Enquête sur la campagne de Sarkozy en France: une figure de la presse people inculpée

La patronne de l'agence de paparazzi BestImage, Michèle Marchand (Photo, AFP).
La patronne de l'agence de paparazzi BestImage, Michèle Marchand (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 05 juin 2021

Enquête sur la campagne de Sarkozy en France: une figure de la presse people inculpée

  • Mimi Marchand, la papesse de la presse people en France, a été mise en examen samedi, notamment pour «subornation de témoin»
  • Cette figure haute en couleurs de la presse people, ancienne tenancière de nightclubs, amie des voyous comme des policiers, est une proche du couple Sarkozy

PARIS: Mimi Marchand, la papesse de la presse people en France, a été mise en examen samedi, notamment pour « subornation de témoin » dans l'affaire des soupçons de financement libyen de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007.

Au terme de deux jours de garde à vue, la patronne de l'agence de paparazzi BestImage, Michèle Marchand a été présentée samedi à un juge d'instruction parisien, qui l'a également inculpée pour « association de malfaiteurs en vue de commettre une escroquerie en bande organisée » et placée sous contrôle judiciaire, a indiqué son avocate, Me Caroline Toby.

« Elle conteste fermement les faits reprochés », a souligné cette dernière.

Surnommée « Mimi », cette figure haute en couleurs de la presse people, ancienne tenancière de nightclubs, amie des voyous comme des policiers, est une proche du couple Sarkozy et plus récemment d'Emmanuel et Brigitte Macron, dont elle protège --en coulisses-- l'image depuis la campagne présidentielle.

Elle avait été placée en garde à vue jeudi dans le cadre d'une information judiciaire ouverte après un entretien accordé en novembre dernier par l'intermédiaire sulfureux Franco-libanais Ziad Takieddine à un journaliste de l'hebdomadaire français Paris Match, qui s'était rendu au Liban avec un photographe de BestImage.

Dans cette interview, Ziad Takieddine avait retiré ses déclarations contre Nicolas Sarkozy, alors qu'il l'accusait depuis des années d'avoir touché de l'argent pour sa campagne présidentielle de 2007 de la part du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi.

L'intermédiaire sulfureux avait aussi parlé brièvement à BFMTV depuis Beyrouth, où il est en fuite depuis sa condamnation en juin 2020 dans une autre affaire.

« La vérité éclate », avait immédiatement triomphé l'ancien chef de l’Etat. 

Ces déclarations avaient amené le procureur national financier Jean-François Bohnert à souligner que les mises en examen de Nicolas Sarkozy dans cette enquête ne s'appuyaient pas seulement sur les déclarations de Takieddine.

Mouvements de fonds suspects

Deux mois plus tard, interrogé le 14 janvier à Beyrouth par deux juges d'instruction français, l'intermédiaire, connu pour sa versatilité, avait déclaré qu'il ne confirmait « pas les propos » de l'entretien, prétendant qu'ils avaient été « déformés » par Paris Match, qui « appartient à un ami de Sarkozy ».

L'hebdomadaire est la propriété du groupe Lagardère, dont Nicolas Sarkozy est membre du conseil de surveillance.

Takieddine était donc revenu à sa première version, selon laquelle la campagne présidentielle 2007 de Sarkozy avait reçu l'apport de fonds libyens. Tout en insistant sur le fait que lui n'y était pour rien.

Le quotidien Libération avait évoqué en mars des mouvements de fonds suspects, évoquant de possibles tractations en marge de l'interview.

Mimi Marchand « a agi en qualité de journaliste qui a eu l'exclusivité de cette interview de Takieddine », a déclaré samedi Me Caroline Toby. « Elle n'a fait qu'organiser les photos et l'interview, dans le périmètre de son métier », a-t-elle expliqué.

Quatre autres personnes ont été inculpées. 

Parmi elles, le publicitaire Arnaud de la Villesbrunne, ancien directeur de l'agence Publicis. « Mon client a à peine compris les termes de sa mise en examen tant il se sent étranger à tout cela, et il s'en expliquera plus tard devant les juges », a déclaré son avocat, Me Eric Morain.

L'homme d'affaires Pierre Reynaud et Noël Dubus, un homme déjà condamné pour escroquerie, figurent aussi parmi les personnes poursuivies.

Selon le quotidien Le Parisien, Noël Dubus, qui s'est rendu à deux reprises à Beyrouth pour y rencontrer Takieddine avant sa rétractation, aurait bénéficié de versements suspects, via Villesbrunne, qui était un des prestataires de la campagne présidentielle de Sarkozy.

Selon Libération, l'homme d'affaires Pierre Reynaud aurait, quant à lui, avancé à Dubus des fonds à remettre à Takieddine.


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".