PARIS : Les cyberattaques en France ont été multipliées par quatre en l'espace d'un an, imposant à la France et en particulier ses militaires de « renforcer sa chaîne de cyberdéfense de bout en bout », a déclaré jeudi la ministre des Armées.
« En seulement un an, entre 2020 et 2021, les attaques cyber ont été multipliées par quatre », a assuré Florence Parly.
« S'il existe bien un espace où la malveillance ne dort jamais, pas même d'un œil, un espace où chacun d'entre nous peut devenir la cible, le vecteur, voire même l'amplificateur de sa menace, c’est bien l'espace cyber », a-t-elle ajouté en signant une convention avec le Groupement d’Intérêt Public Action contre la cybermalveillance (GIP Acyma).
« Le ministère des Armées porte l'ambition de renforcer sa chaîne de cyberdéfense de bout en bout, de l'administration centrale à la PME sous-traitante d'un grand groupe de défense », a-t-elle encore précisé.
Créé en 2017, le GIP ACYMA regroupe des acteurs étatiques impliqués dans la cyberdéfense, dont l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI), les services des ministères de l'Intérieur, de la Justice, de l'Economie et des Armées ainsi que le secrétariat d'État en charge du Numérique et des acteurs de la société civile (associations de consommateurs, fédérations et syndicats, assureurs, etc.).
La convention mettra notamment à disposition du GIP à plein temps un officier de la Direction du renseignement et de la sécurité de défense (DRSD), l'agence de renseignement spécialisée dans la contre-ingérence.
Après les cyberattaques qui ont ramené deux hôpitaux au « tout papier », Emmanuel Macron a confirmé en février un plan d'un milliard d'euros pour renforcer la cybersécurité des systèmes sensibles.
Mme Parly a rappelé que son ministère avait consacré 1,6 milliard d’euros à la cyberdéfense sur la période 2019-2025 en vertu de la Loi de programmation militaire, soulignant aussi le recrutement de « 1 000 cybercombattants d’ici 2025 ».
« La DRSD a observé, au second semestre 2020, une large mobilisation d'individus menant des actions cyber offensives et propagandistes à caractère islamiste. Ces actions ont conduit à une vague de défigurations de sites web d'entités ou de personnes physiques françaises liées à la sphère Défense », a insisté la ministre, faisant état d'attaques venant tout à la fois de puissances étatiques, de groupes terroristes et de leurs soutiens.