LONDRES: Des experts indépendants en matière de droits de l’homme et de politique, travaillant pour l’Organisation des nations unies (ONU), ont exhorté Téhéran à libérer Nasrin Sotoudeh, avocate et défenseure des droits de l’homme en Iran, et ont critiqué son récent transfert vers une autre prison dans des «conditions désastreuses».
Mme Sotoudeh est détenue depuis juin 2018 et risque un total de trente-huit ans derrière les barreaux pour neuf chefs d’accusation, dont «encouragement à la corruption et à la prostitution».
Les experts de l’ONU, Dubravka Simonovic, rapporteuse spéciale sur la violence contre les femmes, et Javaid Rehman, rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme en Iran, ont appelé Téhéran à libérer Mme Sotoudeh «de toute urgence».
Ils ont indiqué dans une déclaration commune que «l’Iran doit mettre fin à la criminalisation du travail légitime et pacifique de défenseure des droits de l’homme de Nasrin Sotoudeh».
«Malgré nos nombreux appels au fil des ans pour libérer Mme Sotoudeh, les autorités iraniennes ne l’ont pas fait et ont transféré Nasrin Sotoudeh dans une autre prison, plus loin de sa famille et dans des conditions désastreuses», ont-ils ajouté.
Mme Sotoudeh était l’une des plus grandes avocates iraniennes et avait déjà représenté des lauréats du prix Nobel de la paix, d’anciens hauts responsables gouvernementaux et de nombreux défenseurs des droits de l’homme devant les tribunaux.
Depuis octobre 2020, elle est détenue dans la prison surpeuplée et insalubre de Qarchak, la prison pour femmes la plus redoutée d’Iran.
L’établissement, infesté de rats et d’insectes, ne dispose pas d’un accès aux soins de santé pour les détenus, et la nourriture est insuffisante et malsaine.
Selon les experts de l’ONU, la santé de Mme Sotoudeh s’est gravement détériorée pendant sa détention et elle a été testée positive à la Covid-19.
«Le cas de Nasrin Sotoudeh n’est malheureusement pas isolé, et les lourdes peines qui lui ont été infligées semblent avoir pour seul but de la réduire au silence et d’intimider d’autres défenseurs des droits de l’homme, notamment sa famille», ont-ils souligné.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com