PARIS : La notion polémique d'"islamo-gauchisme" est attestée par une "convergence des idées" entre une partie de l'extrême gauche et l'islam politique, a estimé dimanche le dirigeant LREM Stanislas Guerini.
"C'est un fait politique. (...) Je ne sais pas si cela a une réalité scientifique mais de façon indubitable, on voit aujourd'hui qu'une partie de la gauche, plus précisément de l'extrême gauche, mélange sa voix et fait converger ses idées avec l'islam politique", a déclaré sur Europe-Les Echos-CNEWS le délégué général du parti présidentiel.
"Quand on voit il y a quelques jours, à la tribune de l'Assemblée nationale, [le chef de file des insoumis] Jean-Luc Mélenchon revendiquer fièrement sa participation à une manifestation contre l'islamophobie, qui disait qu'il y avait dans notre république des lois liberticides", a-t-il poursuivi, "c'est la preuve indiscutable qu'il y a une convergence politique de ces deux thèses-là, et qu'ils essaient de faire leur lit dans une vision sécessionniste de la société française. Il faut le dénoncer et le combattre".
La ministre de l'Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, est à l'origine d'une polémique après avoir demandé au CNRS une étude sur "l'islamo-gauchisme" à l'université. Quelque 600 universitaires ont réclamé samedi la démission de la ministre, lui reprochant dans une tribune publiée par le journal Le Monde de "faire planer la menace d'une répression intellectuelle".
"Soyons attentifs à ce que notre débat politique ne tombe pas trop vite d'un côté ou de l'autre", a exhorté dimanche M. Guerini, après selon lui "des décennies" passées à "fermer les yeux dans le monde de l'éducation, quand il y avait des atteintes à la laïcité et à la liberté d'enseigner."