Les bureaux de vote ouvrent dans l’indifférence générale des Iraniens

Une Iranienne passe devant des posters du religieux ultraconservateur et candidat à la présidentielle Ebrahim Raïssi à Téhéran, le 17 juin 2021. (Photo, AFP/ATTA KENARE)
Une Iranienne passe devant des posters du religieux ultraconservateur et candidat à la présidentielle Ebrahim Raïssi à Téhéran, le 17 juin 2021. (Photo, AFP/ATTA KENARE)
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Publié le Vendredi 18 juin 2021

Les bureaux de vote ouvrent dans l’indifférence générale des Iraniens

  • L'allié de Khamenei, Raïssi, devrait succéder à Hassan Rouhani
  • Le pouvoir craint une reprise des manifestations qui ont débuté en 2017, et qui ont vu la rue revendiquer un «changement de régime»

DJEDDAH : Les Iraniens votent vendredi dans une course qui est considérée par les opposants du régime comme n'étant aucunement démocratique, équitable, ou libre.

Les élections, qui sont étroitement régie par les plus hautes autorités du pays, vont vraisemblablement remettre les clefs de la présidence à un magistrat sanctionné par Washington pour son rôle présumé dans l’exécution de prisonniers politiques. 

Le radical Ebrahim Raïssi, allié et protégé du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, est le favori qui est pressenti pour succéder au pragmatique sortant Hassan Rouhani.

«Le régime va tenter de créer l’illusion que Raïssi jouit d'une légitimité dans ces élections. Les fonctionnaires seront chargés d'aller aux urnes afin de montrer la popularité du régime, tandis que les autorités peuvent manipuler les statistiques afin de montrer un taux de participation élevé », écrit Dr Majid Rafizadeh, politologue irano-américain formé à Harvard, dans l’Opinion.

Khamenei a exhorté mercredi les Iraniens à se présenter aux urnes, mais un nombre record de personnes devraient boycotter les élections en raison de la colère suscitée par l'aggravation des problèmes économiques, en plus de la frustration face à un régime autoritaire.

Un autre élément qui pourrait possiblement dissuader les électeurs est l’exclusion par un organisme de contrôle rigide, des centaines de candidats potentiels, dont beaucoup prônent plus de libertés.

Pour une population majoritairement jeune, irritée par les restrictions politiques, le manque de choix dans les urnes signifie qu'un vote ne sert pratiquement à rien, selon les analystes de la politique iranienne.

Soraya, étudiante à l'Université de Téhéran, explique à Arab News que le «gouvernement demande aux gens de voter. Mais je vois ce scrutin comme une insulte. Nous n'allons pas voter afin de montrer au monde entier que nous, Iraniens, sommes frustrés par cette institution cléricale».

«Nous ne pouvons pas être aux côtés d’un gouvernement qui tire sur un avion de ligne (le vol 752 d'Ukraine International Airlines, abattu par le CGRI en janvier 2020), ne cesse de mentir, tue et torture ses propres citoyens. Nous ne nous tenons pas avec un gouvernement qui vole les ressources naturelles de la nation et les dépense sur ses milices. L’éternel jeu des modérés et des ultraconservateurs est terminé. Ils sont tous pareils».

Dans l’alliance iranienne des leaders religieux et des élus, Khamenei a le dernier mot sur toutes les questions d'État, notamment la politique nucléaire et étrangère. Mais le prochain président devra s’attaquer à une économie acculée par les sanctions américaines. 

Plus de 50 % des 85 millions d'habitants de l'Iran sont passés sous le seuil de pauvreté depuis 2018, quand le président américain Donald Trump a abandonné l'accord nucléaire de 2015 et réimposé les sanctions liées au nucléaire qui ont limité les revenus pétroliers de Téhéran.

Conscient de sa vulnérabilité face à la colère contre l'économie, le pouvoir craint une reprise des manifestations qui ont débuté en 2017, et qui ont vu la rue revendiquer un «changement de régime».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Netanyahu annonce fermer la chaîne Al-Jazeera en Israël

Netanyahu a annoncé la décision sur X (Photo, AFP).
Netanyahu a annoncé la décision sur X (Photo, AFP).
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JERUSALEM: Le gouvernement israélien a "décidé à l'unanimité" de "fermer en Israël" la chaîne qatarie Al-Jazeera, a annoncé le Premier ministre Benjamin Netanyahu dans un message sur X, sans autre détail sur les mesures prises.

Le ministre israélien de la Communication Shlomo Karhi a affirmé sur X avoir "aussitôt signé l'injonction contre Al-Jazeera" qui "entre en vigueur immédiatement".

Il a ajouté avoir fait en sorte qu'Al-Jazeera "ne puisse plus opérer depuis Israël" et accusé la chaîne de "menacer la sécurité" du pays.

Un ordre de saisie du matériel de la chaîne, signé par M. Karhi, a été publié dans la foulée.

Selon ce document, instruction est donnée de saisir "les équipements servant à diffuser les contenus de la chaîne", détaillés dans une liste dans laquelle figurent notamment les caméras, microphones, tables de montage, serveurs informatiques, ordinateurs, équipements de transmission et téléphones portables.


Le Hamas dit vouloir continuer à négocier une trêve avec Israël

Des Palestiniens déplacés à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, emballent leurs affaires suite à un ordre d'évacuation de l'armée israélienne, le 6 mai 2024, dans le cadre du conflit entre Israël et le mouvement palestinien Hamas. (Photo par AFP)
Des Palestiniens déplacés à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, emballent leurs affaires suite à un ordre d'évacuation de l'armée israélienne, le 6 mai 2024, dans le cadre du conflit entre Israël et le mouvement palestinien Hamas. (Photo par AFP)
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  • «Après le dernier cycle de négociations au Caire, la direction du mouvement mène des consultations internes et avec d'autres groupes» palestiniens, a déclaré un porte-parole du mouvement islamiste palestinien, Abdel Latif Al-Qanou
  • L'armée israélienne a enjoint lundi les habitants à évacuer de plusieurs quartiers de l'est de Rafah, avertissant que l'armée s'apprêtait à y mener une opération militaire

TERRITOIRES PALESTINIENS : Le Hamas a indiqué lundi avoir l'intention de continuer à négocier une trêve dans la bande de Gaza, alors même qu'Israël a demandé aux habitants d'évacuer certains quartiers de Rafah, ville du sud du territoire palestinien, avant une possible opération militaire.

«Après le dernier cycle de négociations au Caire, la direction du mouvement mène des consultations internes et avec d'autres groupes» palestiniens, a déclaré à l'AFP un porte-parole du mouvement islamiste palestinien, Abdel Latif Al-Qanou. «Nous allons continuer les négociations de façon positive et ouverte pour parvenir à un accord (...) qui prévoie un cessez-le-feu illimité».

L'armée israélienne a enjoint lundi les habitants à évacuer de plusieurs quartiers de l'est de Rafah, avertissant que l'armée s'apprêtait à y mener une opération militaire.

Une médiation Egypte-Qatar-Etats-Unis tente depuis plusieurs mois d'arracher une trêve entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, censée notamment prévoir une pause dans les combats et la libération de détenus palestiniens des prisons israéliennes contre celle d'otages israéliens enlevés par le mouvement palestinien lors de son attaque sans précédent dans le sud d'Israël le 7 octobre, qui a déclenché la guerre.

Un cycle de négociations indirectes a pris fin dimanche au Caire, sans avancée. Le Hamas réclame que l'accord de trêve prévoie la fin de l'offensive israélienne dans la bande de Gaza, ce que refuse Israël qui se dit déterminé à anéantir le Hamas. Le Hamas et le gouvernement israélien se renvoient mutuellement la responsabilité de l'absence de percée dans ces négociations.

Faisant fi des appels internationaux à la retenue, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, répète à l'envi sa détermination à mener une offensive terrestre d'ampleur sur Rafah, où se terrent selon lui les derniers bataillons du Hamas.

Les Nations unies ainsi que de nombreuses capitales et ONG redoutent qu'une telle attaque se solde par un bain de sang. Selon l'ONU, 1,2 million de civils sont massés, à Rafah.

L'attaque du 7 octobre a entraîné la mort, côté israélien, de plus de 1.170 personnes, en majorité des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Durant l'attaque, plus de 250 personnes ont été enlevées et 128 restent captives à Gaza, dont 35 sont mortes, selon l'armée.

Depuis le 7 octobre, l'offensive militaire israélienne sur la bande de Gaza a fait près de 34.700 morts, majoritairement des civils, selon les dernières données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, tenu par le Hamas.


L’autorité saoudienne Nazaha révèle les détails de cas de corruption récents

Un porte-parole de l’Autorité saoudienne de surveillance et de lutte contre la corruption, mieux connue sous le nom de «Nazaha», a fait part dimanche des détails de plusieurs procédures pénales sur lesquelles elle a récemment enquêté. (Photo fournie)
Un porte-parole de l’Autorité saoudienne de surveillance et de lutte contre la corruption, mieux connue sous le nom de «Nazaha», a fait part dimanche des détails de plusieurs procédures pénales sur lesquelles elle a récemment enquêté. (Photo fournie)
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  • Présentant vingt des cas de corruption les plus importants, le porte-parole a déclaré que des procédures judiciaires avaient été engagées contre tous les auteurs
  • Nazaha entend poursuivre toute personne qui, dans le Royaume, serait impliquée dans le détournement de fonds publics ou reconnue coupable d’abus d’autorité

RIYAD: Un porte-parole de l’Autorité saoudienne de surveillance et de lutte contre la corruption, mieux connue sous le nom de «Nazaha», a fait part dimanche des détails de plusieurs procédures pénales sur lesquelles elle a récemment enquêté.

Présentant vingt des cas de corruption les plus importants, il a déclaré que des procédures judiciaires ont été engagées contre tous les auteurs.

Dans l’une de ces affaires, deux employés de la Banque centrale ont été arrêtés pour avoir reçu des sommes d’argent d’un résident en échange du dépôt de plus de 7,3 millions de riyals saoudiens, ou SAR (1 SAR = 0,25 euro), sans vérifier la source, sur des comptes bancaires qui appartenaient à des entités commerciales sur une période de deux ans. Le résident en question a également été arrêté.

Dans une autre affaire, un agent de sécurité qui travaillait au département général de la circulation a été arrêté pour avoir reçu 387 000 SAR du propriétaire d’un bureau de services publics, également arrêté, en échange de la modification illégale des données essentielles d’un groupe de véhicules.

Par ailleurs, un troisième cas de corruption fait la lumière sur l’employé d’un hôpital universitaire. Il avait été arrêté pour avoir empoché 100 000 SAR de la part de citoyens en échange d’une promesse de les nommer à des postes à l’université.

Nazaha entend continuer de travailler pour identifier et poursuivre toute personne qui, dans le Royaume, serait impliquée dans le détournement de fonds publics, reconnue coupable d’abus d’autorité à des fins personnelles ou accusée de nuire de toute autre manière à l’intérêt public.

L’autorité saoudienne a souligné que les coupables seraient tenus pour responsables et poursuivis. Elle a ajouté qu’il n’y aurait pas de délai de prescription pour de tels crimes.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com