BRUXELLES : La cheffe de file de l'opposition au président du Bélarus Alexandre Loukachenko, Svetlana Tikhanovskaïa, s'est félicitée lundi des sanctions "sans précédent" et "très puissantes" adoptées contre le régime, un mois après le détournement d'un avion européen.
Elle a également remercié l'UE, les Etats-Unis, le Royaume-Uni et le Canada pour leur unité. "Je suis très reconnaissante à la communauté démocratique pour avoir pris cette position unie. Les sanctions sont plus puissantes quand elles sont coordonnées", a-t-elle estimé.
Svetlana Tikhanovskaïa s'est dite "vraiment heureuse" que le détournement du vol de Ryanair et l'arrestation d'un opposant bélarusse aient permis cette position commune. "Nous n'avons jamais eu une telle unité entre les Bélarusses et les pays démocratiques", a souligné l'opposante dans un entretien à Bruxelles.
Les sanctions "ont été imposées simultanément, le même jour, et c'est un message clair au régime que nous continuons à travailler ensemble contre les atteintes aux droits de l'homme, contre les actes sans foi ni loi. C'est merveilleux", a-t-elle ajouté.
"Ces sanctions sont sans précédent. Des sanctions avaient déjà été imposées contre le gouvernement et son régime, mais cette fois la liste est très puissante. Le régime doit comprendre qu'il n'y a aucun moyen de sortir de cette situation sauf de nouvelles élections. Le régime devra entendre ce message", a-t-elle encore déclaré.
L'Union européenne, les Etats-Unis, le Royaume-Uni et le Canada ont décidé lundi de punir des dizaines de personnalités et des entreprises liées au pouvoir en place à Minsk.
Les Vingt-Sept se sont en outre mis d'accord pour couper d'importantes sources de revenus du régime à l'occasion d'une réunion à Luxembourg. Cette décision doit être confirmée "rapidement" après un sommet de l'UE prévu jeudi et vendredi à Bruxelles, a indiqué le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell.
Les ministres des Affaires étrangères européens ont rencontré lundi matin Mme Tikhanovskaïa, arrivée dimanche soir à Luxembourg. Ils l'ont informée de leurs décisions et elle leur a fourni une liste d'entreprises d'Etat à sanctionner si un nouveau train de mesures était nécessaire, a précisé Josep Borrell.