Canada: comparution et révélations sur l'homme accusé d'avoir tué une famille musulmane

Le drame a provoqué émotion et colère, et suscité un vaste élan de solidarité dans tout le pays. (Photo, AFP)
Le drame a provoqué émotion et colère, et suscité un vaste élan de solidarité dans tout le pays. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 11 juin 2021

Canada: comparution et révélations sur l'homme accusé d'avoir tué une famille musulmane

  • Le jeune homme, qui n'a pas de casier judiciaire ni affiliation connue avec une organisation extrémiste, a été inculpé en début de semaine de quatre chefs de meurtres avec préméditation et d'une tentative de meurtre
  • Dimanche soir à London, à 200 km au sud-ouest de Toronto, Veltman avait délibérément foncé sur la famille Afzaal avec son pick-up, un acte «prémédité et planifié, motivé par la haine», selon la police

OTTAWA : Le jeune homme accusé d'avoir délibérément fauché et tué quatre membres d'une famille musulmane, dimanche au Canada, a brièvement comparu devant un juge jeudi alors que de premiers éléments sur sa personnalité et son arrestation commencent à émerger.

Nathaniel Veltman, 20 ans, a comparu pendant quelques minutes par visioconférence depuis sa prison lors d'une audience de procédure. 

Vêtu d'un t-shirt orange, portant un masque, cheveux courts, il a simplement décliné son identité et répondu à quelques questions sur sa défense. Une nouvelle audience est prévue lundi.

Le jeune homme, qui n'a pas de casier judiciaire ni affiliation connue avec une organisation extrémiste, a été inculpé en début de semaine de quatre chefs de meurtres avec préméditation et d'une tentative de meurtre. S'il est reconnu coupable, il encourt la réclusion à perpétuité.

La police n'a pas exclu de porter d'autres accusations de nature "terroriste" contre le suspect suite à ce drame qui a choqué le Canada. Le Premier ministre Justin Trudeau et plusieurs responsables de la communauté musulmane ont dénoncé une "attaque terroriste".

Le ministre de la Sécurité publique, Bill Blair, a indiqué jeudi sur CBC que "la police mène l'enquête en considérant qu'il s'agit d'un acte terroriste".

Dimanche soir à London, à 200 km au sud-ouest de Toronto, Veltman avait délibérément foncé sur la famille Afzaal avec son pick-up, un acte "prémédité et planifié, motivé par la haine", selon la police. 

Cinq membres de cette famille avaient été fauchés alors qu'ils attendaient de traverser à un carrefour. Quatre d'entre eux ont été tués -- un couple, leur fille et sa grand-mère -- et un enfant de 9 ans, grièvement blessé, a survécu.

L'auteur des faits avait été arrêté sept kilomètres plus loin devant un centre commercial, où un chauffeur de taxi s'est retrouvé face à face avec lui, selon l'employeur de ce dernier cité par des médias canadiens.

Le suspect a garé son pick-up derrière la voiture du chauffeur de taxi, lui-même musulman.

"Il a crié à notre collègue d'appeler la police parce qu'il avait tué quelqu'un", a raconté le président de l'entreprise, Hasan Savehilaghi.

 

Croix gammées

 

Le suspect portait un t-shirt arborant des croix gammées, un gilet pare-balles et un casque militaire, et il riait lors de son arrestation, selon le chauffeur cité par son patron.

Veltman avait été décrit en 2016 comme étant colérique et traité pour des troubles mentaux, dans des documents de justice remontant au divorce de ses parents et cités par des médias canadiens. Lui et sa soeur jumelle sont les aînés d'une famille de six enfants, âgés aujourd'hui d'entre 10 et 20 ans.

Jeudi, son père Mark Veltman, réagissant pour la première fois, a exprimé son "horreur".

"J'ai été choqué et horrifié au plus haut point en apprenant le crime indicible commis le week-end dernier", a-t-il déclaré dans un communiqué à plusieurs médias. "Aucun mot ne suffira à exprimer ma peine immense pour les victimes de cet acte insensé."

L'attaque a coûté la vie à trois générations de la famille Afzaal, originaire du Pakistan et installée au Canada depuis 2007: Madiha, 44 ans, étudiante doctorante dans le domaine de l'environnement, son mari Salman, un physiothérapeute de 46 ans, leur fille Yumna, 15 ans, et sa grand-mère Talat, âgée de 74 ans.

Le fils du couple, Fayez, a été grièvement blessé mais ses jours ne sont pas en danger. Encore hospitalisé, le jeune orphelin sait que sa famille a été décimée, a indiqué jeudi la chaîne CBC.

Le drame a provoqué émotion et colère, et suscité un vaste élan de solidarité dans tout le pays.

Mardi soir, plusieurs milliers de personnes ont assisté à London à une veillée funèbre en plein air en hommage aux victimes, en présence de nombreux dirigeants politiques dont M. Trudeau.

La population de London a également été invitée à se joindre aux obsèques des victimes, qui seront célébrées et retransmises par vidéo samedi à 13H30 locales (17H30 GMT), selon le funérarium.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.