Macron accueille Merkel sur la Côte d'Azur pour préparer la rentrée

Après la Britannique Theresa May en 2018 et le Russe Vladimir Poutine l'an dernier, elle est le troisième dirigeant à y être invité par Emmanuel Macron qui, plus que ses prédécesseurs, semble apprécier ce fort bâti sur un éperon rocheux au dessus de la "Grande bleue". (Photo d'archives AFP).
Après la Britannique Theresa May en 2018 et le Russe Vladimir Poutine l'an dernier, elle est le troisième dirigeant à y être invité par Emmanuel Macron qui, plus que ses prédécesseurs, semble apprécier ce fort bâti sur un éperon rocheux au dessus de la "Grande bleue". (Photo d'archives AFP).
Short Url
Publié le Jeudi 20 août 2020

Macron accueille Merkel sur la Côte d'Azur pour préparer la rentrée

  • Sous le soleil de la Côte d'Azur, l'accueil s'annonce détendu pour la chancelière allemande, qui découvrira à 16H00 pour la première fois la résidence estivale des présidents français, à Bormes-les-Mimosas
  • Sur tous ces dossiers, Berlin et Paris partagent un "fort niveau de convergence", assure-t-on dans l'entourage du président, en se félicitant de "la vigueur" retrouvée du "couple franco-allemand"

BORMES-LES-MIMOSAS: Il flotte comme un parfum de rentrée sur le fort de Brégançon où Emmanuel Macron reçoit jeudi Angela Merkel pour tenter de renforcer l'entente du couple franco-allemand sur les nombreux dossiers chauds européens et internationaux.

Sous le soleil de la Côte d'Azur, l'accueil s'annonce détendu pour la chancelière allemande, qui découvrira à 16H00 pour la première fois la résidence estivale des présidents français, à Bormes-les-Mimosas (Var).

Après la Britannique Theresa May en 2018 et le Russe Vladimir Poutine l'an dernier, elle est le troisième dirigeant à y être invité par Emmanuel Macron qui, plus que ses prédécesseurs, semble apprécier ce fort bâti sur un éperon rocheux au dessus de la "Grande bleue".

Mais Angela Merkel n'aura guère le loisir d'en profiter car, avec un entretien bilatéral, une conférence de presse et un dîner de travail, l'atmosphère sera surtout studieuse.

En cette fin d'été, "l'agenda international est particulièrement chargé", souligne l'Elysée, en listant les sujets qui devraient être abordés: la poursuite de l'épidémie de Covid-19, les crises au Mali, au Bélarus et au Liban, les tensions en Méditerranée orientale, le Brexit, les prochaines échéances européennes...

Sur tous ces dossiers, Berlin et Paris partagent un "fort niveau de convergence", assure-t-on dans l'entourage du président, en se félicitant de "la vigueur" retrouvée du "couple franco-allemand". 

"Aujourd'hui, le lien Macron-Merkel est devenu très fort", assure Clément Beaune, le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, dans le Parisien, en insistant sur "la nécessité d'un véritable alignement entre les deux pays".

Cette entente avait été ostensiblement affichée il y un mois par Angela Merkel et Emmanuel Macron au sommet européen "historique" de Bruxelles. 

Durant cinq jours, ils avaient bataillé ensemble pour faire accepter par les 27 pays membres de l'UE un plan de 750 milliards d'euros destiné à aider l'UE à surmonter la crise économique déclenchée par le coronavirus.

Mais cet accord reste encore à être mis en oeuvre, ce qui nécessite sa ratification par le Parlement européen et par les parlements des 27 Etats-membres, si possible d'ici la fin de l'année.

Urgences européennes 

Une forte coopération entre les 27 est également jugée nécessaire pour faire face à la poursuite de la pandémie, qui a poussé Angela Merkel à exclure cette semaine tout nouvel assouplissement des règles sanitaires en vigueur en Allemagne. Emmanuel Macron a de son côté évoqué, dans un entretien à Paris-Match publié jeudi, l'éventualité d'un "reconfinement ciblé qu’on pourrait instaurer si la situation l’imposait">

Paris et Berlin veulent en outre, selon l'Elysée, que les Européens s'entendent, "sur une base commune", sur les mesures prises aux frontières afin d'éviter la répétition les couacs provoqués par des décisions unilatérales au début de la crise, en mars.

Parmi les autres sujets chauds, figure les tensions persistantes avec la Turquie en Méditerranée orientale, un dossier sur lequel la France se montre plus offensive que l'Allemagne face à Ankara.

Dans l'entretien à Paris-Match, Emmanuel Macron considère que son homologue turc Recep Tayyip Erdogan mène "une politique expansionniste qui mêle nationalisme et islamisme, qui n'est pas compatible avec les intérêts européens" et est "facteur de déstabilisation".

L'Allemagne tente de son côté une médiation entre la Grèce et la Turquie, pour le moment à l'arrêt. 

Sur ce dossier, "il n'y a pas de contradiction sur le fond" entre Paris et Berlin, assure l'Elysée.

La discussion devrait en outre porter sur les grands dossiers européens que l'Allemagne espère voir avancer durant sa présidence de l'UE qui se termine en décembre. Notamment sur le climat, avec des engagements à concrétiser pour faire de l'Europe le premier continent neutre en CO2 d'ici à 2050.

Angela Merkel a d'ailleurs reçu jeudi matin la figure du mouvement pour le climat Greta Thunberg, qui a de nouveau dénoncé "l'inaction politique" des Etats face au changement climatique.

Les deux dirigeants feront aussi le point sur les difficiles négociations sur le Brexit, qui ont repris mardi sans avoir réellement progressé ces derniers mois. "Nous devons trouver un accord en octobre au plus tard", a rappelé un porte-parole de la Commission.

Après cette visite, Emmanuel Macron terminera ses vacances "calmes et studieuses" à Brégançon avant de rejoindre l'Elysée, où il présidera le conseil des ministres de rentrée mardi. Pour le préparer, il s'entretiendra vendredi à 12H00 à Brégançon avec le Premier ministre Jean Castex.


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Short Url
  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

Short Url
  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Short Url
  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.