéciales maintenant de fait l'Irlande du Nord dans l'union douanière européenne. 

Les unionistes nord-irlandais, attachés à la couronne britannique, se sentent trahis par ce texte justifié par la nécessité de préserver la paix dans la province britannique après trois décennies de "Troubles" sanglants, en évitant l'érection d'une nouvelle frontière physique avec la république d'Irlande voisine, membre de l'UE. 

"Nous allons devoir nous asseoir avec les Etats membres et commencer à penser à la manière dont nous pouvons collaborer plus largement, pas dans le contexte du commerce, mais pour faire marcher notre relation politique", afin de répondre aux menaces mondiales communes, souligne Anand Menon, directeur du centre de réflexion UK in a Changing Europe. 


Turquie: nouvelle mobilisation après l'incarcération du maire d'Istanbul

Des étudiants manifestent dans le quartier de Besiktas à Istanbul pour soutenir le maire de la ville, principal rival du président turc, quatre jours après son arrestation et sa détention dans le cadre d'une enquête pour corruption et terrorisme, le 24 mars 2025. (AFP)
Des étudiants manifestent dans le quartier de Besiktas à Istanbul pour soutenir le maire de la ville, principal rival du président turc, quatre jours après son arrestation et sa détention dans le cadre d'une enquête pour corruption et terrorisme, le 24 mars 2025. (AFP)
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  • L'opposition a organisé de nouveaux rassemblements lundi soir en Turquie avec une mobilisation étudiante qui enfle pour protester contre l'incarcération du maire d'opposition d'Istanbul, Ekrem Imamoglu
  • Des manifestations ont également eu lieu dans au moins 55 des 81 provinces du pays

ISTANBUL: L'opposition a organisé de nouveaux rassemblements lundi soir en Turquie avec une mobilisation étudiante qui enfle pour protester contre l'incarcération du maire d'opposition d'Istanbul, Ekrem Imamoglu.

"Ce n'est pas un rassemblement mais une action de défiance contre le fascisme", a lancé Ozgur Ozel, le leader du CHP, principal parti d'opposition, aux dizaines de milliers de personnes réunies devant la municipalité d'Istanbul où des manifestations sont organisées tous les soirs depuis l'arrestation du maire mercredi dernier.

"Enterrez ceux qui vous ignorent", a également déclaré M. Ozel, en référence aux chaînes progouvernementales qui ne diffusent pas les images des manifestations.

Il a appelé au boycott de ces chaînes et d'une dizaine de compagnies qu'il estime proches du gouvernement, dont une chaîne de cafés.

Des manifestations ont également eu lieu dans au moins 55 des 81 provinces du pays, selon un décompte de l'AFP.

Ce mouvement, d'une ampleur inédite depuis la grande vague de protestation de Gezi à Istanbul, en 2013, suscite une réaction musclée des autorités.

Les manifestations ont été interdites dans les trois plus grandes villes du pays - Istanbul, Ankara et Izmir - et plus de 1.130 personnes ont été interpellées en six jours tandis que 43 ont été arrêtées lundi soir, selon le ministre de l'Intérieur.

"Cessez de troubler la paix de nos concitoyens par vos provocations", a martelé lundi le président turc Recep Tayyip Erdogan en s'adressant à l'opposition lors d'un discours télévisé.

"Ne jouez plus avec les nerfs de la nation", a-t-il affirmé.

Démis de ses fonctions et incarcéré dimanche, le maire d'Istanbul était au même moment investi par son parti, le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), première force de l'opposition, comme son candidat à la prochaine présidentielle prévue en 2028.

Cette primaire purement symbolique, maintenue dimanche par le CHP de Mustafa Kemal, le fondateur de la République turque, a réuni quelque 15 millions de votants en soutien à l'édile.

- Plus de 1.300 arrestations -

Face à la contestation, les autorités ont déployé d'importants effectifs de police qui ont procédé à plus de 1.300 arrestations depuis mercredi, selon le ministre de l'Intérieur. Ce dernier a affirmé que 123 policiers avaient été blessés dans des heurts en marge des rassemblements.

Au moins dix journalistes, dont un photographe de l'AFP, ont été arrêtés lundi à l'aube à leur domicile à Istanbul et Izmir, a rapporté l'association turque de défense des droits humains MLSA.

"Ces attaques et entraves à la liberté de la presse doivent cesser immédiatement. (...) Nous demandons la libération des journalistes interpellés et appelons le ministre de l'Intérieur Ali Yerlikaya à prendre des mesures pour s'assurer que les forces de l’ordre respectent le droit d'informer", a réagi Erol Önderoglu, représentant de RSF en Turquie.

"Les autorités turques doivent mettre fin à l'usage inutile et aveugle de la force par les forces de sécurité contre des manifestants pacifiques, et enquêter sur les actes de violence illégaux commis par la police", a déclaré de son côté Amnesty International dans un communiqué.

La Grèce s'est émue lundi de la situation "instable et préoccupante" chez sa voisine. Et l'Union européenne a appelé la Turquie à "respecter les valeurs démocratiques".

- "Atteinte à la démocratie" -

"L'incarcération du maire d'Istanbul Ekrem Imamoglu ainsi que de nombreuses autres personnalités constituent des atteintes graves à la démocratie", a déploré dimanche soir la diplomatie française, après avoir déjà condamné son arrestation mercredi.

À l'unisson, l'Allemagne, où vit la plus grande communauté turque à l'étranger, a condamné lundi l'incarcération et la suspension "totalement inacceptables" de M. Imamoglu, Berlin y voyant un "mauvais signal pour la démocratie".

Une manifestation a réuni plus d'un millier de personnes dimanche à Berlin, ont rapporté les médias locaux.

Outre M. Imamoglu, près de cinquante co-accusés ont également été placés en détention dimanche pour "corruption" et "terrorisme", selon la presse turque.

Parmi eux figurent deux maires d'arrondissement d'Istanbul, membres eux aussi du CHP. Les deux élus ont été destitués et l'un d'eux, accusé de "terrorisme", a été remplacé par un administrateur nommé par l'Etat, ont annoncé les autorités.

L'arrestation du maire a mis sous pression l'économie de la Turquie, déjà aux prises avec une grave crise inflationniste, entraînant une chute de la Bourse ainsi que de la livre turque, tombée à son plus bas historique face au dollar.

Le président turc a évoqué lundi "des fluctuations artificielles sans fondement dans l'économie".

"Nous avons géré avec succès la récente volatilité du marché en utilisant efficacement les outils à notre disposition", a-t-il assuré.


Ukraine: Russes et Américains discutent à Ryad d'une possible trêve

L'Ukraine se dit "prête" à un cessez-le-feu "général" et sans conditions. (AFP)
L'Ukraine se dit "prête" à un cessez-le-feu "général" et sans conditions. (AFP)
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  • Washington et Kiev poussent pour, au minimum, un arrêt provisoire des frappes sur les sites énergétiques, largement endommagés du côté ukrainien
  • L'Ukraine se dit "prête" à un cessez-le-feu "général" et sans conditions

RIYAD: La Russie et les Etats-Unis se sont retrouvés lundi en Arabie saoudite pour des négociations, qualifiées d'emblée de "difficiles" par le Kremlin, visant à instaurer une trêve partielle en Ukraine après plus de trois ans d'offensive russe.

Le président américain, Donald Trump, dont le rapprochement avec Vladimir Poutine a rebattu les cartes du conflit, affirme vouloir mettre fin aux hostilités et a dépêché ses émissaires à Ryad pour des pourparlers avec les deux parties.

Les pourparlers entre les émissaires russes et américains ont commencé lundi matin à l'hôtel Ritz-Carlton à Ryad, a annoncé l'agence Tass, après des discussions entre Ukrainiens et Américains qui se sont poursuivies jusque tard dans la nuit.

"La discussion a été productive et ciblée. Nous avons abordé des points clés, notamment l'énergie", a rapporté le ministre de la Défense, Roustem Oumerov, à la tête de la délégation ukrainienne, ajoutant que l'Ukraine s'efforçait de concrétiser son objectif d'une "paix juste et durable".

Washington et Kiev poussent pour, au minimum, un arrêt provisoire des frappes sur les sites énergétiques, largement endommagés du côté ukrainien.

L'Ukraine se dit "prête" à un cessez-le-feu "général" et sans conditions.

Mais Vladimir Poutine, dont l'armée avance sur le terrain malgré de lourdes pertes, semble jouer la montre, tant que ses hommes n'ont pas expulsé les troupes ukrainiennes de la région russe frontalière de Koursk.

A ce stade, le Kremlin assure s'être uniquement mis d'accord avec Washington sur un moratoire concernant les bombardements des infrastructures énergétiques.

"Au début" 

"Il s'agit d'un sujet très complexe et il y a beaucoup à faire", a d'ores et déjà tempéré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, estimant que les négociations seraient "difficiles". "Nous n'en sommes qu'au début", a-t-il dit.

L'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, s'est malgré tout montré optimiste, disant s'attendre à de "vrais progrès", "particulièrement en ce qui concerne un cessez-le-feu en mer Noire sur les navires entre les deux pays".

"Et, à partir de cela, on se dirigera naturellement vers un cessez-le-feu total", a dit l'émissaire américain.

Malgré l'accélération des efforts en vue de rapprocher les vues des belligérants sur les moyens de parvenir à un cessez-le-feu dans la guerre déclenchée par l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, les combats se poursuivent avec des frappes meurtrières en Ukraine et en Russie.

Les autorités ukrainiennes ont fait état dans la nuit de dimanche à lundi de frappes touchant les régions de Kiev, Kharkiv (est) et Zaporijjia (est), faisant plusieurs blessés, au lendemain de bombardements meurtriers sur la capitale.

L'armée ukrainienne a annoncé dimanche avoir repris le petit village de Nadia, dans la région orientale de Lougansk, un succès rare pour les militaires ukrainiens dans cette zone quasi entièrement contrôlée par la Russie.

Les forces russes ont elles déclaré s'être emparées de la localité de Sribné, également dans l'est de l'Ukraine.

Accord céréalier 

Symbole des divergences à combler pour arriver à une trêve, la délégation ukrainienne est emmenée par le ministre de la Défense, tandis que la délégation russe est formée d'un sénateur ex-diplomate de carrière Grigori Karassine et de Sergueï Besseda, un cadre du FSB, les services de sécurité.

Autre différence notable: Dmitri Peskov a affirmé que "le principal" sujet de discussion avec les Américains serait "la reprise" de l'application de l'accord céréalier en mer Noire, omettant de mentionner un éventuel engagement concernant la suspension des combats, limité ou sans conditions.

Cet accord, en vigueur entre juillet 2022 et juillet 2023, avait permis à l'Ukraine d'exporter ses céréales, vitales pour l'alimentation mondiale, malgré la présence de la flotte russe dans la zone.

La Russie s'en est ensuite retirée, accusant les Occidentaux de ne pas respecter leurs engagements censés assouplir les sanctions sur les exportations russes de produits agricoles et d'engrais.

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump a repris contact avec Vladimir Poutine, rompant avec la politique d'isolement menée par les Occidentaux contre le président russe.

Il s'est montré très critique envers l'Ukraine, un durcissement marqué par l'altercation avec Volodymyr Zelensky fin février à la Maison Blanche, suivie d'une suspension, depuis levée, de l'aide militaire à Kiev, vitale pour l'armée ukrainienne.

Les Européens sont, eux, marginalisés dans ces discussions, malgré l'envie affichée notamment par le Premier ministre britannique Keir Starmer et le président français Emmanuel Macron de faire entendre la voix du Vieux Continent.

Un sommet est prévu jeudi à Paris, en présence de Volodymyr Zelensky et des alliés de Kiev.

 


Ukraine : le Kremlin s'attend à des négociations « difficiles » lundi avec les Américains

Cette combinaison d'images créées le 18 mars 2025 montre, de gauche à droite, le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 février 2025, le président américain Donald Trump dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 février 2025 et le président russe Vladimir Poutine à Moscou le 18 mars 2025. (Photo de SAUL LOEB et Maxim Shemetov / AFP)
Cette combinaison d'images créées le 18 mars 2025 montre, de gauche à droite, le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 février 2025, le président américain Donald Trump dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 février 2025 et le président russe Vladimir Poutine à Moscou le 18 mars 2025. (Photo de SAUL LOEB et Maxim Shemetov / AFP)
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  • Le Kremlin a estimé dimanche que les discussions visant à parvenir à une fin du conflit en Ukraine n'en étaient qu'à leur « début » et s'annonçaient « difficiles ».
  • « Il s'agit d'un sujet très complexe et il y a beaucoup de travail à faire. Nous n'en sommes qu'au début », a tempéré le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, dans une déclaration à la télévision russe.

MOSCOU : Le Kremlin a estimé dimanche que les discussions visant à parvenir à une fin du conflit en Ukraine n'en étaient qu'à leur « début » et s'annonçaient « difficiles », à la veille de pourparlers en Arabie saoudite avec les Américains.

« Il s'agit d'un sujet très complexe et il y a beaucoup de travail à faire. Nous n'en sommes qu'au début », a tempéré le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, dans une déclaration à la télévision russe.

S'attendant à des « négociations difficiles », M. Peskov a précisé que le « sujet principal de discussion » lundi serait la reprise de l'accord céréalier en mer Noire, qui était en vigueur entre l'été 2022 et 2023 et qui permettait à l'Ukraine d'exporter ses céréales, vitales pour l'alimentation mondiale.

La Russie s'en était retirée après un an, déplorant que les Occidentaux ne respectent pas, selon elle, leurs engagements destinés à assouplir les sanctions sur les exportations russes de produits agricoles et d'engrais.

« Nos négociateurs seront prêts à discuter des nuances autour de ce problème », a poursuivi M. Peskov, qualifiant les questions de Moscou sur le sujet de « nombreuses ».

Le porte-parole du président russe Vladimir Poutine n'a pas parlé, dans cet entretien, de la demande de cessez-le-feu complet validée par Kiev et poussée par Donald Trump.

Il n'a pas non plus évoqué un accord limité sur une cessation des hostilités visant les infrastructures énergétiques des deux belligérants, comme convenu entre M. Poutine et le président américain plus tôt cette semaine.

Au sujet des relations bilatérales avec les États-Unis, Dmitri Peskov a salué le rapprochement impulsé par les deux dirigeants depuis mi-février et leur reprise de contact.

« Nous pouvons être en désaccord sur un point, mais cela ne signifie pas que nous devions nous priver d'avantages mutuels », a-t-il souligné dans cet entretien, évoquant du « bon sens ».

« Nous pensons que le potentiel de coopération mutuellement bénéfique dans un grand nombre de domaines est difficile à estimer entre nos deux pays », a ajouté M. Peskov.

Le porte-parole du Kremlin a toutefois affirmé s'attendre à ce qu'« aucune sanction ne soit levée » prochainement.