Le Nigeria en «discussion» avec Twitter après sa suspension pour une durée indéterminée

Logo de Twitter. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 07 juin 2021

Le Nigeria en «discussion» avec Twitter après sa suspension pour une durée indéterminée

  • Le ministère de l'Information et de la Culture avait annoncé vendredi soir la suspension de Twitter pour « une durée indéterminée »
  • Cette décision est intervenue après la suppression mercredi par Twitter d'un message du président Buhari qui menaçait de « traiter avec un langage qu'ils comprennent » les responsables des violences actuelles dans le sud-est du Nigeria

ABUJA: Le ministre des Affaires étrangères nigérian a assuré lundi que des "discussions étaient en cours" avec Twitter, suspendu vendredi pour une durée indéterminée dans pays le plus peuplé d'Afrique, où les observateurs s'inquiètent d'un rétrécissement des libertés individuelles.

"Il y a des discussions avec Twitter et nous verrons les progrès qui sont faits. Je ne sais pas combien de temps durera cette suspension" a déclaré Geoffrey Onyeama, à l'issue d'une réunion à huis-clos avec les ambassadeurs de l'Union européenne (UE), de la Grande-Bretagne, des États-Unis et du Canada.

Le ministère de l'Information et de la Culture avait annoncé vendredi soir la suspension de Twitter pour "une durée indéterminée", accusant ce réseau social d'avoir une "mission suspecte" contre le gouvernement nigérian et interrogeant sur leurs intentions réelles.

L'organe national de régulation audiovisuelle, National Broadcasting Commission (NBC), a également demandé lundi à toutes les radios et télévisons du pays de "suspendre tout soutien" à Twitter, en supprimant immédiatement leur compte et qualifiant l'usage du réseau social comme d'un acte "anti-patriotique". 

Cette décision est intervenue après la suppression mercredi par Twitter d'un message du président Buhari qui menaçait de "traiter avec un langage qu'ils comprennent" les responsables des violences actuelles dans le sud-est du Nigeria - attribuées par les autorités à des séparatistes igbos-, ravivant les terribles souvenirs de la guerre du Biafra qui avait fait plus d'un million de morts à la fin des années 1960. 

Le Tweet avait été fortement décrié à travers le pays et le réseau social avait estimé que M. Buhari enfreignait ses règles d'utilisation. 

L'Union européenne (UE), la Grande-Bretagne, les Etats-Unis et le Canada avaient déploré la suspension de Twitter dans un communiqué conjoint, et leurs ambassadeurs ont été reçus dans une réunion à huis-clos lundi matin auprès du ministre des Affaires Etrangères Geoffrey Onyeama.  

Il a réitéré la nécessité de prendre ces mesures pour "rééquilibrer les forces médiatiques dans le bon sens et arrêter d'utiliser ces plateformes pour déstabiliser le pays et encourager la criminalité."

Mary Beth Leonard, l'ambassadrice américaine au Nigeria, a dit, quant à elle, vouloir rester "ferme" sur sa position, et sur son attachement au dialogue et à "la liberté d'expression". 

« Bâillonner les médias »

"Le bâillonnement de Twitter est surtout un moyen de bâillonner les médias", assure le responsable web d'une importante chaîne de télévision à l'AFP. "Nous devons réagir, car si nous ne réagissons pas à ça, ils peuvent encore aller plus loin."

"Pour l'instant on attend et on voit", a expliqué à l'AFP le directeur du développement des réseaux sociaux d'un grand titre de presse nigérian. "Stratégiquement il faut développer les visites directes sur notre site, sans passer par les réseaux, parce qu'aujourd'hui c'est Twitter, mais on ne sait pas ce qu'il va se passer avec Facebook, ou Instagram".

Les médias au Nigeria, pays de 200 millions d'habitants où l'âge médian de la population est de 18 ans, ont une très forte présence sur les réseaux sociaux, et Twitter seulement enregistre plus de 39 millions de comptes au Nigeria, selon un sondage.

La plateforme joue un rôle important dans le débat public, avec des hashtags ayant eu un grand écho, comme #BringBackOurGirls ("Ramenez nos filles"), devenu viral lors de l'enlèvement de 276 écolières par le groupe jihadiste Boko Haram en 2014, ou #EndSARS, qui a donné en 2020 son nom au vaste mouvement contre les brutalités policières et contre le pouvoir.

Hashtags et débat public

De son côté, Twitter a déclaré être "très inquiet" de ce blocage et travaillerait à "restaurer son accès à tous". 

Plusieurs organisations de défense des droits humains ont également dénoncé cette dernière décision du gouvernement après plusieurs tentatives de réguler les réseaux sociaux et les médias pour lutter contre la "désinformation". 

Les usagers internet nigérians ont téléchargé en très grand nombre des VPN (réseau privé virtuel), permettant l'accès à Twitter partout dans le monde, et la recherche "VPN App" était la deuxième plus grande recherche dans le pays, malgré les menaces du pouvoir contre tout contrevenant. 

Lundi matin, le hashtag #KeepItOn (Continuez) était partagé par des dizaines de milliers d'usagers sur Twitter dans un signe de protestation contre le pouvoir.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.