Mali: le colonel Goïta, du terrain au palais présidentiel en moins d'un an

Le président du gouvernement de transition du Mali, le colonel Assimi Goita, salue de son véhicule à son retour d'Accra où il a rencontré les représentants de la CEDEAO (Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest) le 31 mai 2021. MICHELE CATTANI / AFP
Le président du gouvernement de transition du Mali, le colonel Assimi Goita, salue de son véhicule à son retour d'Accra où il a rencontré les représentants de la CEDEAO (Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest) le 31 mai 2021. MICHELE CATTANI / AFP
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Publié le Lundi 07 juin 2021

Mali: le colonel Goïta, du terrain au palais présidentiel en moins d'un an

  • Inconnu il y a un an, chef aujourd'hui d'un Etat dans la tourmente, le colonel malien Assimi Goïta a achevé sa mue sans quasiment jamais se départir de son uniforme et de son béret vert
  • Quand il parle, l'officier au verbe rare dit placer l'intérêt de la nation au-dessus de tout

BAMAKO: Inconnu il y a un an, chef aujourd'hui d'un Etat dans la tourmente, le colonel malien Assimi Goïta a achevé sa mue sans quasiment jamais se départir de son uniforme et de son béret vert.

Une part de mystère subsiste sur ce qui motive l'ancien commandant de bataillon des forces spéciales, investi officiellement à la tête d'un pays en première ligne de la propagation jihadiste et des multiples maux du Sahel: sacrifice de sa personne ou ivresse du pouvoir ?

Quand il parle, l'officier au verbe rare dit placer l'intérêt de la nation au-dessus de tout.

Mais le doute est levé quant à savoir jusqu'où irait son ascension.

Avant la cérémonie d'investiture lundi, la Cour constitutionnelle a déjà déclaré président de transition celui que personne ou presque ne connaissait jusqu'à ce qu'il apparaisse, silencieux, avec quatre autres officiers putschistes assis à une table devant les caméras pour annoncer aux Maliens le renversement du président Ibrahim Boubacar Keïta, au beau milieu de la nuit du 18 au 19 août 2020.

Assimi Goïta, 37 ans, avait laissé le colonel major Ismaël Wagué lire le communiqué informant que des soldats avaient décidé de "prendre (leurs) responsabilités", parce que "notre pays, le Mali, sombre de jour en jour dans le chaos, l'anarchie et l'insécurité par la faute des hommes chargés de sa destinée".

"Nous n'avons plus le droit à l'erreur. Donc, nous, en faisant cette intervention hier, nous avons mis le pays au-dessus, le Mali d'abord", disait le colonel Goïta en se présentant sommairement le lendemain du putsch qui faisait de lui le nouvel homme fort.

Neuf mois après, le propos résonne à l'heure d'un cinquième coup d'Etat depuis l'indépendance, dont deux à l'actif du colonel. Certains des putschistes de 2020 étaient à l'oeuvre dans celui qui, en 2012, a précipité la déconfiture de l'armée face aux rébellions du nord.

Paraître et être

Cette histoire contemporaine, Assimi Goïta en est l'un des acteurs.

Fils d'un ancien directeur de la police militaire, il a étudié au Prytanée de Kati, la principale école militaire du Mali.

En 2002, il a été envoyé dans le nord et y a fait ses armes, basé successivement à Gao, Kidal, Tombouctou, Ménaka, Tessalit. Il a participé au combat contre les rebelles indépendantistes, puis jihadistes, et est monté en grade.

Pas grand-chose ne distingue l'officier athlétique des hommes en tenue de combat qui l'accompagnent partout.

"Paraître, ce n'est pas son problème. C'est un homme de terrain, on l'a vu dans le nord", dit un colonel sous couvert de l'anonymat.

Le putsch de 2020 fait de lui un chef de junte. 

A l'époque, la communauté internationale obtient que la transition censée ramener des civils au pouvoir dure 18 mois, et non trois ans, et que soient nommés un président et un Premier ministre civils. Assimi Goïta renonce, sur le papier, à la possibilité de devenir président en cas d'empêchement de ce dernier.

Dans les faits, la junte conserve le contrôle. Le Mali et ses partenaires assistent à la militarisation de l'appareil d'Etat. Une vice-présidence investie des attributions primordiales de la défense et de la sécurité est taillée sur mesure pour Assimi Goïta.

Il continue à fuir la lumière. Mais, le cou et le menton communément engoncé dans un cache-col militaire, il est un interlocuteur obligé pour les partenaires étrangers: engagé dans la lutte antijihadiste et promettant de remettre le pouvoir aux civils à la fin de la transition.

Bousculer puis convaincre

Le 24 mai, il bouscule la relation avec ces partenaires en faisant arrêter le président et le Premier ministre de transition, deux civils, au risque de la réprobation internationale. 

Quatre jours après, il est déclaré président de la transition par la cour Constitutionnelle. "Nous n'avons pas droit une fois de plus de commettre les mêmes erreurs", répète-t-il. 

Sur le plan intérieur, il passe ensuite des alliances loin d'être gagnées d'avance. D'abord avec le M5, turbulent collectif qui avait ébranlé la présidence Keïta et de plus en plus critique envers la junte. L'une de ses figures, Choguel Kokalla Maïga, devrait sauf surprise rapidement être désigné Premier ministre.

Assimi Goïta a aussi persuadé les ex-rebelles du nord Mali réunis au sein de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA), d'abords réticents, de l'accompagner.

L'attitude de la communauté internationale, et notamment de Paris, qui a suspendu sa coopération militaire, dépendra de la capacité du colonel à convaincre ses partenaires qu'il a bien l'intention d'organiser les élections en février-mars 2022. Jusqu'à présent, il s'est gardé de l'affirmer clairement.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.