PARIS : Quatre fédérations composant le Conseil français du culte musulman (CFCM) ont annoncé mercredi soir qu'elles se retiraient du bureau exécutif de cette instance, principal interlocuteur des pouvoirs publics sur le culte musulman.
La Fédération de la Grande Mosquée de Paris, le Rassemblement des Musulmans de France, Musulmans de France et la Fédération Française des Associations Islamiques d’Afrique, des Comores et des Antilles (FFAIACA) ont indiqué, dans un communiqué commun, leur « retrait définitif du bureau exécutif du CFCM à compter de ce jour » mercredi.
Une décision constatée par le président du CFCM Mohammed Moussaoui, contacté par l'AFP, qui a souligné que ces quatre fédérations, sur neuf au total, à ce stade « gardent leurs places au Conseil d'administration ».
Ces quatre fédérations mettent en cause la tenue d'une réunion ce mercredi, organisée, selon elles, « unilatéralement » par M. Moussaoui, pour désigner l’aumônier national des prisons. Elles évoquent une réunion « organisée en dépit du bon sens, de manière illégale et contre (leur) avis ».
Faux, a répondu M. Moussaoui, qui souligne avoir « respecté les règles statutaires ». Selon lui, il lui est reproché d'avoir tenu cette réunion avec parmi les présents des membres des deux fédérations turques, le Comité de coordination des musulmans turcs de France (CCMTF) ainsi que Millî Görüs (CIMG) qui ont refusé en janvier de signer la « Charte des principes pour l'islam de France ».
Les quatre fédérations protestataires « demandent que toutes les réunions du bureau exécutif soient suspendues jusqu'à nouvel ordre, jusqu'à ce que les fédérations non signataires paraphent le texte », a ajouté M. Moussaoui. « Mais on ne peut accepter de paralyser le CFCM » en attendant une signature incertaine, a-t-il dit.
Créée en 2003, cette instance dirigée depuis janvier 2020 par Mohammed Moussaoui est devenue au fil des années le principal interlocuteur des pouvoirs publics sur l'islam mais elle est régulièrement minée par ses différends internes et sa représentativité est souvent remise en cause.
Réclamée par Emmanuel Macron dans la foulée de son offensive contre le « séparatisme », « la charte des principes pour l'islam de France » réaffirme la « compatibilité » de la foi musulmane avec la République et proscrit « l'ingérence » d'Etats étrangers dans le culte en France. Elle a été signée après plusieurs semaines de crises internes par cinq fédérations du CFCM.