En Libye, l'académie des « amazones » de Kadhafi reconvertie en parc de loisirs

Dans cette photo d'archive prise le 1er novembre 2008, le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi (g), en visite à Moscou, est escorté par une garde du corps (d), de la brigade connue sous le nom d'Amazones. L'académie militaire de Tripoli, où les « Amazones » étaient formées, a longtemps été considérée comme un symbole du régime extravagant et capricieux du dictateur. (Alexandre Nemenov/AFP)
Dans cette photo d'archive prise le 1er novembre 2008, le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi (g), en visite à Moscou, est escorté par une garde du corps (d), de la brigade connue sous le nom d'Amazones. L'académie militaire de Tripoli, où les « Amazones » étaient formées, a longtemps été considérée comme un symbole du régime extravagant et capricieux du dictateur. (Alexandre Nemenov/AFP)
Short Url
Publié le Vendredi 18 juin 2021

En Libye, l'académie des « amazones » de Kadhafi reconvertie en parc de loisirs

Dans cette photo d'archive prise le 1er novembre 2008, le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi (g), en visite à Moscou, est escorté par une garde du corps (d), de la brigade connue sous le nom d'Amazones. L'académie militaire de Tripoli, où les « Amazones » étaient formées, a longtemps été considérée comme un symbole du régime extravagant et capricieux du dictateur. (Alexandre Nemenov/AFP)
  • Sous le long règne de Kadhafi, les "amazones" désignaient les femmes en treillis qui assuraient la sécurité du colonel déchu
  • Cette académie a longtemps été perçue comme un symbole du pouvoir dictatorial et fantasque du "Guide",

TRIPOLI, Libye : Il y a dix ans, les familles libyennes n'imaginaient sûrement pas pique-niquer un jour dans l'une des plus célèbres casernes de Mouammar Kadhafi. Et pourtant, l'ex-académie militaire des "amazones" vient d'être reconvertie en un parc de loisirs à succès, au cœur de Tripoli.

Sous le long règne de Kadhafi, les "amazones" désignaient les femmes en treillis qui assuraient la sécurité du colonel déchu. Cette académie a longtemps été perçue comme un symbole du pouvoir dictatorial et fantasque du "Guide", chassé et tué en 2011 dans le contexte des "Printemps arabes".

Une décennie de chaos a passé et, depuis son ouverture au public il y a quelques semaines, le parc qui lui a succédé ne désemplit pas. Situé face à la corniche battue par les vents de la Méditerranée, il s'étale sur 80.000 m2.

"J'aime faire du sport et ici je peux faire de la marche avec ma femme pendant que nos enfants jouent à côté", dit à l'AFP Muhannad Kashar, 47 ans, qui s'y rend chaque soir en famille.

"On hume l'air frais de la mer, et avec la présence de toutes ces familles, on sent que Tripoli vit à nouveau" après des années de conflits, enchaîne son épouse.

Le parc, qui comprend une piste cyclable, des manèges, des terrains de mini-foot et des espaces verts, ouvre effectivement ses portes en pleine embellie politique, marquée par l'installation en mars d'un gouvernement unifié chargé de mener la transition jusqu'à des élections en décembre.

Le projet vient de loin car, après la révolte de 2011, des milices, dont certains venues des villes voisines, ont cherché à profiter du chaos pour prendre le contrôle du site, dont l'emplacement est stratégique entre le port et le centre-ville, en n'hésitant pas à recourir aux armes pour y parvenir.

"Sage décision"

Finalement, il y a quatre ans, l'ancien Gouvernement d'union (GNA) --dont l'autorité ne s’exerçait que sur une partie du pays-- a décidé de transformer le lieu en un espace de loisirs, première étape visant à démilitariser du centre de la capitale.

"C'est une réussite", s'enorgueillit Ibrahim Al-Khlifi, le maire de la municipalité de Tripoli. Le parc attire quelques milliers de visiteurs par jour.

"Nous avions pour objectif de limiter la prolifération des armes et de supprimer tous les camps militaires situés à l'intérieur des villes", explique-t-il à l'AFP, qualifiant cette première reconversion de "sage décision" qui devrait ouvrir la voie à d'autres.

D'anciens sites militaires transformés en jardins, parcs ou stations balnéaires devraient ouvrir prochainement, assure le responsable.

Contrairement à d'autres espaces de la ville où s'amoncèlent les détritus, ici tout reste propre. Des bennes sont disposées un peu partout et les visiteurs veillent à ne rien laisser derrière eux.

Des familles pique-niquent joyeusement autour d'un thermos de café ou de thé sur les tables et bancs en bois mis à disposition pendant que leurs enfants jouent à proximité.

Certains lâchent leurs trottinettes pour se ruer vers un camion à glaces qui sonne son carillon annonçant son passage.

"Message d'espoir"

Des jeunes filles et des femmes qui évitent habituellement de marcher seules dans la rue par peur d'être harcelées, et parce qu'il y a peu de trottoirs, peuvent faire leur sport tranquillement sans besoin d'être chaperonnées.

Et, chose rare dans le pays, les cyclistes disposent d'une piste dédiée.

Mahmoud Al-Tijani est venu en vélo depuis la ville de Zawiya, à 45 km à l'ouest de la capitale, pour cette "piste qui fait défaut aux parcs publics".

"C'est aussi l'occasion de rencontrer des cyclistes de différentes villes", dit-il.

Avec le soutien de la municipalité de Tripoli, l'artiste plasticien Iskandar Al-Sokni a peint au sol, dans la partie centrale du parc, une oeuvre visant à "transmettre un message de paix".

Il lui a fallu environ trois mois pour dessiner sur 2.500 m2 des cercles jaunes, rouges et des ondulations bleues représentant des vagues.

L'idée était de "créer de la joie à travers les couleurs (...) et un message d'espoir pour tous les Libyens".

 


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Short Url
  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Short Url
  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Short Url
  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.