TÉHÉRAN: Le président iranien a remplacé le chef d’un groupe de réflexion ayant enregistré une interview avec le ministre des Affaires étrangères du pays. L’enregistrement, divulgué cette semaine, a donné un rare aperçu des luttes de pouvoir au sein de la théocratie, et a soulevé un tollé en Iran.
Dans l’enregistrement de la conversation entre le ministre des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, et un économiste du Strategic Studies Center, le groupe de réflexion lié à la présidence iranienne, Zarif évalue la diplomatie iranienne et témoigne de son rôle limité au sein de République islamique.
La présidence iranienne a annoncé la démission de l’ancien directeur du Centre d’études stratégiques et son remplacement par Ali Rabiei, déjà porte-parole du gouvernement.
L’enregistrement, divulgué en début de semaine par la chaîne d’information en langue farsi, Iran International, basée à Londres, a déclenché une controverse politique dans tout l’Iran avant l’élection présidentielle du 18 juin. Alors que Zarif déclarait ne pas vouloir se présenter, certains l'ont vu comme un candidat potentiel face aux partisans de la ligne dure lors du scrutin.
Les commentaires de Zarif qui ont fuité incluaient des allusions percutantes à son pouvoir limité, et à celui du général Qassem Soleimani, haut commandant des Gardiens paramilitaires iraniens de la révolution, tué dans une frappe de drone américaine à Bagdad.
En début de semaine, Zarif s’est excusé à la suite de la divulgation de l’enregistrement, tandis que le président iranien décrivait cette violation comme un incident destiné à faire dérailler les négociations en cours sur le retour de l’accord nucléaire décomposé de l’Iran avec les puissances mondiales.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur arabnews.com