Marine Le Pen veut bannir les «idéologies islamistes» qui sont «partout»

La chef du parti d'extrême droite Rassemblement national (RN) Marine Le Pen, masquée, assiste à une conférence de presse pour présenter un "contre-projet" au projet de loi gouvernemental contre le "séparatisme", au siège du parti à Nanterre, près de Paris, le 29 janvier 2021. (Thomas SAMSON / AFP)
La chef du parti d'extrême droite Rassemblement national (RN) Marine Le Pen, masquée, assiste à une conférence de presse pour présenter un "contre-projet" au projet de loi gouvernemental contre le "séparatisme", au siège du parti à Nanterre, près de Paris, le 29 janvier 2021. (Thomas SAMSON / AFP)
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Publié le Samedi 30 janvier 2021

Marine Le Pen veut bannir les «idéologies islamistes» qui sont «partout»

  • Marine Le Pen a présenté vendredi le contre-projet de son parti sur les séparatismes, ciblant précisément les «idéologies islamistes» qui sont à ses yeux «partout» et qu'elle entend bannir de toutes les sphères de la société, à commencer par le voile
  • Elle assure toutefois qu'elle ne s'attaque pas à une religion mais à une «idéologie politique». «Je ne confonds pas cette idéologie totalitaire et meurtrière avec la foi islamique.»

PARIS: Marine Le Pen a présenté vendredi le contre-projet de son parti sur les séparatismes, ciblant précisément les "idéologies islamistes" qui sont à ses yeux "partout" et qu'elle entend bannir de toutes les sphères de la société, à commencer par le voile.

"Que reste-t-il du discours martial" d'Emmanuel Macron aux Mureaux, en octobre 2020, sur les séparatismes "qui nous avait agréablement surpris ?", s'est demandé la présidente du Rassemblement national, lors d'une conférence de presse. 

"La montagne médiatique a accouché d’une souris législative", a estimé la candidate à la présidentielle, qui n'exclut cependant pas de voter certaines dispositions du projet de loi gouvernemental.  

Marine Le Pen, qui dispose d'un temps de parole réduit à l'Assemblée en tant que non inscrite et débattra encore du sujet face au ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin sur France 2 le 11 février, fustige surtout la "concession sémantique" d'un gouvernement qui "renonce à dénoncer l'ennemi" islamiste, "idéologie totalitaire" en "guerre totale".

Elle assure qu'elle ne s'attaque pas à une religion mais à une "idéologie politique". "Je ne confonds pas cette idéologie totalitaire et meurtrière avec la foi islamique."

"Le gouvernement est dans une attitude d’évitement, dans la longue tradition de nos élites gangrenées par le doute et la crainte d’un procès en +islamophobie+", avance l'auteur principal de la proposition de loi du RN, l'eurodéputé et ancien magistrat issu de LR Jean-Paul Garraud, dans le Figaro.

"Drapeau noir"

Dans son article 1er, le texte du RN entend ainsi "interdire" la "pratique, la manifestation ainsi que la diffusion publique" - au cinéma, dans la presse comme à l'école - des "idéologies islamistes".

Mais "il ne s’agit pas de s’en prendre à la liberté de conscience", s'est défendu M. Garraud, ancien rapporteur de la loi de 2010 interdisant le voile "intégral" dans l'espace public. Il s'agit "de prohiber au for externe toute forme de manifestation publique d'opinions qui, par elles-mêmes, constituent un trouble grave à l’ordre public". "C'est déjà le cas, par exemple, du nazisme."

Interrogé sur la constitutionnalité du texte, l'ancien magistrat a répondu qu'"avant de s'autocensurer (...) parce qu'on a peur (du) Conseil constitutionnel", il faut "d'abord mettre en place les dispositifs qui conviennent".

Le sénateur RN Stéphane Ravier a jugé "possible que demain un drapeau noir", symbole du groupe Etat islamique, "(flotte) sur un hôtel de ville", et assuré que le texte du RN pouvait déjà s'appliquer aux élus qui "collaborent" avec l'islamisme.

Le RN ne définit pas précisément les "idéologies islamistes" mais il les caractérise par leur "incompatibilité" avec les "droits, libertés et principes" inscrits dans la Constitution, par leur "refus de respecter la laïcité de l’État" ou encore par "les facteurs de scission majeurs qu'elles induisent".

"Vêtement militant"

La proposition phare du texte, mais ancienne pour le RN, vise à interdire les "tenues islamistes", comme le voile, dans tout l'espace public. Aujourd'hui, seul le voile "intégral" est interdit dans tout l'espace public. Le port du voile, comme tout signe religieux ostentatoire, est interdit à l'école, et les agents publics sont soumis au principe de "neutralité".

"Le voile est un vêtement militant qui souhaite faire sécession" d'avec la République, estime le numéro deux du RN Jordan Bardella.

Le sujet a déjà animé les débats sur le projet de loi en commission spéciale, par des amendements de députés LREM visant à interdire le port du voile pour les petites filles, soutenus par le RN mais refusés par le gouvernement.

Pour Marine Le Pen, l'islamisme "est partout". "C'est à un totalitarisme, à un enjeu de civilisation, que nous faisons face", abonde M. Garraud.

Le RN étend son combat à la sphère privée de l'entreprise, où tout salarié ayant "diffusé (ces) idéologies" peut être licencié, et où tout salarié qui "révèle ou signale une violation de la présente loi" est protégé pénalement.

Le texte du RN fait aussi de tout délit ou crime liés à ces idéologies "une circonstance aggravante", crée une "peine complémentaire d'indignité nationale" et autorise pour le même motif le retrait de la nationalité.


Nucléaire iranien : Paris dit être «en contact étroit» avec Washington

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  • "Au vu des récentes annonces concernant l'ouverture de négociations entre les Etats-Unis et l'Iran sur le programme nucléaire iranien, le ministre a rappelé l'engagement de la France et exprimé son soutien à tout effort diplomatique
  • Jean-Noël Barrot s'est entretenu au téléphone avec son homologue américain, Marco Rubio, mercredi soir

PARIS: La France est "en contact étroit" avec les Etats-Unis sur le dossier du nucléaire iranien et soutient les efforts diplomatiques américains, a déclaré jeudi le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, après une conversation entre les chefs de la diplomatie des deux pays.

"Au vu des récentes annonces concernant l'ouverture de négociations entre les Etats-Unis et l'Iran sur le programme nucléaire iranien, le ministre a rappelé l'engagement de la France et exprimé son soutien à tout effort diplomatique visant à parvenir à un accord solide et durable", a dit Christophe Lemoine.

Jean-Noël Barrot s'est entretenu au téléphone avec son homologue américain, Marco Rubio, mercredi soir.

Aux côtés du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, partisan d'une ligne très dure, le président américain Donald Trump avait créé la surprise en annonçant lundi que les Etats-Unis étaient engagés dans des discussions "directes" avec l'Iran, alors que ces deux pays n'ont plus de relations diplomatiques depuis 45 ans.

Mercredi, il avait ensuite souligné qu'une action militaire n'était pas exclue. "S'il faut recourir à la force, nous recourrons à la force", avait-il lancé. "Israël y sera bien évidemment très impliqué, il en sera le chef de file".

Cette menace survient à quelques jours de discussions qui doivent avoir lieu samedi dans le sultanat d'Oman et auxquelles participeront l'émissaire américain pour le Moyen-Orient Steve Witkoff ainsi que le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi.

Interrogé sur le niveau de coordination entre les Américains et les Européens qui ont, quant à eux, des discussions en format E3 (Allemagne, France, Royaume Uni) avec l'Iran, le porte-parole du Quai d'Orsay est resté évasif.

"Nous sommes en lien étroit avec nos partenaires américains. Nous continuerons à discuter avec eux", a-t-il affirmé, se refusant à dire si les Européens avaient été informés en amont des négociations menées par Washington.

Christophe Lemoine a par ailleurs répété que l'objectif était que l'Iran ne se dote pas de l'arme nucléaire, réaffirmant que "la seule voie est diplomatique".

"Toute initiative visant à amener l'Iran à l'abandon de son programme nucléaire est bienvenue", a-t-il dit, même si la fenêtre est "étroite" pour y parvenir.

Les Occidentaux, Etats-Unis en tête, soupçonnent depuis des décennies Téhéran de vouloir se doter de l'arme nucléaire. L'Iran rejette ces allégations et affirme que ses activités dans le nucléaire se limitent à des fins civiles.


France: le blocage de Sciences Po Strasbourg levé par la police

Le blocage par des étudiants de Sciences Po Strasbourg, entamé mercredi après le maintien d'un partenariat controversé entre cet établissement de l'est de la France et une université israélienne, a été levé jeudi par les forces de l'ordre, a constaté l'AFP.  Une cinquantaine de policiers sont intervenus en milieu de matinée. Après sommations, ils ont pu rétablir l'accès au bâtiment sans heurt. (AFP)
Le blocage par des étudiants de Sciences Po Strasbourg, entamé mercredi après le maintien d'un partenariat controversé entre cet établissement de l'est de la France et une université israélienne, a été levé jeudi par les forces de l'ordre, a constaté l'AFP. Une cinquantaine de policiers sont intervenus en milieu de matinée. Après sommations, ils ont pu rétablir l'accès au bâtiment sans heurt. (AFP)
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  • C'est la nouvelle présidente de l'université de Strasbourg, Frédérique Berrod, qui a sollicité l'intervention des forces de l'ordre, a indiqué à l'AFP le service de communication de l'Université
  • Mercredi, Mme Berrod avait appelé à la "levée du blocage"

STRASBOURG: Le blocage par des étudiants de Sciences Po Strasbourg, entamé mercredi après le maintien d'un partenariat controversé entre cet établissement de l'est de la France et une université israélienne, a été levé jeudi par les forces de l'ordre, a constaté l'AFP.

Une cinquantaine de policiers sont intervenus en milieu de matinée. Après sommations, ils ont pu rétablir l'accès au bâtiment sans heurt.

C'est la nouvelle présidente de l'université de Strasbourg, Frédérique Berrod, qui a sollicité l'intervention des forces de l'ordre, a indiqué à l'AFP le service de communication de l'Université.

Mercredi, Mme Berrod avait appelé à la "levée du blocage".

La décision de maintenir le partenariat entre Sciences Po Strasbourg et la Lauder School of Government de l'Université Reichman en Israël - que les étudiants accusent de soutenir la politique du gouvernement israélien à Gaza - "est prise" et "il me semble, a été la plus démocratique possible", avait-elle observé.

Mardi soir, le conseil d'administration de l'établissement d'enseignement supérieur a approuvé le maintien du partenariat par 16 voix pour, 14 contre et trois abstentions. Il a ainsi décidé de ne pas suivre les conclusions d'un "comité d'examen du partenariat" composé de 10 membres (cinq étudiants et cinq enseignants) mis en place en mars pour tenter de dégager une solution consensuelle et ainsi mettre fin aux blocages qui s'étaient tenus depuis janvier.

Ce comité a préconisé de mettre un terme aux échanges entre l'IEP Strasbourg et la Lauder School of Government, et de rechercher un "partenariat alternatif" avec une autre université israélienne.


Wauquiez et Saint-Pierre-et-Miquelon: «pas de polémique» sur une proposition «déroutante», dit Retailleau

 Bruno Retailleau, candidat à la présidence des Républicains, a assuré jeudi ne pas vouloir "polémiquer" sur la proposition, "à première vue déroutante", faite par son rival, Laurent Wauquiez, d'envoyer les "étrangers dangereux" sous obligation de quitter le territoire (OQTF) à Saint-Pierre-et-Miquelon. (AFP)
Bruno Retailleau, candidat à la présidence des Républicains, a assuré jeudi ne pas vouloir "polémiquer" sur la proposition, "à première vue déroutante", faite par son rival, Laurent Wauquiez, d'envoyer les "étrangers dangereux" sous obligation de quitter le territoire (OQTF) à Saint-Pierre-et-Miquelon. (AFP)
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  • Laurent Wauquiez, qui proposait "d'enfermer" à Saint-Pierre-et-Miquelon les personnes dangereuses sous obligation de quitter le territoire (OQTF) provoquant un tollé au sein de la classe politique, a réagi sur X aux propos de son rival à la présidence
  • "Ce qui est déroutant Bruno, c’est l’incapacité de la France, ministre après ministre, à régler le problème des OQTF et le fait d’accepter passivement que des criminels étrangers soient relâchés dans nos rues"

PARIS: Bruno Retailleau, candidat à la présidence des Républicains, a assuré jeudi ne pas vouloir "polémiquer" sur la proposition, "à première vue déroutante", faite par son rival, Laurent Wauquiez, d'envoyer les "étrangers dangereux" sous obligation de quitter le territoire (OQTF) à Saint-Pierre-et-Miquelon.

"Je ne veux pas en rajouter. Je me suis engagé, quand j'ai déclaré ma candidature, à ne pas polémiquer avec un compétiteur de ma famille politique", a souligné le ministre de l'Intérieur, lors d'une conférence de presse, place Beauvau, sur le bilan de ses six mois en poste.

"Donc je ne polémique pas, pas plus maintenant que demain sur cette cette question, cette proposition qui est à première vue déroutante", a-t-il ajouté. "Mais chacun a le droit en démocratie de s'exprimer et de proposer", a-t-il conclu.

Laurent Wauquiez, qui proposait "d'enfermer" à Saint-Pierre-et-Miquelon les personnes dangereuses sous obligation de quitter le territoire (OQTF) provoquant un tollé au sein de la classe politique, a réagi sur X aux propos de son rival à la présidence des Républicains.

"Ce qui est déroutant Bruno, c’est l’incapacité de la France, ministre après ministre, à régler le problème des OQTF et le fait d’accepter passivement que des criminels étrangers soient relâchés dans nos rues", a-t-il écrit sur le réseau social, proposant au ministre de l'Intérieur de "travailler ensemble" pour trouver des solutions.

Interrogé lors de sa conférence de presse sur l'hypothèse d'un départ de Beauvau s'il était désigné en mai président des LR, Bruno Retailleau l'a écartée: "Non, j'assume d'être candidat et ministre. Je pourrai assumer demain d'être président d'un parti et d'être ministre de l'Intérieur", a-t-il répondu. "Ce n'est pas ça qui constitue pour moi une butée. Ce qui constituerait une butée, c'est l'impossibilité d'agir ou d'autres éléments, mais nous n'en sommes pas là", a-t-il ajouté.