Les Afghans poussés vers les champs de pavots par la guerre et le coronavirus

Un champ de pavot en Afghanistan, pays producteur de 80% de l’opium mondial (Photo, Noorullah Shirzada).
Un champ de pavot en Afghanistan, pays producteur de 80% de l’opium mondial (Photo, Noorullah Shirzada).
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Publié le Dimanche 30 août 2020

Les Afghans poussés vers les champs de pavots par la guerre et le coronavirus

  • Des centaines de milliers d'emplois dépendent de la culture de pavot, dans ce pays extrêmement pauvre et ravagé par le chômage après 40 ans de conflit
  • « Notre école est fermée, et j'ai assez de temps pour aller travailler dans un champ de pavot et gagner de l'argent », a expliqué Nazir Ahmad, un étudiant de 18 ans basé à Kandahar

JALALABAD : Ecoles fermées, emplois perdus... les ravages du coronavirus ont poussé de nombreux Afghans à aller cultiver le pavot à opium pour survivre cette année.

« A cause du coronavirus, j'ai perdu mon emploi. J'ai une famille de 12 personnes à nourrir », a déploré Fazily, un mécanicien de la province d'Uruzgan (centre) où les emplois sont déjà rares en temps normal. 

« Je n'ai aucune autre option que de travailler sur les champs de pavot pour gagner de l'argent », s'est justifié l'homme qui, comme de nombreux Afghans, n'utilise qu'un seul nom.

Malgré les milliards de dollars dépensés depuis des années par la communauté internationale pour éradiquer le pavot, l'Afghanistan continue de produire plus de 80% de l'opium mondial. Des centaines de milliers d'emplois en dépendent, dans ce pays extrêmement pauvre et ravagé par le chômage après 40 ans de conflit.  

Une situation qui a encore empiré alors que les mesures de confinements et la diminution du transit international liées au coronavirus ont paralysé le commerce, obligeant de nombreux magasins à licencier leurs employés.

La majorité des ouvriers agricoles afghans dépendent des emplois saisonniers au printemps et en été, les mois de récoltes, mais la pandémie a empêché nombre d'entre eux de se rendre sur les champs. 

Selon un rapport publié en juin par l'Office des Nations-Unies contre la drogue et le crime (UNODC), une pénurie d'ouvriers a été observée « dans les provinces de l'Ouest et du sud du pays, généralement due à la fermeture de la frontière Pakistanaise ».

Suite à la fermeture des universités et autres écoles, les étudiants sont parmi ceux qui, désœuvrés, se sont rendus sur les champs de pavot afin de gagner un peu d'argent.

« Notre école est fermée, et j'ai assez de temps pour aller travailler dans un champ de pavot et gagner de l'argent », a expliqué Nazir Ahmad, un étudiant de 18 ans basé à Kandahar.

« Environ 20 de mes camarades de classe sont aussi partis travailler là-bas », a-t-il ajouté.

Plus de 38.000 cas de Covid-19 ont été recensés en Afghanistan, avec plus de 1.400 décès.

Le ministère de la Santé a cependant déclaré en aout qu'un tiers de la population avait probablement était contaminé. 

Le mois de confinement, qui avait surtout touché les grandes villes, a progressivement cessé depuis début août, et plusieurs écoles, marchés et salles de mariage ont rouvert.

 Pavot ou chômage

Malgré la mise en place depuis plusieurs années de nombreux programmes d'éradication, les Afghans continuent de cultiver le pavot en toute impunité, alors que le gouvernement et les talibans profitent souvent de sa vente. 

Si la majorité de la production se concentre dans les bastions talibans, au Sud, l'opium est également cultivé le long de la frontière pakistanaise dans l'est du pays.

« Il n'y avait aucun emploi, et beaucoup de gens, en particulier mes proches et les villageois, ont du se tourner vers la culture du pavot à cause du chômage », a raconté à l'AFP Musafir, un habitant du district de Khogyani dans la province de Nangarghat (Est).

Les talibans profitent depuis longtemps du pavot en taxant les agriculteurs et les trafiquants et en exploitant leurs propres usines de fabrication de drogue, qui transforment l'opium brut en morphine ou en héroïne, ensuite exportées via l'Iran et le Pakistan. 

Les donateurs internationaux ont dépensé des milliards de dollars afin de lutter contre la production d'opium en Afghanistan, tentant notamment d'encourager les agriculteurs afghans à se tourner vers d'autres cultures, notamment celle du safran.

Mais tous ces efforts n'ont cependant pas porté leur fruits.

« Les mesures d'éradication forcée de l'opium n'ont pas marché ces 18 dernières années », a déclaré Hayatullah Hayat, gouverneur de la province de Kandahar (Sud).

« Malheureusement, Kandahar fait face à une augmentation de la culture du pavot cette année », a-t-il ajouté.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.