Europol: 800 arrestations dans un géant coup de filet contre le crime organisé

Vue générale du bâtiment Europol à La Haye, Pays-Bas, le 12 décembre 2019. (Reuters)
Vue générale du bâtiment Europol à La Haye, Pays-Bas, le 12 décembre 2019. (Reuters)
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Publié le Mardi 08 juin 2021

Europol: 800 arrestations dans un géant coup de filet contre le crime organisé

  • «Plus de 800 arrestations, plus de 700 lieux perquisitionnés, plus de 8 tonnes de cocaïne»
  • Pour combler ce vide, le FBI a opéré son propre système d'appareils cryptés, baptisé «AN0M»

LA HAYE: Plus de 800 personnes ont été arrêtées lors d'un gigantesque coup de filet international contre le crime organisé, après le décryptage de communications codées entre malfaiteurs, qui avaient utilisé sans le savoir des téléphones distribués par le FBI.

Le FBI, l'agence européenne de police Europol et plusieurs capitales ont révélé mardi que des milliers de téléphones censés permettre aux criminels de passer inaperçus pour organiser leur trafic de drogue, d'armes ou même des projets d'assassinats avaient été disséminés dans les rangs de la mafia, de syndicats asiatiques du crime organisé, de cartels de la drogue, ou encore de gangs hors-la-loi de motards.

Baptisée "Bouclier de Troie", Cette opération internationale impulsée par le FBI et reposait sur un appareil appelé "AN0M", qui a été distribué dans plus de 100 pays à des malfaiteurs qui l'utilisaient pour communiquer, sans se douter que la police était aussi destinatrice des 20 millions de messages qu'ils ont au total envoyés.

"Ces informations ont débouché au cours de la semaine dernière sur des centaines d'opérations policières dans le monde, de la Nouvelle-Zélande à l'Australie en passant par l'Europe et les États-Unis, avec des résultats impressionnants", a indiqué mardi Jean-Philippe Lecouffe, directeur adjoint des opérations à Europol, lors d'une conférence de presse au siège d'Europol à La Haye.

"Plus de 800 arrestations, plus de 700 lieux perquisitionnés, plus de 8 tonnes de cocaïne", a-t-il énuméré. 

Outre les arrestations et l'interception de cargaisons de drogue, "plus de 100 menaces mortelles ont été déjouées" grâce à cette opération, a expliqué le directeur adjoint du FBI, Calvin Shivers, lors de la conférence de presse. "Les résultats sont stupéfiants", a-t-il dit.

250 arrestations en Suède et Finlande

Quelque 250 personnes ont été arrêtées en Suède et en Finlande dans le cadre du coup de filet mondial "Bouclier de Troie" contre le crime organisé révélé mardi, ce qui place les deux pays nordiques parmi les principaux concernés après l'Australie.

"Hier (lundi) tôt, la police suédoise a mené un de ses plus grands raids dans une opération menée par le renseignement contre le crime violent et les réseaux de trafic de drogue", a annoncé Linda Staaf, cheffe du renseignement de la police suédoise.

Au total, 150 personnes ont été arrêtées sur le territoire suédois, dont 70 lundi, a-t-elle expliqué lors de la conférence de presse organisée par Europol à La Haye, précisant que cinq citoyens suédois avaient également été interpellés en Espagne. 

"Nombre d'entre eux ont des rôles importants, et une grande influence sur le marché de la drogue. Ceux qui organisent de la violence et des meurtres, par des fusillades ou des explosions, au beau milieu de la société suédoise", a affirmé la responsable policière.

La Suède tente depuis plusieurs années de contrer l'essor de bandes criminelles, qui s'est notamment traduit par un nombre élevé de fusillades mortelles et de règlements de compte dans un pays d'ordinaire plutôt paisible.

Pour son ministre de l'Intérieur Mikael Damberg, l'opération prouve que la police suédoise est "dans une grande offensive".

Le nombre élevé d'arrestations "montre à la fois que nous avons des gros problèmes de gangs en Suède mais aussi que la police suédoise a été au coeur de cette opération", a-t-il dit à l'agence TT.

Selon Mme Staaf, le coup de filet a permis d'éviter "une dizaine" de meurtres.

La police finlandaise a également annoncé avoir procédé à "près de 100 arrestations", avec des saisies de 500 kilos de drogues, d'armes et d'argent liquide.

Un atelier clandestin utilisant "des imprimantes 3D pour fabriquer des composants d'armes à feu" a également été démantelé à Tampere dans le sud du pays.

En Norvège voisine, sept arrestations ont eu lieu.

Pas de GPS, pas d'appel

Rien qu'en Australie, plus de 200 personnes ont été inculpées dans le cadre de cette opération qui, selon le Premier ministre australien Scott Morrison, "a infligé un coup dur au crime organisé dans ce pays, et qui aura un écho dans le monde entier".  

A l'origine de "Bouclier de Troie" figurent l'infiltration par le FBI de "Phantom Secure", un autre système de communications cryptées, et le démantèlement retentissant d'un troisième, "Sky Global".

"La fermeture de ces deux plateformes de communications cryptées a créé un vide sur le marché des communications cryptées", a expliqué mardi la police néo-zélandaise. 

Pour combler ce vide, "le FBI a opéré son propre système d'appareils cryptés, baptisé +AN0M+".

A en croire des documents judiciaires américains déclassifiés cités par le média américain Vice, le FBI a travaillé avec des personnes connaissant ces milieux pour développer et distribuer les appareils AN0M par l'entremise du réseau Phantom Secure en disséminant 50 téléphones, principalement en Australie.

Pas d'email, pas d'appel, pas de services GPS... Ces appareils ne permettait vraisemblablement que d'envoyer des messages, et uniquement à d'autres appareils AN0M.

«La police dans la poche»

Ils ne pouvaient s'acheter qu'au marché noir, pour environ 2.000 dollars et il fallait avoir, pour les autoriser, un code transmis par un autre utilisateur d'AN0M.

"Un criminel devait connaître un autre criminel pour obtenir ce matériel", a expliqué la police australienne dans un communiqué.

Celle-ci s'est appuyée sur des gens ayant de l'influence dans le milieu -y compris un baron de la drogue en cavale en Turquie- pour disséminer l'appareil.

"Les appareils ont circulé et leur popularité a grandi parmi les criminels, qui avaient confiance dans la légitimité de l'application car de grandes figures du crime organisé se portaient garants de son intégrité", a poursuivi la police.

"Ces influenceurs criminels ont mis la police fédérale australienne dans la poche revolver de centaines de délinquants présumés", s'est félicité le chef de la police australienne Reece Kershaw dans le communiqué.

"Au final, ils se sont passé les menottes les uns aux autres en adoptant et en faisant confiance à AN0M et en communiquant ouvertement avec, sans savoir que nous les surveillions tout le temps."

Rumeurs

Dans le même temps, ont été lancées des rumeurs sur la prétendue vulnérabilité d'un système concurrent baptisé "Ciphr".

Au total, ce sont 11.800 appareils qui ont été distribués sur tous les continents, les pays en ayant reçu le plus sont l'Australie, l'Espagne, l'Allemagne et les Pays-Bas.

Cette infiltration a visiblement volé en éclat en mars 2021 quand un blogueur a écrit en détail sur les failles de sécurité de AN0M, présenté comme un dispositif lié à l'Australie, aux Etats-Unis et aux autres membres de l'alliance de renseignements des FiveEyes. Ce post a été supprimé.

En Australie, 224 personnes ont été inculpées d'un total de plus de 500 chefs d'accusation, six laboratoires de fabrication de drogue ont été fermés, quantités d'armes et 45 millions de dollars australiens (29 millions d'euros) en liquide ont été saisis.

La police néo-zélandaise, qui a fait état de 35 arrestations, notamment pour trafic de drogue et blanchiment d'argent, a pour sa part décrit l'opération comme "la plus sophistiquée au monde contre le crime organisé qui ait été menée par les forces de l'ordre à ce jour".


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.