KUALA LUMPUR: La Malaisie a imposé mardi un confinement strict à sa population face à une hausse importante des cas de coronavirus au moment où plusieurs autres pays d'Asie du Sud-Est voient aussi une flambée de l'épidémie sous l'effet de nouveaux variants.
La région avait été moins affectée que d'autres par les premières vagues de la pandémie et certains pays y avaient presque échappé après avoir rapidement fermé leurs frontières et imposé des restrictions.
Mais plusieurs pays d'Asie du Sud-Est, de la Thaïlande au Vietnam, ont vu le nombre de cas s'envoler ces dernières semaines, alors que leurs campagnes de vaccination démarrent lentement.
La Malaisie est l'un des pays les plus affectés par la nouvelle vague de Covid-19 avec près de 2 800 morts depuis le début de la pandémie, dont 40% sur le seul mois de mai, dans ce pays de 32 millions d'habitants.
570 000 cas d'infections ont été enregistrés au total, avec une série de records de nouveaux cas journaliers battus ces derniers jours.
La hausse est attribuée aux nouveaux variants ainsi qu'aux rassemblements pendant le ramadan et la fête islamique de l'Aïd-el-fitr qui marque la fin du mois de jeûne, souvent au mépris des règles sanitaires, dans ce pays à la population en majorité musulmane.
Les autorités malaisiennes ont mis en place mardi un « confinement total » de deux semaines. Seuls les commerces essentiels peuvent rester ouverts, la plupart des écoles ont fermé et les sorties sont strictement limitées. Les voyages à l'intérieur du pays étaient déjà interdits depuis plusieurs mois.
« L'impact du coronavirus pour les petites entreprises comme la mienne est dévastateur », souligne Lilian Chua, dont le salon de coiffure dans les environs de Kuala Lumpur doit fermer.
« Le gouvernement impose un confinement (...) mais il faut accélérer les vaccinations », note cette Malaisienne âgée de 42 ans.
Moins de 6% des Malaisiens ont reçu au moins une dose de vaccin à ce stade.
Vaccinations au ralenti
Le Vietnam avait été cité en exemple l'an dernier pour avoir réussi à contenir la propagation du virus, mais le nombre de cas a plus que doublé le mois dernier, poussant les autorités à suspendre les arrivées de voyageurs étrangers dans certains aéroports et à appliquer des mesures de distanciation sociale à Ho Chi Minh-ville.
Le gouvernement a invité les compagnies privées à acquérir des vaccins pour leur employés, selon les médias officiels.
Le ministre de la Santé a rencontré des représentants des conglomérats sud-coréens Samsung et LG, ainsi que des ambassades et des chambres de commerce pour discuter fourniture de vaccins, selon la presse.
En Thaïlande, ce sont les prisons surpeuplées qui ont déclenché une accélération de l'épidémie, avec plus de 4 000 nouveaux cas d'infection par jour dans ce pays jusqu'alors épargné.
La riche cité-Etat de Singapour, qui n'avait pratiquement plus vu de transmissions locales ces derniers mois, a imposé des restrictions en mai après avoir détecté plusieurs foyers de contamination avec des nouveaux variants.
Les Philippines avaient imposé de nouvelles restrictions strictes en mars autour de la capitale Manille quand les hôpitaux étaient proches de la saturation. Ces restrictions ont été un peu allégées alors que le nombre de cas a commencé à décroître.
En Indonésie, plus grand pays de la région qui avait été durement touché par la pandémie au début de l'année, le nombre de nouveaux cas journaliers est remonté à 6 000 en moyenne fin mai, son niveau de mars. Les autorités craignent un rebond comme en Malaisie après les rassemblements et déplacements pendant le mois de ramadan.