Virus: l'aide internationale afflue en Inde, record de morts

Des proches portent le corps d'une victime décédée des suites du coronavirus dans un terrain de crémation à New Delhi / AFP
Des proches portent le corps d'une victime décédée des suites du coronavirus dans un terrain de crémation à New Delhi / AFP
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Publié le Lundi 03 mai 2021

Virus: l'aide internationale afflue en Inde, record de morts

  • Le pays comptait aussi 3.689 décès supplémentaires dimanche, soit la plus forte augmentation jamais répertoriée en une journée
  • L'aide médicale internationale, annoncée par plus de 40 pays, a continué à arriver

NEW DELHI : Usines à oxygène envoyées par Paris, respirateurs par Londres... L'aide internationale continue d'affluer en Inde, aux hôpitaux submergés par un record de morts, tandis que le déconfinement débute lundi en France. 

En première ligne face à la pandémie avec le Brésil, l'Inde a enregistré près de 400.000 nouvelles contaminations en 24 heures.

Le pays comptait aussi 3.689 décès supplémentaires dimanche, soit la plus forte augmentation jamais répertoriée en une journée, portant le bilan total à plus de 215.000 morts.

L'aide médicale internationale, annoncée par plus de 40 pays, a continué à arriver.

Dimanche, un avion cargo affrété par la France a atterri à New Delhi avec 28 tonnes d'équipement médical à son bord, dont huit générateurs d'oxygène de grande capacité.

"L'Inde nous a aidés l'année dernière dans les hôpitaux français, quand les besoins en médicaments étaient énormes. Le peuple français s'en souvient", a déclaré dimanche Emmanuel Lenain, l'ambassadeur de France en Inde.

Un avion militaire américain transportant du matériel médical avait atterri vendredi à New Delhi, et un avion allemand avait suivi samedi.

Le Royaume-Uni a annoncé pour sa part qu'il allait envoyer 1.000 respirateurs supplémentaires dans ce vaste pays de 1,3 milliard d'habitants.

L'Inde a ouvert samedi la vaccination contre le Covid-19 à l'ensemble de sa population adulte, soit quelque 600 millions de personnes. Mais plusieurs Etats, dont le Maharashtra et New Delhi - parmi les plus touchés -, ont déjà prévenu être à court de vaccins. 

Confinement prolongé à Delhi

Pour tenter d'alléger la pression sur les services de santé, les autorités de New Delhi ont annoncé la prolongation d'une semaine du confinement, qui devait s'achever lundi, dans la mégapole de 20 millions d'habitants. 

Les hôpitaux de la ville, submergés, manquent de lits, de médicaments et d'oxygène. Des malades meurent devant les établissements sans pouvoir être soignés.

Le conseiller médical de la présidence américaine, Anthony Fauci, a recommandé l'instauration immédiate d'un confinement national de plusieurs semaines en Inde, mais le gouvernement du Premier ministre Narendra Modi se montre réticent.

Comme de nombreux autres pays, le Nigeria a annoncé dimanche restreindre l'accès à son territoire aux voyageurs venant d'Inde, mais aussi du Brésil et de la Turquie, également très touchés par une flambée épidémique.

La sonnette d'alarme est également tirée dans d'autres pays d'Asie du Sud. C'est le cas au Népal, où "les infections ont bondi au-delà de la capacité du système de santé", a déclaré le ministère de la Santé. 

Ce pays a enregistré dimanche 7.137 nouveaux cas, un record, et le gouvernement a imposé des mesures de confinement ou de confinement partiel dans près de la moitié des districts.

Au Sri Lanka, les infections ont atteint le chiffre record de 1.699 samedi, et les autorités ont imposé de nouvelles restrictions de déplacements et d'activités dans certaines parties du pays. 

Début du déconfinement en France

Au total, la pandémie de Covid-19 a fait plus de 3,19 millions de morts dans le monde depuis son apparition, sur plus de 152 millions de contaminations confirmées, selon un bilan de l'AFP dimanche.

L'Amérique latine est également frappée de plein fouet, à commencer par le Brésil, où la vaccination n'a toujours pas décollé, qui a enregistré dimanche 1.202 nouveaux décès. 

Le pays de 212 millions d'habitants déplore au moins 407.639 morts, ce qui en fait le deuxième plus endeuillé au monde derrière les Etats-Unis (plus de 576.000 morts).

Alors que le pape François a lancé samedi un "marathon de prières" - qui sera relayé par 30 sanctuaires à travers le monde - pour la fin de la pandémie, l'Europe et les Etats-Unis espèrent la laisser derrière eux d'ici l'été, grâce à l'accélération de la vaccination.

Certains pays européens assouplissent les restrictions, espérant relancer leurs économies plombées par les mesures sanitaires.

Le Portugal a ainsi rouvert samedi sa frontière avec l'Espagne et entamé la dernière phase de son déconfinement entamé à la mi-mars.

La France commence à desserrer ses mesures lundi, avec la fin des restrictions de déplacement et le retour partiel des collégiens et lycéens en classe, sur fond de lente décrue des hospitalisations. 

Mais le corps médical appelle les Français à ne pas relâcher leur comportement, avec près de 5.600 patients du Covid restant en réanimation dimanche.

La Pologne a également commencé samedi la levée progressive de ses restrictions, comme en Ukraine, où centres commerciaux, restaurants et salles de sport ont rouvert leurs portes, avant les écoles mercredi.

En Russie, en revanche, 10 jours fériés ont été décrétés pour lutter contre un regain épidémique, du 1er au 10 mai.

Protestations

Les restrictions continuent à susciter des protestations, notamment en Europe et sur le continent américain.

Au Canada, des dizaines de milliers de manifestants - 30.000, selon Radio-Canada - ont défilé samedi à Montréal pour dénoncer les mesures sanitaires.

En Belgique, la police est intervenue en force samedi à Bruxelles pour disperser plusieurs milliers de personnes venues "faire la fête" dans un parc malgré l'interdiction des autorités. Elle a interpellé 132 personnes, selon un bilan officiel.

A Helsinki, la police finlandaise a arrêté une cinquantaine de participants à une manifestation de quelques centaines de personnes.


Des milliers de fidèles place Saint-Pierre avant les funérailles du pape

Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi. (AFP)
Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi. (AFP)
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  • La file des fidèles et touristes patientant pour rendre hommage au chef des plus de 1,4 milliard de catholiques, décédé lundi à 88 ans, s'étire aux abords du plus petit Etat du monde
  • De mercredi à 09H00 GMT à jeudi 09H00 GMT, plus de 50.000 personnes se sont recueillies devant la dépouille du jésuite argentin dans la monumentale basilique, selon Vatican News

CITE DU VATICAN: Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi.

La file des fidèles et touristes patientant pour rendre hommage au chef des plus de 1,4 milliard de catholiques, décédé lundi à 88 ans, s'étire aux abords du plus petit Etat du monde, dont les accès sont filtrés par un lourd dispositif de sécurité qui ralentit l'avancée des fidèles, a constaté l'AFP.

De mercredi à 09H00 GMT à jeudi 09H00 GMT, plus de 50.000 personnes se sont recueillies devant la dépouille du jésuite argentin dans la monumentale basilique, selon Vatican News. Les portes, qui devaient fermer à minuit, sont finalement restées ouvertes jusqu'à 05H30 du matin pour accueillir le flot de fidèles.

"Ce fut un moment bref mais intense devant sa dépouille", a témoigné jeudi matin auprès de l'AFP Massimo Palo, un Italien de 63 ans vivant à Rome. François "a été un pape au milieu de son troupeau, de son peuple, et j'espère que les prochains pontificats seront un peu comme le sien", a-t-il également confié.

Rupture avec la tradition, le cercueil en bois clair ouvert du défunt pape, vêtu d'une mitre blanche et d'une chasuble rouge, les mains enserrant un chapelet, ne repose pas sur un catafalque, mais est posé sur un support à même le sol, devant le maître-autel, à la demande de Jorge Bergoglio, qui aspirait à plus de sobriété dans les rites funéraires papaux.

Le père des "laissés-pour-compte" 

"C'était un grand homme, c'était le père des laissés-pour-compte, des invisibles", a également confié jeudi à l'AFP Amerigo Iacovacci, un Romain de 82 ans.

Florencia Soria, une Argentine de 26 ans en voyage à Rome pour deux jours avec une amie, n'a pas hésité à rejoindre la file d'attente, armée d'un café, pour vivre ce "moment historique". Surtout pour nous "parce que nous sommes argentines. Nous étions des petites filles lorsque le pape a entamé son pontificat. Nous nous souvenons de ce moment", a-t-elle ajouté.

Les cardinaux, qui rejoignent progressivement Rome, se réunissaient jeudi matin pour la troisième fois, au lendemain d'une nouvelle "congrégation" en présence de 103 d'entre eux - électeurs et non électeurs.

Ces réunions préparatoires fixent les modalités des événements avant le conclave, auquel 135 électeurs - ceux âgés de moins de 80 ans - sont invités à prendre part. Certains ont toutefois déjà annoncé qu'ils ne viendraient pas pour raison de santé.

Mercredi, sur la place Saint-Pierre encadrée par la célèbre colonnade du Bernin, les fidèles ont dû patienter entre trois et plus de quatre heures pour entrer dans la basilique, selon plusieurs témoignages recueillis par l'AFP.

Un important dispositif de sécurité y était déployé, comprenant notamment des équipes de l'armée de l'air et de la défense munies de fusils brouilleurs de drones.

Le Vatican avait annoncé que jeudi, les fidèles pourraient rendre hommage au pape jusqu'à minuit. Mais mercredi, les visites ont finalement pu se poursuivre au-delà. Vendredi, les portes de la basilique seront ouvertes de 07H00 à 19H00.

Funérailles samedi 

L'affluence a également été massive mercredi à la basilique Sainte-Marie-Majeure, dans le centre de Rome, où le pape sera inhumé samedi conformément à sa volonté. Selon le préfet de Rome Lamberto Giannini, plus de 10.000 personnes s'y sont pressées à l'heure du déjeuner.

Plus tôt dans la matinée, la dépouille du pape avait été escortée par des dizaines de cardinaux, évêques, religieux et laïcs depuis la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où il a vécu de son élection en 2013 jusqu'à sa mort, vers la basilique couronnée par la coupole de Michel-Ange.

Le Vatican observera neuf jours de deuil à partir de samedi. Au cours de ces "novemdiales", des célébrations solennelles auront lieu chaque jour à Saint-Pierre, jusqu'au 4 mai.

Le cercueil sera fermé vendredi soir lors d'une cérémonie présidée par le cardinal camerlingue, l'Américain Kevin Farrell, qui gère les affaires courantes jusqu'au conclave.

Les funérailles de François se dérouleront samedi matin à partir de 08H00 GMT sur la place Saint-Pierre, où devraient converger au moins 200.000 fidèles, et 170 délégations étrangères.

"Il est impossible de savoir" combien de personnes seront présentes le jour des funérailles, "quelques centaines de milliers au minimum", a déclaré à l'AFP Pierfrancesco Demilito, chef du service de presse de la Protection civile italienne.

Comme pour Jean-Paul II en 2005, des dizaines de chefs d'Etat et de têtes couronnées assisteront aux funérailles du chef de l'Eglise catholique, sous haute sécurité.

Parmi eux, le président américain Donald Trump, ses homologues français Emmanuel Macron et ukrainien Volodymyr Zelensky ou encore le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

Le roi Felipe VI et la reine Letizia d'Espagne, le prince William, Albert II de Monaco et son épouse Charlène seront aussi présents.


Les marchés agricoles naviguent à vue, chahutés par la guerre commerciale

Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
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  • De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump
  • Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche

WASHINGTON: De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump, même si certains fondamentaux continuent d'influencer les cours.

"Les décisions erratiques" de Donald Trump sur le plan commercial "fragilisent l'opinion des investisseurs: ils ne savent plus trop dans quoi investir", commente auprès de l'AFP Damien Vercambre, analyste au cabinet Inter-Courtage.

Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche, provoquant par ailleurs des "craintes financières", selon l'analyste.

A la Bourse de Chicago, les prix du blé et du maïs ont baissé sur la semaine, à cause notamment des incertitudes commerciales. Le soja a pour sa part évolué en dents de scie, pour se retrouver au final à des niveaux proches de la semaine passée.

Sur Euronext, "les cours suivent Chicago, qui est déprimé", résume Damien Vercambre.

La pause de 90 jours décidée par Donald Trump sur une partie des surtaxes à l'importation, à l'exception notable de celles visant la Chine, est à nouveau venue bouleverser la donne après un début d'année agité.

En parallèle, le président américain Donald Trump a évoqué mercredi la possibilité d'un accord commercial "équitable" avec la Chine, sans que les négociations aient toutefois réellement commencé, d'après un ministre de premier plan.

La guerre commerciale initiée par l'exécutif américain depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump a débouché sur 145% de droits de douane additionnels sur les produits chinois entrant aux Etats-Unis, et 125% décidés en représailles par Pékin sur les marchandises en provenance des Etats-Unis.

"Un jour ou l'autre, un accord sera conclu avec la Chine", assure l'analyste américain Dewey Strickler, d'Ag Watch Market Advisors.

Mais si le ton de l'administration américaine se veut désormais rassurant, les marchés semblent attendre des actions concrètes de la part de Washington.

"Nous sommes dans une phase d'attente et d'hésitation en ce moment", les investisseurs "attendant la moindre avancée en matière de politique commerciale", confirme Rich Nelson, de la maison de courtage Allendale.

"Il y a (cette) peur que l'économie capote, comme (...) en 2018 (sous le premier mandat de Donald Trump, ndlr) où les prix du soja et du maïs aux Etats-Unis s'étaient cassés la figure, avant qu'il y ait une réconciliation avec la Chine", rappelle M. Vercambre.

- Influence des fondamentaux -

Si le spectre de la guerre commerciale occupe une grande partie du paysage, des éléments fondamentaux influencent tout de même les cours, dont la météo ou encore les perspectives de production.

Aux Etats-Unis, les acteurs du marché sont "moins inquiets des conditions météorologiques et de la menace d'un temps sec" notamment "pour la Corn Belt américaine", ce qui pousse le maïs américain à de "nouveaux plus bas sur deux semaines", explique Michael Zuzolo, de Global Commodity Analytics and Consulting.

"Il y a eu beaucoup de pluie dans le Midwest, en particulier dans les régions du Sud", participant au mouvement baissier du maïs et du blé américain, abonde Dewey Strickler.

Sur le Vieux Continent, "les perspectives de production pour la nouvelle campagne (...) sont aussi meilleures", observe M. Vercambre.

Plus précisément, "le sud de l'Europe a bénéficié de précipitations abondantes, ce qui a amélioré l'humidité des sols et augmenté les perspectives de rendement des cultures", selon un rapport de la Commission européenne.

Selon ce même rapport, néanmoins, dans le centre et le nord de l'Europe, "les conditions sèches prédominent" ce qui pourrait "nuire au développement des cultures d'hiver".


Ukraine: Pékin dénonce des «accusations sans fondement» sur la présence selon Kiev de combattants chinois

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  • Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire
  • "La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise

PEKIN: Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire.

"La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise Guo Jiakun, lors d'un point de presse, au lendemain de la convocation de son ambassadeur au ministère ukrainien des Affaires étrangères.