Le casse-tête de Macron face à l'activisme de Biden

Une réunion bilatérale est prévue samedi matin, a précisé l'Elysée. (Photo, AFP)
Une réunion bilatérale est prévue samedi matin, a précisé l'Elysée. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 12 juin 2021

Le casse-tête de Macron face à l'activisme de Biden

  • Les deux hommes se sont vus en personne pour la première fois lors de la photo de famille du G7, sur la plage de Carbis Bay et ont ensuite devisé tout en marchant
  • Jeudi, lors d'une conférence de presse, le président français a affiché une satisfaction tempérée de prudence devant les revirements américains

CARBIS BAY : Au-delà d'une chaleureuse accolade accompagnée de quelques propos sur la plage, la première rencontre d'Emmanuel Macron et de Joe Biden vendredi au G7 masque le casse-tête que pose au président français l'activisme déployé par son homologue américain sur ses chevaux de bataille internationaux.

Les deux hommes se sont vus en personne pour la première fois lors de la photo de famille du G7, sur la plage de Carbis Bay et ont ensuite devisé tout en marchant, le Français entourant de son bras le dos de l'Américain. Une réunion bilatérale est prévue samedi matin, a précisé l'Elysée.

Ces premiers échanges ont porté sur la manière de "rendre les démocraties plus efficaces pour les classes moyennes" et de répondre à la Chine "sans confrontation mais en défendant nos intérêts et nos valeurs", selon l'Elysée, des sujets consensuels. 

Mais que ce soit sur le climat, le don de vaccins, la taxation des multinationales ou les discussions avec la Russie, le président américain est devenu en trois mois le champion mondial d'ambitions à grande échelle, avec de premières avancées. 

Les mêmes sujets qu'a défendus Emmanuel Macron face au blocage américain des années Trump.

Aussi jeudi, lors d'une conférence de presse, le président français a-t-il affiché une satisfaction tempérée de prudence devant les revirements américains, et marqué sa différence notamment sur les relations UE-USA. 

En mai, l'administration Biden a ainsi prôné un impôt mondial de 15% minimum sur les multinationales, ce qui a enfin permis un accord historique au G7 Finance la semaine dernière, encore à concrétiser à l'OCDE. 

Emmanuel Macron s'est réjoui de cette "avancée massive vers une mondialisation plus juste" mais a tenu à rappeler qu'il se battait sur ce point depuis quatre ans et que faute d'accord, la France a appliqué unilatéralement une taxe sur les géants du numérique, subissant des rétorsions de l'administration Trump.

"J'ai une pensée pour nos viticulteurs et beaucoup d'entreprises parfois modestes qui, durant les deux dernières années, ont payé les sanctions de la rétorsion américaine parce que nous avions mis en place une taxe numérique. C'est comme ça que ça s'est passé, ne l'oublions pas", a-t-il lancé.

«Blocage américain»

Il a aussi prudemment applaudi l'annonce de Joe Biden jeudi d'un don de 500 millions de doses de vaccins aux pays pauvres, quand l'Union européenne a prévu d'en donner 100 millions, dont 30 millions par la France. 

"Si c'est 500 millions de doses d'ici la fin 2021, c'est un formidable nouvelle et l'Union européenne doit matcher cette annonce". Mais "si c'est d'ici 2022, ce n'est déjà pas la même chose", a-t-il averti.

Et il n'a pas caché son scepticisme sur la proposition américaine de lever les brevets sur les vaccins sans limite de temps annoncée, quand lui-même s'est rallié à une suspension temporaire.

"J'attends d'avoir la proposition précise américaine", a relevé Emmanuel Macron, "je pense que jamais les États-Unis d'Amérique ne proposeront de lever de manière perpétuelle la propriété intellectuelle. Je peux à peu près vous l'écrire" car "cela veut dire qu'à la seconde d'après plus personne n'innove chez vous".

En outre il a dénoncé le "blocage américain" sur l’exportation de composants qui empêche la production de vaccins dans les pays tiers, ce qu'il a espéré voir levé au G7.

Reprenant la main, il a réclamé que les laboratoires -- qui sont presque tous américains -  donnent 10% de leurs doses vendues.

«Des choses qui m'échappent»

Même approbation mêlée d'agacement devant l'annonce de Joe Biden d'un sommet avec Vladimir Poutine à Genève le 16 juin, alors que certains ont critiqué sa "main tendue" à la Russie. 

"J'ai toujours prôné le dialogue. Je m'étonne parfois que ceux qui trouvent que la France a tort de dialoguer disent que les Etats-Unis ont raison de dialoguer, mais il y a parfois des choses qui m'échappent dans la vie", a-t-il ironisé. 

Il en a profité pour se démarquer en demandant aux Américains, comme sous Donald Trump, une "clarification" des buts de l'Alliance atlantique, notamment face à la Chine. 

Allant plus loin, à la veille du sommet de l'Otan lundi où il retrouvera Joe Biden, il a plaidé pour une autonomie militaire européenne. Il faut pour cela "suffisamment de pays européens qui ont un modèle complet d'armée, comme la France", a-t-il dit.

Autre message à l'intention des Américains, il a souhaité que les Européens "assument d'être les acteurs de la maîtrise des armements sur leur sol".


"Personne" n'arrive à "arrêter" Netanyahu, déplore le chef de la diplomatie européenne

Le haut représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, assiste à une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE, des pays de l'Indo-Pacifique et de l'ASEAN, à Bruxelles, Belgique, le 2 février 2024. (REUTERS)
Le haut représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, assiste à une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE, des pays de l'Indo-Pacifique et de l'ASEAN, à Bruxelles, Belgique, le 2 février 2024. (REUTERS)
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  • Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a déploré vendredi soir à l'ONU que "personne", pas même les Etats-Unis, ne puisse "arrêter" Benjamin Netanyahu dans ses guerres contre le Hamas à Gaza et le Hezbollah au Liban
  • Le Premier ministre israélien, vendredi à la tribune de l'Assemblée générale de l'ONU, a menacé l'Iran de "frappes" si son pays était attaqué jusqu'à la victoire

Nations unies, États-Unis: Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a déploré vendredi soir à l'ONU que "personne", pas même les Etats-Unis, ne puisse "arrêter" le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dans ses guerres contre le Hamas à Gaza et le Hezbollah au Liban.

"Nous mettons toute la pression diplomatique pour un cessez-le-feu. Mais personne ne semble capable d'arrêter Netanyahu que ce soit à Gaza ou en Cisjordanie", les territoires palestiniens, a déclaré M. Borrell à des journalistes après un Conseil de sécurité consacré à la bande de Gaza ravagée par un an de conflit.

Le Premier ministre israélien, vendredi à la tribune de l'Assemblée générale de l'ONU, a menacé l'Iran de "frappes" si son pays était attaqué et promis de continuer à frapper le Hamas palestinien à Gaza et le Hezbollah pro-iranien au Liban, jusqu'à la victoire.

Israël a dit mener dans la nuit de vendredi à samedi de nouvelles frappes à Beyrouth visant des dépôts d'armes du Hezbollah, peu après un premier raid meurtrier qui a ciblé, selon l'armée, le "quartier général" du mouvement armé pro-iranien.

L'escalade suscite l'inquiétude internationale.

"Nous nous dirigeons vers une longue guerre", a prédit M. Borrell, qui à 77 ans prendra sa retraite à la fin de l'année.

Lundi, le diplomate espagnol avait, à l'unisson des dirigeants mondiaux, prévenu que le Liban était "au bord d'une guerre totale".

M. Netanyahu a d'emblée rejeté en arrivant à New York cette semaine l'appel international au cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah, une trêve parrainée par la France et les Etats-Unis, l'allié politique et militaire indéfectible de l'Etat hébreu.

Nombre d'appels à des cessez-le-feu dans la bande de Gaza entre l'armée israélienne et le Hamas palestinien sont aussi restés lettre morte depuis un an.

A quelques semaines de la présidentielle américaine du 5 novembre entre Donald Trump et Kamala Harris, la situation au Proche-Orient "doit impliquer la communauté internationale", a estimé le patron de la diplomatie européenne.

"Nous ne pouvons pas simplement compter sur les Etats-Unis. Ils ont essayé de nombreuses fois et n'y sont pas parvenus", a-t-il regretté.


Des Iraniens dans la rue pour dénoncer les frappes israéliennes au Liban et à Gaza

Des Iraniens brandissent leur drapeau national ainsi que des drapeaux palestiniens et du Hezbollah libanais lors d'une manifestation anti-israélienne à Téhéran, le 27 septembre 2024. (AFP)
Des Iraniens brandissent leur drapeau national ainsi que des drapeaux palestiniens et du Hezbollah libanais lors d'une manifestation anti-israélienne à Téhéran, le 27 septembre 2024. (AFP)
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  • Des milliers d'Iraniens ont défilé vendredi à Téhéran et à travers le pays pour condamner les frappes israéliennes contre le Liban et Gaza
  • Des rassemblements similaires ont eu lieu dans d'autres villes iraniennes, notamment à Semnan (est), Qom et Kashan (centre), Kermanshah (ouest), Chiraz et Bandar Abbas (sud), d'après les images de la télévision d'Eta

TEHERAN: Des milliers d'Iraniens ont défilé vendredi à Téhéran et à travers le pays pour condamner les frappes israéliennes contre le Liban et Gaza, selon un vidéaste de l'AFP et des images des médias d'Etat.

Mercredi, le pouvoir avait appelé à manifester "en soutien au Hezbollah du Liban" et pour "condamner les crimes barbares du régime sioniste en Palestine", selon l'agence officielle Irna.

Le mouvement armé libanais fait partie de ce que l'Iran appelle l'"axe de la résistance" contre Israël -- ennemi juré de la République islamique -- qui regroupe les mouvements soutenus par l'Iran dans la région, comme le Hamas palestinien, le Hezbollah, les rebelles houthis au Yémen ou encore des groupes irakiens.

A Téhéran, un rassemblement a eu lieu après la grande prière du vendredi autour de la place d'Enghelab située dans le centre de la capitale, a constaté un vidéaste de l'AFP.

Les manifestants brandissaient des portraits du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, ainsi que des drapeaux du groupe libanais et celui de la Palestine.

"Israël est détruit, le Liban est victorieux" et "un bain de sang au Liban", ont scandé les manifestants.

Des rassemblements similaires ont eu lieu dans d'autres villes iraniennes, notamment à Semnan (est), Qom et Kashan (centre), Kermanshah (ouest), Chiraz et Bandar Abbas (sud), d'après les images de la télévision d'Etat.

Depuis le début de la guerre à Gaza en octobre 2023 entre Israël et le Hamas, le Hezbollah soutient le mouvement islamiste palestinien en tirant quasi quotidiennement des missiles sur le nord d'Israël, qui réplique.

Ces derniers jours, d'intenses frappes israéliennes visent les bastions du mouvement chiite dans le sud et l'est du Liban ainsi que dans la banlieue sud de Beyrouth ayant fait au moins 700 morts selon les autorités libanaises.

Depuis des semaines, l'Iran et ses alliés régionaux menacent Israël depuis l'assassinat fin juillet à Téhéran du chef du Hamas Ismaïl Haniyeh, qu'ils imputent à Israël, et celui de Fouad Chokr, le chef militaire du Hezbollah, tué dans une frappe israélienne près de Beyrouth.


Keir Starmer bientôt à Bruxelles pour relancer les relations entre Londres et l'UE

Le Premier ministre britannique Keir Starmer s'exprime lors d'un entretien avec les médias alors qu'il assiste à la 79e Assemblée générale des Nations unies, le 25 septembre 2024, à New York. (AFP)
Le Premier ministre britannique Keir Starmer s'exprime lors d'un entretien avec les médias alors qu'il assiste à la 79e Assemblée générale des Nations unies, le 25 septembre 2024, à New York. (AFP)
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  • Le Premier ministre britannique Keir Starmer a annoncé mercredi soir une rencontre "la semaine prochaine" avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen
  • Lors d'une réunion de travail fin juillet avec plus de 40 dirigeants européens, M. Starmer avait affirmé vouloir "saisir l'occasion pour renouveler (la) relation avec l'Europe", après les frictions avec les précédents gouvernements conservateurs

LONDRES: Le Premier ministre britannique Keir Starmer a annoncé mercredi soir une rencontre "la semaine prochaine" avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, afin de relancer les relations entre le Royaume-Uni et le continent, près de cinq ans après le Brexit.

"Je veux relancer notre relation avec l'UE et faire en sorte que le Brexit soit bénéfique pour le peuple britannique", a écrit le dirigeant travailliste sur son compte X, se disant "impatient" de cette rencontre à Bruxelles.

Lors d'une réunion de travail fin juillet avec plus de 40 dirigeants européens, M. Starmer avait affirmé vouloir "saisir l'occasion pour renouveler (la) relation avec l'Europe", après les frictions avec les précédents gouvernements conservateurs.

Bruxelles a récemment proposé d'ouvrir des négociations pour relancer la mobilité des jeunes entre l'UE et le Royaume-Uni, qui permettrait aux 18-30 ans de rester jusqu'à quatre ans dans leur pays de destination.

La proposition avait été enterrée par le précédent gouvernement conservateur. Keir Starmer est pour sa part réticent à toute proposition qui pourrait être considérée comme une réintroduction de la libre circulation.