NIAMEY: Deux employés chinois d'une société minière ont été enlevés dans l'ouest du Niger dans la nuit de dimanche à lundi, a indiqué lundi à l'AFP le gouverneur de la région.
"Deux ressortissants chinois ont été enlevés dans la nuit (...) par des hommes armés à Mbanga", un village de l'Ouest nigérien a déclaré Tidjani Ibrahim Katiella, le gouverneur de Tillabéri, région située dans la zone dite des "trois frontières", entre Niger, Burkina Faso et Mali.
Cette zone est régulièrement frappée par les groupes jihadistes affiliés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) ou à l'organisation État islamique (EI).
Les Chinois enlevés "ont un permis de recherche d'or" et "ont déjà reçu des avertissements (des groupes armés pour quitter la zone) mais ils ont refusé de rentrer", a ajouté le gouverneur, affirmant que l'identité des assaillants et le nombre des ravisseurs n'étaient pas connus.
La Chine a renforcé ses liens économiques avec le Niger en 2006, grâce à des prospections d'uranium, d'or et de pétrole dans le nord, l'ouest et le sud du pays.
Le dernier rapt d'un ressortissant chinois dans le pays remonte au 6 juillet 2007. Il s'agissait d'un employé de la China Nuclear Engineering and Construction Corporation (CNEC) qui menait des activités de recherche d'uranium dans la région d'Agadez (Nord).
Il avait été enlevé par les rebelles touareg du Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ) qui accusaient la Chine d'aider le Niger "dans l'achat d'armements visant à les mater". Il avait été libéré après quelques jours d'intenses négociations.
En octobre 2010, quatre Français travaillant pour le groupe français Areva à Arlit (Nord), avaient été enlevés. Ils avaient été libérés en septembre 2013.
Une Française, un Malgache et un Togolais enlevés en même temps, avaient été libérés en février 2011.
En avril 2018, un Allemand qui travaillait pour une ONG, avait été enlevé dans la région de Tillabéri et emmené vers le Nord, non loin de la frontière malienne. Il n'a jamais été retrouvé.
Le 21 mars, les localités d'Intezayane, Bakorat, Woursanat et plusieurs autres hameaux et campements situés dans le département de Tillia, région de Tahoua, à l'est de celle de Tillabéri, ont été attaqués par des hommes armés qui ont tué 141 personnes, selon un bilan officiel.
Ces attaques étaient les plus meurtrières commises au Niger ces dernières années par des jihadistes présumés.
Le pays fait aussi face dans le Sud-Est, frontalier du Nigeria, aux attaques du groupe jihadiste nigérian Boko Haram.