PARIS : Le futur Conseil national des imams (CNI), qui sera chargé de « labelliser » les imams exerçant en France, va s'ouvrir à des personnalités non affiliées au Conseil français du culte musulman (CFCM), a affirmé mercredi le président du CFCM, Mohammed Moussaoui.
Cette structure, poussée par l'Elysée dans le cadre de la lutte contre l'islam radical et les « séparatismes » et confiée au CFCM, avait été vivement critiquée en novembre.
Plusieurs imams ou théologiens avaient regretté ne pas avoir été consultés, en dénonçant le rôle jugé trop important accordé au CFCM, une « institution fragile à leur yeux », dans la composition de ce CNI.
Le Conseil national des imams sera « mis en place vers la fin février », a déclaré Mohammed Moussaoui, après une réunion de plusieurs fédérations du CFCM mercredi.
Et son mode de composition sera revu. « Le CNI va (aussi, ndlr) accueillir des imams non affiliés aux fédérations » du CFCM, a précisé M. Moussaoui.
Il sera ainsi « élargi » et comprendra « 25 membres : les responsables des cinq fédérations du CFCM ayant signé la Charte des principes pour l'islam de France, 10 imams désignés par ces fédérations et dix autres imams non affiliés »", a-t-il précisé.
Des personnalités telles que Tareq Oubrou, imam de Bordeaux, qui avait été très critique sur le projet, ou d'autres imams moins connus « seront approchés », a-t-il dit.
Le CNI devra délivrer un agrément aux imams en fonction de leurs connaissances et de leur engagement à respecter la Charte des principes pour l'islam de France, autre texte poussé par l'Elysée et signé en janvier par cinq des neuf fédérations du CFCM.
Cette Charte, qui réaffirme la « compatibilité » de la foi musulmane avec la République et proscrit « l'ingérence » d'Etats étrangers dans le culte en France, va par ailleurs faire l'objet d'un "argumentaire théologique" pour les cadres religieux et les fidèles, affirment ces cinq fédérations, dont celle de la Mosquée de Paris, dans un communiqué commun.
L'organe de représentation de l'islam de France va être restructuré, via notamment la mise en place de « conseils départementaux du culte musulman », a précisé M. Moussaoui, évoquant une réforme qui lui tient à coeur depuis son élection en janvier 2020.
Les fédérations ayant refusé de signer la Charte ne participaient pas à la rencontre de ce mercredi.