NANTERRE : Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé jeudi avoir proposé une « protection rapprochée » au professeur de philosophie de Trappes qui a indiqué faire l'objet « de propos haineux » depuis qu'il a défendu l'enseignant assassiné Samuel Paty dans un texte.
« Didier Lemaire bénéficiait depuis plusieurs jours d'une protection des services de police des Yvelines. Je lui ai proposé cet après-midi (jeudi) de bénéficier également d'une protection rapprochée », a annoncé M. Darmanin dans un tweet.
Cette protection sera assurée par le Service de la protection (SDLP), chargé de la protection des dirigeants et des personnalités menacées, a précisé le ministère de l'Intérieur.
Didier Lemaire, qui a accepté cette proposition, a expliqué qu'il allait « quitter l'enseignement, mais pas forcément l’Éducation nationale ».
« Tout dépend de la mission qui pourrait m'être confiée », a-t-il précisé.
Une enquête a été ouverte le mois dernier pour « menaces sur personne chargée de mission de service public » après que « des inquiétudes vis-à-vis du professeur [Didier Lemaire] à l'encontre duquel des menaces auraient été proférées » ont été signalées au parquet de Versailles.
Depuis une semaine, Didier Lemaire explique dans les médias faire l'objet « de propos haineux » dans sa ville, des « attaques » qui, selon lui, sont une manière de le désigner « comme une cible », depuis la publication dans L'Obs de sa lettre ouverte du 1er novembre, dans laquelle il dénonçait « l'absence de stratégie de l’État pour vaincre l'islamisme ».
« Professeur de philosophie à Trappes depuis 20 ans, j'ai été témoin de la progression d'une emprise communautaire toujours plus forte sur les consciences et sur les corps », avait-il écrit notamment, dans ce texte.
Dans un communiqué, le préfet des Yvelines, Jean-Jacques Brot, a jugé « contreproductif de sembler stigmatiser les 32 000 habitants de cette ville qui, pour la très grande majorité d'entre eux, sont attachés aux valeurs républicaines ».
Quant au maire Génération.s de la ville, Ali Rabeh, il a évoqué auprès de l'AFP des « mensonges » et des « contre-vérités », assurant notamment que M. Lemaire n'avait « jamais fait l'objet d'une menace sérieuse ».