Marchés en chute libre: les bourses du Golfe touchées par les tarifs douaniers américains

Les valeurs bancaires du Golfe ont été les plus durement touchées par les craintes croissantes d'un ralentissement potentiel de l'économie américaine. Le mouvement de liquidation a reflété les pertes considérables enregistrées à Wall Street le 4 avril. (Reuters)
Les valeurs bancaires du Golfe ont été les plus durement touchées par les craintes croissantes d'un ralentissement potentiel de l'économie américaine. Le mouvement de liquidation a reflété les pertes considérables enregistrées à Wall Street le 4 avril. (Reuters)
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Publié le Lundi 07 avril 2025

Marchés en chute libre: les bourses du Golfe touchées par les tarifs douaniers américains

  • Les prix du pétrole restent proches des niveaux d'équilibre du CCG
  •  Toutefois, ils pourraient encore baisser si le commerce mondial s'affaiblit

RIYAD: Les bourses du Golfe ont connu un ralentissement dimanche, les nouveaux tarifs douaniers américains ayant ébranlé la confiance des investisseurs dans la région, ce qui a entraîné des ventes généralisées, dans la lignée de la crise des marchés mondiaux de la semaine dernière.

L'indice de référence Tadawul All Share d'Arabie saoudite a connu une baisse significative de 6,78% au cours de la session d'aujourd'hui, perdant 805,46 points pour clôturer à 11 077,19. Il s'agit de la plus forte baisse en une seule journée depuis des mois. Le volume total des transactions pour l'indice a atteint 8,43 milliards de riyals saoudiens (2,24 milliards de dollars; 1 dollar = 0,91 euro), avec une seule action en hausse et 252 en baisse.

L'indice MSCI Tadawul a également connu un déclin, perdant 98,60 points, soit 6,56%, pour s'établir à 1 405,55.

Pendant ce temps, le marché parallèle du Royaume, Nomu, a chuté de 1 992,71 points, ou 6,5 pour cent, pour clôturer à 28 648,22. Notamment, 89 actions cotées ont progressé sur le Nomu, tandis que 11 ont reculé.

La plus mauvaise performance de la journée sur le marché principal a été réalisée par Methanol Chemicals Co, dont le prix de l'action a chuté de 10 pour cent à 12,06 riyals saoudiens tandis que la seule performance positive a été réalisée par Nama Chemicals Co, dont le prix de l'action a augmenté de 0,5 pour cent à 30,45 riyals saoudiens.

Dans un entretien accordé à Arab News, Gaby Tchennozian, responsable des investissements d'un bureau familial basé à Dubaï, a souligné que les turbulences du marché mondial – déclenchées par l'escalade de la guerre commerciale menée par les États-Unis – n'ont pas épargné la région du Golfe.

Gaby Tchennozian, responsable des investissements d'un bureau familial basé à Dubaï. (Photo fournie)

«Même si la région n'est pas directement impliquée dans les tensions commerciales, les retombées se font déjà sentir sur les marchés», a-t-il déclaré.

L'indice QE du Qatar a baissé de 4,23%, tandis que l'indice Premier Market du Koweït a chuté de 5,69%. D'autres marchés régionaux ont été touchés de la même manière, l'indice MSX 30 de Muscat ayant chuté de 2,62% et l'indice Bahrain All Share de 1%. Les investisseurs surveillent de près l'impact de l'escalade des tensions commerciales et la récente baisse des prix du pétrole.

Cela fait suite à l'annonce par le président américain Donald Trump d'un droit de douane réciproque de 10% sur les importations du Golfe.

Bien que les marchés des Émirats arabes unis aient été fermés dimanche, l'Abu Dhabi Securities Exchange a terminé la semaine précédente avec une perte de 1,9% vendredi. De même, l'indice général DFM de Dubaï a clôturé avec une baisse de 1,5% le 4 avril, ce qui indique que de nouvelles baisses pourraient se produire lorsque les échanges reprendront lundi.

«Pour les investisseurs, il ne s'agit pas seulement de réagir aux gros titres. Il s'agit de construire des portefeuilles capables de résister à des chocs inattendus», note M. Tchennozian.

En Égypte, les transactions ont été temporairement interrompues pour plusieurs titres dimanche pendant 10 minutes après avoir chuté de 5 et 10 pour cent, conformément aux réglementations du marché conçues pour prévenir une volatilité excessive.

M. Tchennozian prévoit que les turbulences du marché persisteront au cours des deux ou trois prochains mois en raison de l'incertitude persistante.

Alors que l'augmentation de la production de l'Opep a été éclipsée par la nouvelle des tarifs douaniers américains, les prix du pétrole restent proches des niveaux d'équilibre du CCG. Toutefois, ils pourraient encore baisser si le commerce mondial s'affaiblit.

Les réductions potentielles des taux d'intérêt par la Réserve fédérale pourraient apporter un certain soulagement, mais les tensions dans la mer Rouge atténuent le sentiment du marché.

M. Tchennozian a averti que si les guerres commerciales s'intensifient ou si les conflits régionaux s'aggravent, cette volatilité pourrait se prolonger jusqu'à la fin de l'année 2025.

Les turbulences tarifaires secouent les marchés

La Maison-Blanche a confirmé le 2 avril qu'un droit de douane de 10% sur les importations du Conseil de coopération du Golfe, entrant en vigueur le 5 avril, avait été imposé pour remédier à ce que le président Trump a décrit comme des «pratiques commerciales déloyales de longue date».

Bien que les États du Golfe aient été épargnés par des sanctions plus sévères – 41% pour la Syrie et 39% pour l'Irak –, cette mesure a suscité des inquiétudes quant à l'augmentation des coûts d'importation des produits américains, en particulier dans des secteurs tels que la construction et l'électronique.

«Ces droits de douane resteront en vigueur jusqu'à ce que le président Trump détermine que la menace posée par le déficit commercial et le traitement non réciproque sous-jacent est satisfaite, résolue ou atténuée», a déclaré la Maison Blanche dans un communiqué le 2 avril.

Le secteur bancaire le plus durement touché

Les valeurs bancaires du Golfe ont été les plus durement touchées par les craintes croissantes d'un ralentissement potentiel de l'économie américaine. Cette liquidation a fait écho aux pertes considérables enregistrées à Wall Street le 4 avril, lorsque le S&P 500 a chuté de 9,58%, effaçant 5 000 milliards de dollars de valeur marchande et marquant l'une des pires baisses en 70 ans, selon Reuters.

L'indice Nasdaq Composite a également chuté de 5,8% vendredi, perdant 962,8 points et entrant officiellement en territoire baissier, sous l'effet des inquiétudes croissantes concernant l'économie mondiale.

Les prix du pétrole ajoutent à la pression

Bien que la Maison Blanche ait confirmé que les importations de pétrole et de gaz seraient exemptées des nouveaux droits de douane, le géant pétrolier saoudien Aramco a tout de même vu sa valeur boursière chuter au cours de la séance de dimanche. Ses actions ont chuté de 5,25% dimanche pour atteindre 24,92 riyals saoudiens, entraînant une baisse de 333,9 milliards de riyals saoudiens de la capitalisation boursière pour s'établir à 6 030 milliards de riyals saoudiens.

Pour le CCG, l'exemption de la Maison Blanche est importante, car le pétrole et le gaz représentent plus de 60% des exportations de l'Arabie saoudite vers les États-Unis et demeurent un élément essentiel des relations commerciales entre le Golfe et les États-Unis.

Les prix du pétrole ont chuté de 7% vendredi, atteignant leur niveau le plus bas depuis trois ans, après que la Chine a riposté à l'escalade de la guerre commerciale en imposant des droits de douane de 34% sur tous les produits américains, à compter du 10 avril.

Cette mesure, qui coïncide avec les préparatifs mondiaux de contre-mesures contre les droits de douane de Trump – les plus élevés depuis plus d'un siècle – a provoqué une onde de choc sur les marchés, les investisseurs prenant de plus en plus en compte les risques de récession.

JP Morgan a relevé ses prévisions de récession américaine et mondiale de 40% à 60%, avertissant que l'escalade des tensions tarifaires sapait la confiance des entreprises et menaçait de faire dérailler la croissance mondiale.

S&P Global a également ajusté ses probabilités «subjectives» de récession aux États-Unis, les portant à 30-35%, contre 25% en mars.

Goldman Sachs avait déjà révisé son risque de récession américaine de 20% à 35% avant l'annonce des droits de douane du 2 avril, citant l'affaiblissement des fondamentaux économiques.

HSBC a noté jeudi que le scénario de la récession est susceptible de se renforcer, bien que les marchés aient déjà intégré certains risques.

M. Tchennozian a en outre souligné que les marchés du Golfe subissaient la pression alors que les indices mondiaux continuaient de chuter en raison de la guerre commerciale menée par les États-Unis. «Les gouvernements du CCG doivent agir rapidement et de manière décisive pour rassurer les investisseurs et préserver leurs économies», a-t-il déclaré.

Il a suggéré que cela pourrait être réalisé en augmentant les dépenses d'infrastructure tandis que les banques centrales assurent la liquidité, en particulier pour les petites et moyennes entreprises.

En outre, les fonds souverains pourraient être amenés à prendre des mesures de stabilisation du marché, tout en diversifiant les échanges commerciaux vers l'Asie et l'Afrique afin d'en atténuer l'impact.

«Avant tout, une communication claire et cohérente de la part des décideurs politiques est essentielle pour rassurer les investisseurs sur le fait que la région ne se contente pas de résister à la tempête, mais qu'elle la traverse activement», conclut-il.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les exportations de dattes saoudiennes augmentent de 15,9% en 2024 pour atteindre 451 millions de dollars

L'Arabie saoudite compte environ 123 000 exploitations agricoles de palmiers dans tout le pays. (SPA)
L'Arabie saoudite compte environ 123 000 exploitations agricoles de palmiers dans tout le pays. (SPA)
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  • Les exportations de dattes de l'Arabie saoudite ont connu une augmentation de 15,9% en glissement annuel en 2024
  • L'Arabie saoudite, qui compte plus de 33 millions de palmiers, soit environ 27% du total mondial, possède environ 123 000 exploitations agricoles de palmiers dans tout le pays

RIYAD : Les exportations de dattes de l'Arabie saoudite ont connu une augmentation de 15,9% en glissement annuel en 2024, atteignant 1,695 milliard de riyals saoudiens (451,7 millions de dollars), selon des données récemment publiées par le Centre national pour les palmiers et les dattes.

La même année, le Royaume a produit plus de 1,9 million de tonnes de dattes, soulignant son rôle important dans l'industrie mondiale des dattes, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

L'Arabie saoudite, qui compte plus de 33 millions de palmiers, soit environ 27% du total mondial, possède environ 123 000 exploitations agricoles de palmiers dans tout le pays, ce qui renforce encore sa position de leader mondial dans la production de dattes.

Selon Market Research Future, le marché mondial des dattes devrait passer de 120 millions de dollars en 2023 à 220 millions de dollars en 2032, avec un taux de croissance annuel composé de 5,22%.

"Les dattes saoudiennes ont connu une expansion notable sur les marchés mondiaux, atteignant les consommateurs dans 133 pays. La valeur des exportations représente une augmentation de 15,9% par rapport à 2023", lit-on dans un communiqué de l’Agence de presse saoudienne, soulignant que les dattes saoudiennes ont connu une expansion notable dans toutes les régions du monde. 

"Cette croissance est attribuée aux efforts soutenus visant à améliorer la qualité des dattes saoudiennes et à élargir leur présence sur le marché mondial, soulignant l'importance croissante du secteur des palmiers et des dattes dans le soutien de l'économie nationale et la diversification des flux de revenus", a conclu le communiqué. 

L'industrie des dattes du Royaume a connu une transformation remarquable depuis le lancement de Vision 2030 en 2016 - une initiative stratégique visant à diversifier l'économie non pétrolière de l'Arabie saoudite.

Selon des données récentes, la valeur des exportations de dattes saoudiennes a bondi de 192,5% au cours des huit dernières années, reflétant un taux de croissance annuel composé impressionnant de 12,7%.

Cette trajectoire ascendante souligne les progrès continus de l'Arabie saoudite pour s'imposer comme un acteur clé du marché mondial des dattes, tout en mettant en évidence le rôle croissant du secteur dans la contribution à la sécurité alimentaire mondiale.

Le succès du secteur peut être attribué au soutien inébranlable des dirigeants du Royaume, qui reconnaissent l'industrie des palmiers et des dattes comme une pierre angulaire du patrimoine et de l'identité culturelle saoudiens.

Ce soutien est complété par les efforts de collaboration des producteurs, des exportateurs et des agences gouvernementales qui s'efforcent de rationaliser les processus d'exportation et d'étendre la portée des marchés internationaux grâce à des partenariats stratégiques avec le secteur privé.

L'importance culturelle et économique des dattes est symbolisée par l'inclusion d'un palmier dattier flanqué d'épées croisées dans l'emblème national saoudien. Symbole de l'hospitalité arabe et élément essentiel de la vie quotidienne des Saoudiens, ce fruit a une signification profondément enracinée dans le Royaume.

Ces dernières années, une série d'initiatives locales et internationales ont contribué à augmenter la valeur marchande des dattes saoudiennes. En particulier, la création du Centre national des palmiers et des dattes et du Conseil international des dattes, qui réunit 11 pays producteurs de dattes, témoigne du rôle crucial joué par le Royaume dans l'élaboration de l'avenir de l'industrie mondiale des dattes.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’immobilier de détail saoudien stimulé par le tourisme et la Vision 2030, selon S&P

L'agence de notation a déclaré que les mégaprojets en cours et l'expansion des marques internationales devraient stimuler la demande d'espaces commerciaux dans le Royaume. (Shutterstock)
L'agence de notation a déclaré que les mégaprojets en cours et l'expansion des marques internationales devraient stimuler la demande d'espaces commerciaux dans le Royaume. (Shutterstock)
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  • Le marché de l'immobilier commercial de l'Arabie saoudite est prêt à croître à court terme, sous l'effet de la croissance démographique, de l'expansion du tourisme et des efforts de diversification économique
  • Dans son dernier rapport, l'agence de notation a déclaré que les mégaprojets en cours et l'expansion des marques internationales devraient propulser la demande d'espaces commerciaux à travers le Royaume

RIYAD : Le marché de l'immobilier commercial de l'Arabie saoudite est prêt à croître à court terme, sous l'effet de la croissance démographique, de l'expansion du tourisme et des efforts de diversification économique dans le cadre de l'initiative Vision 2030, selon S&P Global.

Dans son dernier rapport, l'agence de notation a déclaré que les mégaprojets en cours et l'expansion des marques internationales devraient propulser la demande d'espaces commerciaux à travers le Royaume.

L'Autorité générale de l'immobilier prévoit que le marché immobilier atteindra 101,62 milliards de dollars d'ici à 2029, grâce à un taux de croissance annuel composé de 8% à partir de 2024.

"La trajectoire de croissance de l'immobilier commercial en Arabie saoudite est prometteuse pour 2025-2026. L'engagement du gouvernement en faveur du développement des infrastructures, la montée en puissance des mégaprojets et l'expansion des marques internationales sur le marché saoudien stimuleront la demande d'espaces commerciaux", a noté le rapport de S&P Global.

Le rapport s'aligne également sur les conclusions du cabinet de conseil en immobilier JLL, qui, en mars, prévoyait une évolution du marché de la vente au détail du Royaume vers des "formats expérientiels" et des perspectives de forte croissance pour 2025.

Riyad, Djeddah et d'autres grandes villes sont les témoins d'une vague de nouveaux développements commerciaux, allant des centres commerciaux et des lieux de divertissement aux espaces à usage mixte combinant des composantes résidentielles, d'hôtellerie et de commerce de détail, a noté S&P.

Facteurs déterminants

L'agence américaine a ajouté que le fort afflux de touristes dans le Royaume et les politiques d'investissement étranger du gouvernement - telles que l'autorisation d'une propriété étrangère à 100 % - contribueront également à la croissance et à l'évolution du secteur de l'immobilier commercial.

Le rapport cite les principaux développements du Royaume - notamment NEOM, le Projet de la mer Rouge et AlUla - comme des facteurs clés de l'expansion de l'immobilier commercial.

"Le revenu par habitant de l'Arabie saoudite est élevé et les dépenses de consommation pour le commerce de détail et les loisirs devraient augmenter, compte tenu de la prédominance des jeunes dans la population croissante. La transformation progressive du pays en une société plus libérale et plus favorable aux divertissements entraîne une augmentation de la fréquentation des centres commerciaux et des destinations de vente au détail", a déclaré S&P Global.

Outre le tourisme international, l'environnement commercial national évolue, les magasins en plein air et de style boulevard gagnant en popularité. Selon JLL, le commerce de détail en plein air de type boulevard gagne en popularité dans le Royaume, tandis que les concepts de centres commerciaux traditionnels sont confrontés à des taux d'occupation en baisse en raison de leur conception standard de "centre commercial fermé" et de leur offre commerciale généralisée.  

S&P Global a ajouté que l'urbanisation croissante - en particulier chez les jeunes - augmente la demande de formats de vente au détail modernes tels que les centres de style de vie et les centres commerciaux haut de gamme.  

"Le pays est devenu un marché cible majeur pour les marques internationales dans les segments de la mode, du luxe, de la restauration et des boissons. Les détaillants mondiaux étendent leur présence en Arabie saoudite, ce qui entraîne une augmentation de la demande d'espaces commerciaux haut de gamme", a noté l'agence.

Elle a ajouté que les événements importants à venir, notamment l'Expo 2030 et la Coupe du monde de la FIFA 2034, sont susceptibles de stimuler davantage la demande.

Bien que l'affinité pour les achats en ligne augmente dans le Royaume, la demande de magasins physiques offrant des expériences en magasin devrait également augmenter dans les années à venir.

S&P Global a indiqué que les habitants du Moyen-Orient considèrent les centres commerciaux comme des espaces de divertissement, de loisirs, de restauration et d'interaction sociale, et que, par conséquent, le secteur de l'immobilier commercial connaîtra une croissance similaire à celle de l'industrie du commerce électronique.

Pressions sur l'offre à venir

Malgré ces perspectives positives, S&P Global a signalé plusieurs risques qui pourraient peser sur le secteur. Il s'agit notamment de l'offre excédentaire, de l'évolution des préférences en matière de commerce de détail et de la pression sur les rendements locatifs dans un contexte de dépenses d'investissement élevées de la part des propriétaires.

"Le volume des projets de vente au détail en cours d'élaboration soulève le risque d'une offre excédentaire potentielle, selon nous, en particulier dans les emplacements secondaires où la demande pourrait ne pas être suffisante pour absorber les nouveaux espaces commerciaux", a déclaré S&P Global.

Les taux de location pourraient également subir une pression à la baisse en raison de l'augmentation du volume de l'espace commercial.

S&P Global a souligné que d'autres facteurs tels que l'emplacement, la concurrence et la qualité des actifs pourraient également affecter les taux de location dans le secteur de l'immobilier commercial.

Selon le rapport 2024 Saudi Arabia Giga Projects Report de Knight Frank, 7,4 millions de mètres carrés de nouvelles surfaces commerciales sont en cours de développement, y compris des espaces à la porte de Diriyah, le Projet de la mer Rouge et NEOM.

En outre, la baisse des prix du pétrole, la volatilité du marché, l'escalade des tensions commerciales mondiales et un environnement géopolitique fragmenté pourraient freiner les dépenses publiques et la croissance économique non pétrolière dans le Royaume.

Citant le rapport Knight Frank, S&P Global a noté que l'offre immobilière de Riyad devrait augmenter de 50% d'ici à 2027, tandis que celle de Djeddah augmentera de 75% au cours de la même période.

"Cette croissance rapide pourrait conduire les propriétaires à proposer des remises sur les loyers, des modèles de bail à revenus partagés et d'autres mesures incitatives pour maintenir l'occupation des locaux. Les détaillants accordent de plus en plus d'importance à la fréquentation et à la diversité des locataires plutôt qu'à la superficie des locaux", indique l'analyse.

"Alors que les emplacements de premier choix à Riyad et Djeddah maintiendront probablement des taux de location stables en raison de la forte demande, les emplacements secondaires pourraient voir une baisse des valeurs locatives en raison de l'offre excédentaire", a conclu l’étude.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le secteur saoudien de la gestion d'actifs franchit les 266 milliards de dollars, selon Fitch Ratings

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  • Le secteur de la gestion d'actifs en Arabie saoudite a connu une croissance de 20% en glissement annuel en 2024
  • Fitch a attribué l'élan du secteur à plusieurs facteurs clés, notamment une base d'investisseurs croissante

RIYAD : Le secteur de la gestion d'actifs en Arabie saoudite a connu une croissance de 20% en glissement annuel en 2024, portant le total des actifs du secteur à 1 000 milliards de riyals saoudiens (266 milliards de dollars) pour la première fois, selon une nouvelle analyse de Fitch Ratings.

Dans son dernier rapport, l'agence de notation indique que le secteur devrait continuer à attirer des flux réguliers en 2025 et 2026, avec des actifs sous gestion qui devraient dépasser les 1,3 trillions de RS. 

Fitch a attribué l'élan du secteur à plusieurs facteurs clés, notamment une base d'investisseurs croissante, une démographie favorable, des réformes économiques en cours, des marchés de capitaux solides et des initiatives de transformation numérique.

Bashar Al-Natoor, responsable mondial de la finance islamique chez Fitch, a expliqué : "Le secteur de la gestion d'actifs en Arabie saoudite est le plus important du CCG, avec des actifs sous gestion qui ont dépassé les 1 000 milliards de RS, et une croissance supplémentaire est encore attendue."  

"Presque tous les fonds communs de placement cotés à la bourse saoudienne sont conformes à la charia, ce qui indique une forte demande de produits islamiques", a-t-il ajouté. 

Un rapport antérieur de Fitch, publié en octobre, a indiqué que la croissance en 2025 serait encore soutenue par un nombre croissant de particuliers fortunés recherchant des services de gestion d'actifs dans le Royaume.

Le gouvernement saoudien souhaite que les actifs sous gestion du secteur atteignent 40% du produit intérieur brut du Royaume d'ici à la fin de la décennie.

Le rapport indique également que les gestionnaires d'actifs affiliés à des banques en Arabie saoudite ont représenté près des deux tiers des revenus du secteur à la fin de 2024.

Cependant, Fitch a souligné que la concurrence internationale est susceptible de s'intensifier car des acteurs mondiaux tels que BlackRock, Goldman Sachs et Morgan Stanley, ainsi que Citigroup et Mizuho Bank, ont reçu l'autorisation réglementaire d'établir des sièges régionaux dans le Royaume.

L'analyse souligne qu'environ la moitié des actifs sous gestion de l'Arabie saoudite est détenue par des fonds privés, suivis par la gestion discrétionnaire de portefeuille et les fonds publics.

Les actifs des fonds privés sont principalement concentrés dans l'immobilier et les actions, tandis que la moitié des actifs sous gestion discrétionnaire est investie dans des actions locales.

Les actifs des fonds publics sont répartis entre les fonds du marché monétaire, les actions, les sociétés d'investissement immobilier et les instruments de dette.

Fitch a également noté que la capitalisation combinée des marchés d'actions cotées dans le CCG a dépassé les 4 000 milliards de dollars à la fin de 2024, sous l'impulsion de la bourse saoudienne.

Malgré ces bonnes perspectives, le rapport met en garde contre des difficultés potentielles, notamment les tensions commerciales et les fluctuations des prix du pétrole.

"Le marché n'est pas à l'abri des volatilités mondiales, telles que celles provoquées par l'augmentation des tarifs douaniers du gouvernement américain le 2 avril. Les variations des prix du pétrole font partie des facteurs clés qui pourraient affecter le secteur", a conclu le rapport de Fitch.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com