MUNICH: Dans la souffrance, la France a triomphé de l'Allemagne lors du premier choc de l'Euro (1-0) mardi à Munich. Et le Portugal, champion en titre, a bien débuté aussi contre la Hongrie (3-0) avec un doublé de Cristiano Ronaldo, record de buts à la clé.
Quelle bagarre! À l'Allianz Arena, la première grande affiche entre favoris du tournoi a tourné en faveur des champions du monde 2018 au détriment de leurs prédécesseurs de 2014, au terme d'un match accroché, intense, indécis, palpitant.
Il a suffi d'un but contre son camp de Mats Hummels (20e), après une inspiration géniale de Paul Pogba et un centre de Lucas Hernandez, pour donner l'avantage aux Bleus, qui se sont ensuite battus comme des beaux diables pour préserver cet avantage, ratant même plusieurs balles de match en fin de rencontre.
Les Allemands, qui avaient prévenu qu'ils comptaient jouer "sale" pour faire dérailler l'attaque de feu française, ont tenu parole et le match a été une sacrée bataille, où les Bleus ont souffert dans leur chair.
Pied de Joshua Kimmich malencontreusement expédié au visage du défenseur français Lucas Hernandez (son partenaire au Bayern), charge de Robin Gosens dans la figure de Benjamin Pavard, façon Harald Schumacher sur Patrick Battiston au Mondial-1982, ou encore ce geste étrange du défenseur Antonio Rüdiger faisant mine de vouloir mordre Paul Pogba... L'Allemagne a joué à la limite et la France aurait pu perdre le fil.
Combat
Mais l'équipe de Didier Deschamps a répondu présent dans le combat, arrachant un succès qui lance idéalement sa campagne dans le groupe F, le plus relevé, où les Français comptent 3 points, comme les Portugais, avant d'affronter la Hongrie samedi à Budapest, a priori l'adversaire le plus abordable de la poule.
En attendant, Deschamps et ses Bleus peuvent souffler, à l'instar des 14 000 spectateurs présents à l'Allianz Arena, soulagés qu'un incident en avant-match n'ait pas eu de conséquences plus graves.
Quelques instants avant le coup d'envoi, un militant de l'association écologiste de Greenpeace, arrivé au-dessus du stade de Munich dans un engin de type ULM, a manqué de s'écraser en tribune après avoir heurté un câble juste avant le coup d'envoi. Il a été placé en détention, a annoncé la police.
Cette irruption controversée a d'ailleurs éclipsé une autre polémique puisque les Bleus, dans cet avant-match perturbé, ne se sont pas agenouillés en signe de protestation contre les discriminations, comme ils l'avaient prévu, un projet qui avait fait grincer des dents du côté de la droite et de l'extrême-droite en France.
Ronaldo roi des buteurs de l'Euro
Si une jauge limitée était imposée à Munich en raison de la situation sanitaire, le stade de Budapest, lui, a fait le plein pour le premier match international en Europe à 100% de public depuis mars 2020.
Cris, applaudissements, chants d'ultras, écharpes tendues.... Dans une Puskas Arena où 68 000 supporters ont vibré, la rencontre a beaucoup ressemblé à la vie d'avant.
Y compris s'agissant de l'identité du buteur: l'insatiable Ronaldo. Pas très inspiré pendant plus d'une heure, à l'image de son équipe, l'attaquant-vedette a néanmoins marqué sur penalty (87e) et conclu une occasion de près (90e+2), après l'ouverture du score chanceuse de Raphaël Guerreiro (84e).
Voilà Ronaldo (36 ans) désormais seul en tête du classement des buteurs de l'histoire de l'Euro avec 11 buts, un statut qu'il codétenait auparavant avec le Français Michel Platini (9 buts) depuis 2016.
Loin de Munich, la bonne nouvelle du jour est venue de Copenhague: depuis l'hôpital, où il est toujours hospitalisé, le Danois Christian Eriksen a envoyé son premier message public depuis son malaise cardiaque en plein match samedi contre la Finlande.
"Je dois encore faire des examens à l'hôpital mais je me sens bien", a-t-il écrit sur les réseaux sociaux sous une photo de lui souriant, le pouce en l'air, à deux jours du deuxième match du Danemark dans ce tournoi, jeudi contre la Belgique.
Entretemps, l'Euro pourrait connaître mercredi ses premiers qualifiés pour les huitièmes: l'Italie, qui reçoit la Suisse, et la Finlande, opposée à la Russie, ont une chance de valider leur billet, tandis que Turquie et pays de Galles s'affronteront à Bakou devant un public azerbaïdjanais acquis à la cause turque.