«Elle crie quand quelqu’un s’approche d’elle»: les enfants de Gaza traumatisés

Une psychologue joue avec l’enfant palestinienne Suzy Eshkuntana, qui a été tirée des décombres de sa maison détruite par une frappe aérienne israélienne lors des affrontements entre Israël et la Palestine. (Fichier/Reuters)
Une psychologue joue avec l’enfant palestinienne Suzy Eshkuntana, qui a été tirée des décombres de sa maison détruite par une frappe aérienne israélienne lors des affrontements entre Israël et la Palestine. (Fichier/Reuters)
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Publié le Mercredi 09 juin 2021

«Elle crie quand quelqu’un s’approche d’elle»: les enfants de Gaza traumatisés

  • Les affrontements entre Israël et le Hamas laissent des séquelles chez les enfants de Gaza
  • Environ la moitié des jeunes de Gaza auraient besoin de soutien psychologique

GAZA: Trois semaines après que Suzy Eshkuntana a été tirée des décombres de sa maison détruite par une frappe aérienne israélienne, la fillette âgée de six ans n’a parlé que pour réclamer sa mère et ses quatre frères et sœurs qui ont été tués ce jour-là.

La vie de Suzy a été bouleversée. Elle et son père vivent désormais chez son oncle qui confie qu’elle mange à peine, qu’elle dort mal et qu’elle n’a pas envie de jouer.

« Elle pose beaucoup de questions sur sa mère, et nous lui disons que sa maman est au paradis », raconte l’oncle de Suzy, Ramzi, qui mentionne qu’elle était auparavant pleine d’énergie.

« Elle ne joue plus et elle crie quand quelqu’un s’approche d’elle ».

La moitié des jeunes à Gaza — environ 500 000 enfants — auraient besoin de soutien psychologique après 11 jours d’affrontements en mai entre les dirigeants du Hamas de l’enclave et Israël, selon des responsables du Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF).

Parmi plus de 250 Palestiniens tués par les frappes aériennes israéliennes sur Gaza, on compte au moins 66 enfants. Deux enfants figuraient parmi les 13 tués en Israël par les tirs de roquettes des militants de Gaza, qui ont poussé des milliers de familles israéliennes à se réfugier dans des abris anti-bombes où elles ont bercé leurs enfants pendant des heures.

La maison de Suzy a été détruite par une vague d’attaques israéliennes sur Gaza le 16 mai qui, selon les autorités sanitaires de Gaza, a tué 42 personnes, dont 10 enfants.

Israël a indiqué que ces frappes visaient un système de tunnels souterrains utilisé par le Hamas pour transporter des armes, et que les maisons se sont écroulées à la suite de l’effondrement du réseau de tunnels.

L’armée israélienne a déclaré que les victimes civiles n’étaient pas intentionnelles et qu’elle faisait tout son possible pour éviter de blesser des civils.

Des psychologues rendent régulièrement visite à Suzy pour l’aider à surmonter son traumatisme. Dimanche, lors d’une séance d’art-thérapie, elle s’est assise en silence pendant qu’elle et ses cousins peignaient leurs prénoms sur du papier.

À côté de son prénom, Suzy a dessiné deux grands cœurs rouges.

« Elle a été arrachée des bras de sa famille, de sa mère... elle a survécu à la mort par miracle », dit la psychologue Samar Awad, qui suit le cas de Suzy.

«QUAND AURA LIEU LA PROCHAINE GUERRE?»

Près de la moitié des deux millions d’habitants de Gaza ont moins de 18 ans. Beaucoup portent les traumatismes des trois guerres précédentes et de plusieurs autres conflits violents qui ont opposé Israël et les groupes militants de Gaza depuis 2008, selon les psychologues.

Lucia Elmi, représentante spéciale de l’UNICEF dans les territoires palestiniens, précise que même avant les combats de mai, un enfant sur trois avait besoin d’un soutien psychosocial.

« Aujourd’hui, les évaluations sont en cours et ce chiffre pourrait atteindre 500 000 enfants, ce qui signifie qu’il est en hausse », explique-t-elle aux journalistes.

La dépression et l’insécurité sont les problèmes psychologiques les plus courants chez les enfants de Gaza, indique Sami Owaida, psychiatre de Gaza spécialisé dans les adolescents.

« Cela signifie qu’ils n’ont pas d’estime de soi. Ils ont l’impression de ne rien avoir. Ils se sentent impuissants, sans espoir, sans valeur », poursuit-il.

Le Dr Owaida indique qu’en raison du traumatisme subi, de nombreux enfants de Gaza mouillent leur lit, bégaient, font des cauchemars et refusent de manger.

Le sentiment de désespoir peut être accablant, dit-il.

« Aujourd’hui, de nombreux enfants se demandent : quand aura lieu la prochaine guerre ? Que ferons-nous ? Où irons-nous ? »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.