Mort de Maradona: son infirmier de nuit avait ordre de «ne pas le réveiller»

Le dernier des sept à être entendu, le 28 juin, sera le neurochirurgien de 39 ans Leopoldo Luque, le médecin personnel de Maradona. (Photo, AFP)
Le dernier des sept à être entendu, le 28 juin, sera le neurochirurgien de 39 ans Leopoldo Luque, le médecin personnel de Maradona. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Mardi 15 juin 2021

Mort de Maradona: son infirmier de nuit avait ordre de «ne pas le réveiller»

  • Le Parquet de San Isidro considère que sa mort, le 25 novembre 2020, est le résultat d'une faute professionnelle et d'une négligence de l'équipe médicale
  • «Ses supérieurs lui ont indiqué de ne pas déranger le patient. Mon client a eu la sagesse d'effectuer sa tâche (de surveillance) sans que le patient se sente envahi»

SAN ISIDRO: L'infirmier de nuit de Diego Maradona, premier membre de son équipe médicale à comparaître lundi devant le Parquet argentin, a contesté avoir abandonné son patient à une lente agonie, assurant avoir "reçu l'ordre de ne pas le réveiller".

"Ses supérieurs lui ont indiqué de ne pas déranger le patient. Mon client a eu la sagesse d'effectuer sa tâche (de surveillance) sans que le patient se sente envahi", a assuré l'avocat Franco Chiarelli à sa sortie de ce long interrogatoire.

Selon l'avocat, son client "a constaté certains signes d'alerte", qu'il a transmis, mais que seuls pouvaient interpréter "les professionnels qui avaient une vision globale de la situation". Il assure ne pas avoir été informé de ses problèmes cardiaques.

Ricardo Almiron, 37 ans, a passé plus de sept heures dans le bureau du procureur de San Isidro, dans la banlieue de Buenos Aires: il est soupçonné d'avoir menti en affirmant que l'idole du football dormait et respirait normalement quelques heures avant sa mort, alors que l'autopsie a révélé qu'il était à l'agonie. 

Diego Maradona, qui souffrait de problèmes aux reins, au foie et au cœur, est mort en 2020 d'une crise cardiaque seul dans sa résidence de Tigre, au nord de Buenos Aires, quelques semaines seulement après avoir subi une opération du cerveau pour un caillot de sang. Il avait 60 ans.

"Mon client a toujours traité Maradona comme un patient présentant une complexité psychiatrique, un problème lié à l'abstinence", a ajouté l'avocat devant la presse.

Retraité des terrains à 37 ans, "el Diez" (le dix, son numéro de maillot), avait sombré dans la drogue et dans l'alcool, multipliant les incidents cardiaques, cures de désintoxication, phases d'obésité, au péril de sa santé.

Six autres membres de l'équipe soignante de Diego Maradona, dont son médecin personnel et son psychiatre, doivent être à leur tour entendus par le parquet argentin dans le cadre d'une enquête pour "homicide involontaire avec circonstances aggravantes" ouverte par le Parquet de San Isidro. 

Ce dernier considère en effet que sa mort, le 25 novembre 2020, est le résultat d'une faute professionnelle et d'une négligence de l'équipe médicale.

Les sept membres du personnel soignant sont accusés de ne pas avoir assuré "l'administration correcte des médicaments et des psychotropes" prescrits.

Prochain sur la liste mercredi

Le prochain sur la liste à être convoqué au Parquet, mercredi, est l'infirmière Dahiana Gisella Madrid. Vendredi ce sera au tour du coordinateur Mariano Ariel Perroni. 

Le dernier des sept à être entendu, le 28 juin, sera le neurochirurgien de 39 ans Leopoldo Luque, le médecin personnel de Maradona.

Deux filles de l'ex-capitaine de l'équipe d'Argentine, Gianinna, 32 ans, et Jana, 25 ans, avaient peu après le décès publiquement pointé la responsabilité du praticien dans la détérioration de l'état de santé de leur père, déclenchant la procédure judiciaire.

Les sept soignants sont entendus libres, mais ont interdiction de quitter le territoire.

Après l'interrogatoire, le procureur transmettra l'affaire à un juge d'instruction, assortie de sa recommandation de poursuivre ou de classer l'affaire.

En cas de renvoi devant un tribunal, une décision qui pourrait prendre des mois, voire des années, ils encourent des peines de 8 à 25 ans de prison.

"Cela ira probablement au procès, rien n'indique le contraire", a déclaré à l'AFP une source judiciaire proche du dossier.

Expertise accablante

Début mai, un rapport d'experts avait conclu que l'ancien joueur avait été "abandonné à son sort" par son équipe soignante, dont le traitement "inadéquat, déficient et imprudent" l'a conduit à une lente agonie.

"Les signes de danger de mort qu'il présentait ont été ignorés", estimaient encore les vingt experts, dont les médecins légistes qui ont pratiqué l'autopsie et des spécialistes de diverses disciplines médicales.

Selon le document, "l'équipe médicale a pleinement et complètement envisagé la possibilité de l'issue fatale du patient, mais est restée absolument indifférente à cette question et n'a pas changé son comportement et son approche médicale".

"Compte tenu du tableau clinique, clinico-psychiatrique et du mauvais état général, il aurait dû poursuivre sa rééducation et son traitement interdisciplinaire dans une institution appropriée", insiste le document.

Le décès de Maradona, considéré comme un génie du football, a créé une onde de choc planétaire et bouleversé l'Argentine. Des dizaines de milliers de personnes ont participé à la veillée funèbre de sa dépouille autour du palais présidentiel, où elle avait été transportée.

Le légendaire numéro 10 avait étincelé en club, tout comme en équipe nationale, sous le maillot de l'Albiceleste. Son but de la main contre l'Angleterre en quart de finale du Mondial-1986, qu'il avait rebaptisé la "main de Dieu", fait partie de l'histoire du sport, tout comme son second but, tout en dribbles.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Short Url
  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Short Url
  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Short Url
  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.