La Guinée et l'OMS déclarent la fin de la deuxième épidémie d'Ebola

Des membres de la Croix Rouge guinéenne en intervention durant l’épidémie d’Ebola à Conakry (Photo, AFP).
Des membres de la Croix Rouge guinéenne en intervention durant l’épidémie d’Ebola à Conakry (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 20 juin 2021

La Guinée et l'OMS déclarent la fin de la deuxième épidémie d'Ebola

  • L'épidémie était partie à l'époque de cette même Guinée forestière. Elle s'était propagée au Liberia et à la Sierra Leone voisins et avait touché dix pays au total
  • Entre fin 2013 et 2016, la pire épidémie au monde depuis l'identification du virus en 1976 avait tué plus de 11 300 personnes, principalement en Guinée (2 500 morts)

NZEREKORE: La Guinée et l'OMS ont officiellement annoncé samedi à Nzérékoré (Sud-Est) la fin de la deuxième épidémie d'Ebola dans ce pays, quelques mois après la réapparition de cette maladie rapidement vaincue fois grâce à l'expérience accumulée en 2013-2016 où elle avait fait des milliers de morts.

L'épidémie était partie à l'époque de cette même Guinée forestière. Elle s'était propagée au Liberia et à la Sierra Leone voisins et avait touché dix pays au total.

Entre fin 2013 et 2016, la pire épidémie au monde depuis l'identification du virus en 1976 avait tué plus de 11 300 personnes, principalement en Guinée (2 500 morts), au Liberia et en Sierra Leone, trois des pays les plus pauvres au monde. Un bilan sous-évalué de l'aveu même de l'OMS.

En 2021, un total de 16 cas confirmés et sept cas probables ont été recensés lors de cette dernière épidémie en Guinée. Onze patients ont survécu et 12 sont décédés, selon un communiqué de l'OMS publié samedi.

Le communiqué ne donne pas le détail des morts parmi les cas confirmés et probables.

Un précédent bilan donné par l'organisation jeudi faisait état de cinq décès.

« J'ai l'honneur de prendre la parole en ce jour de déclaration de la fin de la maladie à virus Ebola » en Guinée, a déclaré un responsable de l'OMS, Alfred Ki-Zerbo, lors d'une cérémonie officielle à Nzérékoré où la maladie était réapparue fin janvier.

« Je voudrais, au nom du chef de l'Etat (le président Alpha Condé), déclarer la fin de la résurgence de la maladie à virus Ebola en République de Guinée », a pour sa part indiqué le ministre de la Santé, le médecin général Rémy Lamah.

La cérémonie a réuni environ 200 personnes dont des chefs religieux.

Après avoir, suivant les règles internationales, officiellement déclaré l'état d'épidémie le 14 février, la Guinée a atteint vendredi les 42 jours sans nouveau cas, soit deux fois la durée maximale d'incubation, seuil fixé pour la déclaration de fin d'épidémie. 

Le dernier cas guéri déclaré remonte au 8 mai, a dit un responsable du ministère de la Santé.

Après la détection des premiers cas à Gouécké, dans la préfecture de Nzérékoré, « les autorités sanitaires nationales ont rapidement mis en œuvre la riposte, avec le soutien de l'OMS et ses partenaires, en s'appuyant sur l'expertise accumulée » dans la lutte contre Ebola dans le pays et en République démocratique du Congo, selon le communiqué de l'Organisation mondiale de la santé.

Engagement des communautés

« Il faut remercier aussi les communautés qui se sont engagées pour vaincre la maladie », a ajouté Ki-Zerbo.

Les réticences dans la lutte anti-Ebola de communautés en Guinée avaient notamment causé la mort d'agents de l'Etat déployés en Guinée forestière durant la précédente épidémie.

En 2021, grâce notamment à « une implication de la communauté, des mesures de santé publique efficaces et une utilisation équitable des vaccins, la Guinée a réussi à contrôler l'épidémie et à prévenir sa propagation au-delà des frontières », a renchéri le Directeur général de l'OMS, Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, dans le communiqué.

L'OMS dit avoir aidé à expédier environ 24 000 doses de vaccin et avoir soutenu la vaccination de près de 11 000 personnes à haut risque parmi lesquelles plus de 2 800 travailleurs de santé en première ligne.

« Nous avons vaincu Ebola mais restons vigilants », proclamait une banderole déployée lors de la cérémonie officielle.

La directrice régionale de l'OMS pour l'Afrique Dr Matshidiso Moeti a appelé dans un communiqué « à rester en alerte face à une possible réapparition du virus et nous assurer que l'expertise dans la lutte contre Ebola s'élargisse à d'autres menaces sanitaires telles que la Covid-19 ».

Sur Twitter, le directeur général de l'OMS a souligné que la « Covid-19 est une maladie différente qui se propage plus facilement qu'Ebola mais la démarche est la même ». Cependant « l'utilisation inefficace des mesures de santé publique et sociales » et « les inégalités continuent de donner au Covid-19 une chance de muter, de se propager et de tuer ».

La Guinée, relativement peu touchée par le coronavirus, a déclaré plus de 23 400 cas dont 168 décès, selon un dernier bilan vendredi.

Après la déclaration de fin d'épidémie d'Ebola, la Guinée devrait entrer dans une période de surveillance épidémiologique renforcée pendant 90 jours, selon l'OMS à Conakry.


Israël : Netanyahu revient sur son choix pour la direction du Shin Bet

Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien (Photo AFP)
Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien (Photo AFP)
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  • La nomination de l'amiral Sharvit a été critiquée aux États-Unis par le sénateur républicain Lindsey Graham, proche du président américain Donald Trump. 
  • M. Netanyahu avait annoncé la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet lundi, malgré le gel par la Cour suprême du limogeage du directeur en exercice de l'agence, Ronen Bar.

JERUSALEM : Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mardi être revenu sur son choix pour le nouveau directeur de l'Agence de la sécurité intérieure (Shin Bet) après que son candidat a été critiqué à Washington par un influent sénateur.

« Lundi, M. Netanyahu a de nouveau rencontré le vice-amiral [Eli] Sharvit à propos de sa nomination à la tête du Shin Bet », indique un communiqué du Bureau du Premier ministre.

Il l'a « remercié [...] d'avoir répondu à l'appel du devoir, mais l'a informé qu'après plus ample considération, il avait l'intention d'examiner d'autres candidatures », a indiqué un communiqué du bureau de M. Netanyahu.

Ce revirement soudain survient après que la nomination de l'amiral Sharvit a été critiquée aux États-Unis par le sénateur républicain Lindsey Graham, proche du président américain Donald Trump. 

« S'il est vrai que l'Amérique n'a pas de meilleur ami qu'Israël, la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet est plus que problématique », a écrit M. Graham sur X.

« Mon conseil à mes amis israéliens est de changer de cap et d'examiner plus minutieusement le passé de leur candidat », a-t-il ajouté, notant que des « déclarations » de l'amiral Sharvit « sur le président Trump et sa politique créeraient des tensions inutiles à un moment critique ».

M. Netanyahu avait annoncé la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet lundi, malgré le gel par la Cour suprême du limogeage du directeur en exercice de l'agence, Ronen Bar.

La décision de démettre M. Bar de ses fonctions, en qui M. Netanyahu dit ne plus avoir confiance, est fortement critiquée en Israël où les manifestations se multiplient contre le gouvernement et contre ce qui est perçu par ses opposants comme une dérive dictatoriale du Premier ministre.


Ukraine : Poutine « reste ouvert à tout contact » avec Trump, après ses critiques selon le Kremlin

Zelensky, Trump et Poutine (Photo AFP)
Zelensky, Trump et Poutine (Photo AFP)
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  • « Le président reste ouvert à tout contact avec le président Trump », a indiqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
  • Ce changement de ton a tranché avec la dynamique de rapprochement impulsée par Donald Trump et Vladimir Poutine depuis le retour du premier à la Maison Blanche en janvier.

MOSCOU : Vladimir Poutine « reste ouvert à tout contact » avec son homologue américain Donald Trump, a affirmé lundi le Kremlin, après les critiques du locataire de la Maison Blanche à l'encontre du président russe malgré leur rapprochement entamé depuis plusieurs semaines.

« Le président reste ouvert à tout contact avec le président Trump », a indiqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, lors de son briefing quotidien, précisant qu'« aucun » nouvel appel entre les deux dirigeants n'était « prévu pour l'instant ».

Donald Trump a dit à la chaîne américaine NBC être « très énervé, furieux » envers son homologue russe, après que ce dernier eut évoqué l'idée d'une « administration transitoire » en Ukraine, sans son président actuel, Volodymyr Zelensky.

Ce changement de ton a tranché avec la dynamique de rapprochement impulsée par Donald Trump et Vladimir Poutine depuis le retour du premier à la Maison Blanche en janvier.

Ces dernières semaines, Moscou et Washington ont convenu d'une remise à plat de leurs relations bilatérales, très fortement dégradées par des années de tensions, qui ont culminé depuis 2022 avec le déclenchement de l'assaut russe contre l'Ukraine, soutenue par les États-Unis.

Donald Trump, qui souhaite mettre fin au conflit le plus rapidement possible, a également menacé la Russie de nouvelles taxes sur le pétrole russe si aucun accord n'était trouvé.

Or, la manne financière issue de la vente de son or noir est vitale pour Moscou, qui doit financer son offensive en Ukraine, particulièrement coûteuse.

Le président russe Vladimir Poutine a rejeté plus tôt ce mois-ci la proposition de cessez-le-feu inconditionnel de Donald Trump en Ukraine, que Kiev avait pourtant acceptée sous pression américaine.

Lundi, Dmitri Peskov a martelé que la Russie continuait à travailler « tout d'abord sur l'établissement de relations bilatérales et nous travaillons également sur la mise en œuvre de certaines idées liées au règlement ukrainien ».

« Le travail est en cours. Il n'y a pas encore de détails précis. Il s'agit d'un processus qui prend du temps, probablement en raison de la complexité du sujet », a-t-il poursuivi.


Lutte contre l'immigration clandestine : plus de 40 pays réunis à Londres

Des sauveteurs britanniques aident une vingtaine de migrants sur un bateau semi-rigide essayant de traverser la Manche depuis la France (Photo, AFP).
Des sauveteurs britanniques aident une vingtaine de migrants sur un bateau semi-rigide essayant de traverser la Manche depuis la France (Photo, AFP).
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  • Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, accueille ce lundi à Londres les représentants d'une quarantaine de pays pour un sommet de deux jours dédié à la lutte contre l'immigration illégale.
  • Les trois premiers mois de l'année ont toutefois été marqués par un nouveau record d'arrivées, avec un total de 5 840 personnes ayant traversé la Manche à bord de ces embarcations de fortune.

LONDRES : Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, accueille ce lundi à Londres les représentants d'une quarantaine de pays pour un sommet de deux jours dédié à la lutte contre l'immigration illégale, un dossier prioritaire pour Londres.

Le dirigeant travailliste, qui a pris ses fonctions en juillet dernier, a promis, comme ses prédécesseurs conservateurs, d'endiguer le phénomène des « small boats » (petits bateaux) en luttant contre les réseaux de passeurs.

Les trois premiers mois de l'année ont toutefois été marqués par un nouveau record d'arrivées, avec un total de 5 840 personnes ayant traversé la Manche à bord de ces embarcations de fortune.

Keir Starmer donnera le coup d'envoi de ce « premier grand sommet international organisé au Royaume-Uni pour faire face à l'urgence de l'immigration clandestine », qui se tiendra sous la houlette de la ministre de l'Intérieur Yvette Cooper.

Le ministre français Bruno Retailleau et son homologue allemande Nancy Faeser sont attendus, de même que des représentants du reste de l'Europe, d'Asie, du Moyen-Orient, d'Afrique et d'Amérique du Nord, y compris des États-Unis.

Les discussions porteront sur la collaboration entre les États pour démanteler les réseaux de passeurs de migrants, notamment vers le Royaume-Uni et les pays de l'Union européenne.

« Je ne crois tout simplement pas qu'il soit impossible de s'attaquer à la criminalité organisée liée à l'immigration », a déclaré le dirigeant travailliste dans un communiqué diffusé dimanche par le ministère de l'Intérieur.

- « Consensus mondial » -

« Nous devons combiner nos ressources, partager nos renseignements et nos tactiques, et nous attaquer au problème en amont », doit-il ajouter.

Ce sommet s'inscrit dans le prolongement des discussions que Mme Cooper avait eues en décembre avec ses homologues belge, allemand, français et néerlandais.

Les cinq pays avaient alors signé un plan d'action commun destiné à renforcer la coopération pour lutter contre ces réseaux de passeurs de migrants.

Le sommet de cette semaine réunira des représentants de pays de départ de migrants, comme le Vietnam ou l'Irak, ainsi que de pays de transit, comme ceux des Balkans.

Il réunira également le directeur de la Border Force, l'agence responsable des opérations de contrôle de la frontière au Royaume-Uni, ainsi que des représentants d'Interpol, d'Europol et d'Afripol.

Selon le ministère britannique de l'Intérieur, les ministres discuteront de l'équipement, de l'infrastructure et des faux papiers que les bandes criminelles utilisent pour faire entrer des personnes illégalement.

Ils examineront également le fonctionnement des filières et chercheront à « établir un consensus mondial sur la lutte » contre le recrutement de migrants en ligne.

Les Britanniques souhaitent également voir avec la Chine comment elle peut cesser d'exporter des moteurs et d'autres pièces détachées de petits bateaux utilisés pour les traversées de la Manche.

Keir Starmer est sous pression, face à la montée du parti anti-immigration Reform UK de Nigel Farage, qui a obtenu environ quatre millions de voix lors des élections générales de juillet, un résultat sans précédent pour un parti d'extrême droite.

Le Premier ministre a comparé les passeurs d'immigrés clandestins à des « terroristes ». En réponse, son gouvernement a introduit un projet de loi conférant aux forces de l'ordre des pouvoirs comparables à ceux dont elles disposent en matière de lutte antiterroriste, afin de combattre ces réseaux.

En février, le gouvernement a durci les règles d'acquisition de la nationalité pour la rendre pratiquement impossible à une personne arrivée illégalement au Royaume-Uni.

Il a aussi annoncé des règles plus strictes en matière de droit du travail.

« Fermer les yeux sur le travail illégal fait le jeu des passeurs qui tentent de vendre des places sur des bateaux peu solides et surchargés en promettant un travail et une vie au Royaume-Uni », a déclaré dimanche Mme Cooper, citée dans un communiqué de son ministère.

Au total, plus de 157 770 migrants sont arrivés au Royaume-Uni en traversant la Manche à bord de petites embarcations depuis que le gouvernement a commencé à collecter des données en 2018.