Vaccins AstraZeneca: l'UE obtient en justice moins de doses que réclamé

Cette photo montre des flacons du vaccin AstraZeneca. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 18 juin 2021

Vaccins AstraZeneca: l'UE obtient en justice moins de doses que réclamé

  • Le groupe pharmaceutique suédo-britannique a « salué » la décision, assurant être largement en capacité d'atteindre l'objectif
  • La Commission européenne, qui avait négocié les contrats de préachats de vaccins au nom des Vingt-Sept, s'est réjouie qu'un juge des référés (saisi en urgence), reconnaisse le non-respect par le laboratoire de ses obligations contractuelles

BRUXELLES: Le laboratoire AstraZeneca, poursuivi par l'UE devant la justice belge pour des retards de livraisons, a été contraint vendredi de fournir 50 millions de doses de vaccin contre le Covid-19 aux 27 pays membres d'ici fin septembre, une quantité inférieure à ce qui était réclamé et sur une période plus longue.

Le groupe pharmaceutique suédo-britannique a "salué" la décision, assurant être largement en capacité d'atteindre l'objectif.

La Commission européenne, qui avait négocié les contrats de préachats de vaccins au nom des Vingt-Sept, s'est réjouie qu'un juge des référés (saisi en urgence), reconnaisse le non respect par le laboratoire de ses obligations contractuelles.

La question des retards de livraisons d'AstraZeneca a empoisonné ses relations avec l'UE depuis plusieurs mois, sur fond de course contre la montre pour vacciner au maximum la population avant le développement de nouveaux variants du coronavirus.

Après l'échec d'une tentative de règlement à l'amiable, l'exécutif européen avait annoncé le 26 avril avoir saisi un tribunal belge pour faire reconnaître les torts du laboratoire au regard du contrat - de droit belge - signé fin août 2020.

Au cœur du litige : l'UE reprochait au laboratoire de ne lui avoir livré au premier trimestre 2021 que 30 millions de doses, au lieu des 120 millions promises.

L'Union réclamait que le complément de 90 millions lui soit versé au 30 juin, sous peine de lourdes astreintes.

En définitive, le complément demandé n'est que de 50 millions --soit un total de 80 millions--, avec trois échéances plus lointaines, allant de fin juillet à fin septembre, selon la décision rendue par un juge des référés du tribunal de Bruxelles.

Un calendrier peu contraignant pour le laboratoire, d'autant qu'il a déjà en grande partie comblé son retard. AstraZeneca a assuré vendredi avoir "déjà fourni plus de 70 millions de doses à l'Union européenne" à ce jour.

Le total de 80 millions de doses demandées sera "largement dépassé" d'ici à la "fin juin", a fait valoir le groupe dans un communiqué.

« Aucun droit de priorité »

Selon AstraZeneca, le juge reconnaît aussi que les Européens n'avaient "aucune exclusivité ou droit de priorité" par rapport aux autres pays avec lesquels le laboratoire était engagé commercialement.

Lors du procès, les avocats de l'UE lui avaient reproché d'avoir privilégié l'approvisionnement du Royaume-Uni au détriment des Vingt-Sept.

AstraZeneca n'avait eu de cesse de rappeler que "la Commission avait été informée dès l'été dernier, à l'occasion du processus d'appel d'offres, que le gouvernement britannique aurait la priorité sur la chaîne d'approvisionnement britannique".

Le calendrier imposé par le juge est le suivant: 15 millions de doses à livrer avant le 26 juillet "à 9h00", puis 20 au plus tard le 23 août et 15 autres millions d'ici au 27 septembre (au même horaire à chaque fois).

Chaque dose manquante à ces dates entraînera une pénalité financière de 10 euros "due à l'Union européenne", selon une copie transmise à l'AFP de cette ordonnance de 67 pages.

"C'est une bonne nouvelle pour notre campagne de vaccination", a réagi dans un tweet la présidente de l'exécutif européen, Ursula von der Leyen.

"AstraZeneca n'a pas honoré ses engagements au terme du contrat, c'est bien qu'un juge indépendant le confirme", a aussi relevé un porte-parole de la Commission dans un communiqué.

Au total, 300 millions de doses du vaccin d'AstraZeneca ont été commandées par l'UE. 

Lors des plaidoiries en mai, le laboratoire s'était engagé à avoir livré l'ensemble avant la fin de l'année, alors que l'UE exigeait d'avoir tout reçu au plus tard le 30 septembre. 

Le vaccin d'AstraZeneca, développé en 2020 en partenariat avec l'université d'Oxford, est un des quatre actuellement homologués dans l'UE.

 


L'Iran refuse de négocier directement avec les États-Unis

Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
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  • Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire
  • « Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères.

TEHERAN : L'Iran a rejeté dimanche tout dialogue direct avec les États-Unis, estimant que cela « n'aurait aucun sens », alors que le président américain Donald Trump suggère des pourparlers directs et menace de bombarder le pays en cas d'échec de la diplomatie.

Les pays occidentaux, les États-Unis en tête, soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme nucléaire depuis des décennies. Téhéran rejette ces allégations et affirme que ses activités nucléaires n'ont qu'une finalité civile, notamment en matière d'énergie.

Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire. Mais le président américain a également menacé de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie et a pris des sanctions supplémentaires à l'encontre du secteur pétrolier iranien. 

« Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré samedi soir le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi, selon des propos rapportés dimanche par son ministère.

« Mais nous restons attachés à la diplomatie et sommes prêts à essayer la voie de négociations indirectes », a ajouté M. Araghchi. 

Jeudi, le président américain a affirmé qu'il préférait mener des « négociations directes » avec l'Iran.

« À quoi bon menacer si l'on veut négocier ? », s'est interrogé samedi le président iranien, Massoud Pezeshkian, élu l'an dernier avec la promesse de reprendre le dialogue avec l'Occident afin d'obtenir un allègement des sanctions pour relancer l'économie.

En 2015, l'Iran a conclu un accord avec les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Chine, Russie, États-Unis, France et Royaume-Uni) et l'Allemagne pour encadrer ses activités nucléaires.

Le texte prévoyait un allègement des sanctions en échange d'une limitation des activités nucléaires iraniennes. 

En 2018, Donald Trump a retiré son pays de l'accord avec fracas durant son premier mandat et rétabli les sanctions. En guise de représailles, l'Iran s'est désengagé du texte et a accéléré son programme nucléaire.

L'Iran ne cherche pas à se doter de l'arme nucléaire, mais « n'aura d'autre choix que de le faire » en cas d'attaque contre le pays, a mis en garde lundi Ali Larijani, un proche conseiller du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei.


Netanyahu rencontrera lundi Trump à la Maison Blanche

Le président américain Donald Trump et  le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (Photo AFP)
Le président américain Donald Trump et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (Photo AFP)
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  • Le président américain Donald Trump accueillera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, lundi, pour aborder plusieurs sujets, des droits de douane à l'Iran.
  • Israël se verra ainsi infliger des tarifs douaniers s'élevant à 17 %.

JERUSALEM : Le président américain Donald Trump accueillera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, lundi, pour aborder plusieurs sujets, des droits de douane à l'Iran, ont annoncé samedi ses services.

« Les deux dirigeants vont s'entretenir des droits de douane, des efforts pour ramener les otages israéliens, des relations israélo-turques, de la menace iranienne et de la lutte contre la Cour pénale internationale », a déclaré le bureau du Premier ministre dans un communiqué. 

Une grande partie des produits que les États-Unis importent du reste du monde sont soumis, depuis samedi, à des droits de douane additionnels de 10 %, mais l'addition sera encore plus lourde dès le 9 avril pour certains pays qui exportent plus qu'ils n'importent auprès du partenaire américain.

Israël se verra ainsi infliger des tarifs douaniers s'élevant à 17 %.

Cette annonce intervient également au moment où un nouveau cessez-le-feu semble lointain dans le territoire palestinien de Gaza, où l'armée israélienne a intensifié ses opérations, et où les tensions autour du nucléaire iranien s'intensifient.

Le président américain, qui a appelé Téhéran à entamer des négociations sur son programme nucléaire, a menacé ces derniers jours de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie.

L'Iran se dit prêt à discuter avec les États-Unis, mais a refusé des pourparlers directs sous la menace et la pression.


Londres accuse Israël d'avoir refoulé deux députés travaillistes britanniques

Le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy s'exprime lors d'une conférence de presse à Jérusalem le 15 août 2024. (Photo d'archives AFP)
Le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy s'exprime lors d'une conférence de presse à Jérusalem le 15 août 2024. (Photo d'archives AFP)
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  • Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a accusé  Dans la nuit de samedi à dimanche, Israël d'avoir refoulé deux députées travaillistes à leur entrée à l'aéroport international de l'État hébreu.
  • « Il est inacceptable, contre-productif et profondément inquiétant que deux membres du Parlement britannique, aient été interpellés et se soient vu refuser l'entrée par les autorités israéliennes », a tonné le chef de la diplomatie.

LONDRES : Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a accusé  Dans la nuit de samedi à dimanche, Israël d'avoir refoulé deux députées travaillistes à leur entrée à l'aéroport international de l'État hébreu, dans le cadre d'un voyage officiel.

« Il est inacceptable, contre-productif et profondément inquiétant que deux membres du Parlement britannique, dans le cadre d'une délégation parlementaire en Israël, aient été interpellés et se soient vu refuser l'entrée par les autorités israéliennes », a tonné le chef de la diplomatie dans un communiqué de son ministère publié sur X.

« J'ai clairement fait savoir à mes homologues du gouvernement israélien que nous n'accepterions pas un tel traitement réservé à des parlementaires britanniques avec qui nous sommes en contact et à qui nous apportons notre soutien », a insisté M. Lammy.

Le ministre a rappelé que « le gouvernement du Royaume-Uni restait focalisé sur la reprise du cessez-le-feu et des négociations pour mettre fin à l'effusion de sang, ainsi que sur la libération des otages et la fin du conflit dans la bande de Gaza ».

La diplomatie britannique n'a dévoilé aucun détail supplémentaire.

S'appuyant sur un communiqué du ministère israélien de l'Immigration cité par la chaîne de télévision Sky News, le journal The Guardian indique que les parlementaires refoulées à l'aéroport Ben Gourion, près de Tel-Aviv, sont deux femmes, Yuan Yang et Abtisam Mohamed. Elles sont soupçonnées d'avoir voulu « documenter les activités des forces de sécurité (israéliennes) et diffuser une haine contre Israël ».

Mercredi dernier, Hamish Falconer, sous-secrétaire d'État britannique aux Affaires étrangères, a dénoncé l'élargissement des opérations militaires d'Israël dans la bande de Gaza, se disant « profondément préoccupé » par la reprise des hostilités.

« La politique du gouvernement britannique et celle du gouvernement israélien diffèrent. Ces divergences persisteront jusqu'à ce que nous retrouvions la voie d'une solution à deux États », avait déclaré M. Falconer devant la commission des Affaires étrangères du Parlement britannique.