PARIS : La Bourse de Paris cédait 0,80% vendredi, peu après une ouverture en hausse, dans le sillage des chiffres du PIB français et de l'éventuelle démission du Premier ministre japonais, restant par ailleurs indécise sur l'interprétation du discours du président de la Fed la veille.
L'indice CAC 40 perdait 40,28 points à 4.975,69 points. L'ensemble des places européennes marquaient également le coup, Francfort lâchant 0,76% et Londres 0,47%.
La Bourse de Tokyo a clôturé sur une chute de 1,41% à la suite d'informations de presse évoquant l'intention du Premier ministre japonais Shinzo Abe de démissionner pour raisons de santé.
Fortement touché par l'arrêt des activités non essentielles dans le contexte du confinement, le produit intérieur brut français a chuté de 13,8% au deuxième trimestre de 2020, a confirmé l'Insee.
"Le PIB français, la démission du Premier ministre japonais et plus techniquement la difficulté à passer le cap des 5.050 points" font partie des raisons du retournement de la tendance juste après l'ouverture, selon Thierry Claudé, gérant chez Kiplink, joint par l'AFP.
Les dépenses de consommation des ménages en France ont de leur côté légèrement augmenté de 0,5% en juillet, après avoir bondi en mai et juin.
Les investisseurs attendent d'autres indicateurs notamment l'indice PCE des prix à la consommation aux Etats-Unis pour juillet, "jauge préférée de la banque centrale américaine" dans l'élaboration de sa politique monétaire, rappelle David Madden, analyste pour CMC Markets UK.
Le président de la Fed Jerome Powell a annoncé jeudi que l'inflation pouvait rester au-dessus de l'objectif de 2,0% "pendant un certain temps" avant que l'institution n'ait à agir en augmentant les taux d'intérêt.
Cette annonce a en principe de quoi rassurer les investisseurs qui profitent depuis plusieurs années des taux bas, actuellement proches de zéro, pour emprunter de l'argent à moindre coût. Mais la Bourse de Paris a clôturé dans le rouge et Wall Street fini en ordre dispersé après cette annonce.
Pour John Plassard, spécialiste de l'investissement chez Mirabaud Securities, "le débat sur une inflation substantielle et durable est aujourd'hui prématuré". "Les prix à la consommation, hors éléments volatils, n'ont pas atteint 2% depuis septembre 2018", rappelle David Madden.
Parmi les valeurs du jour, Sanofi reculait de 0,86% à 85,41 euros après avoir annoncé formellement lancer son offre publique d'achat en vue de l'acquisition de la biotech américaine Principia Biopharma.
Le secteur bancaire faisait partie des rares valeurs à avancer au lendemain du changement de politique de la Fed. Crédit Agricole prenait 0,74% à 6,68 euros, BNP Paribas 0,36% à 36,62 euros, et Société Générale 0,20% à 13,76 euros.