L'émissaire américain va se rendre en Israël pour tenter d'obtenir une trêve au Liban

 L'émissaire spécial du président américain, Amos Hochstein, a annoncé mercredi après ses entretiens à Beyrouth qu'il se rendrait en Israël dans le but de parvenir à un cessez-le-feu. (AFP)
L'émissaire spécial du président américain, Amos Hochstein, a annoncé mercredi après ses entretiens à Beyrouth qu'il se rendrait en Israël dans le but de parvenir à un cessez-le-feu. (AFP)
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Publié le Mercredi 20 novembre 2024

L'émissaire américain va se rendre en Israël pour tenter d'obtenir une trêve au Liban

  • Les Etats-Unis et la France multiplient les efforts visant à obtenir une trêve dans le conflit qui s'est intensifié fin septembre après plus d'un an d'échanges de tirs transfrontaliers entre le mouvement pro-iranien et Israël
  • Le Hezbollah a ouvert un front contre Israël au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023 qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza, disant agir en soutien au mouvement islamiste palestinien

BEYROUTH: L'émissaire spécial du président américain, Amos Hochstein, a annoncé mercredi après ses entretiens à Beyrouth qu'il se rendrait en Israël dans le but de parvenir à un cessez-le-feu dans la guerre entre le Hezbollah et l'armée israélienne qui se sont encore affrontés dans le sud du Liban.

Les Etats-Unis et la France multiplient les efforts visant à obtenir une trêve dans le conflit qui s'est intensifié fin septembre après plus d'un an d'échanges de tirs transfrontaliers entre le mouvement pro-iranien et Israël.

Le Hezbollah a ouvert un front contre Israël au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023 qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza, disant agir en soutien au mouvement islamiste palestinien.

Le mouvement islamiste libanais et l'armée israélienne sont entrés en guerre ouverte le 23 septembre, et l'armée israélienne mène des incursions dans le sud du Liban depuis le 30 septembre.

Arrivé mardi à Beyrouth, M. Hochstein a poursuivi mercredi à Beyrouth ses négociations pour tenter de parvenir à une trêve, après avoir déclaré la veille qu'une solution était "à portée de main" mais que c'était aux belligérants de "décider".

A l'issue de ses entretiens, il a déclaré qu'il se rendrait en Israël "dans quelques heures en Israël pour tenter de conclure cela si possible".

L'ambassadrice américaine à Beyrouth, Lisa Johnson, avait présenté jeudi dernier au Premier ministre libanais, Najib Mikati, et au chef du Parlement, Nabih Berri, un plan en 13 points prévoyant une trêve de 60 jours et le déploiement de l'armée dans le sud du Liban.

Mercredi, l'Agence nationale d'information libanaise (Ani) a fait état "de violents affrontements" dans le sud du pays, et ajouté que les forces israéliennes tentaient de "progresser vers les collines de Kfarchouba" sous une intense couverture de l'artillerie et de l'aviation.

Le Hezbollah a de son côté assuré qu'il continuait de repousser la progression des forces israéliennes, notamment vers l'importante bourgade de Khiam, à environ six kilomètres de la frontière.

Le mouvement libanais a par ailleurs annoncé que son chef, Naïm Qassem, allait s'exprimer.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, avait averti lundi que Israël "mènera(it) des opérations" militaires contre le Hezbollah même en cas d'accord de cessez-le-feu.

Un soldat libanais tué 

Les violences entre Israël et le Hezbollah ont fait plus de 3.540 morts depuis octobre 2023, la plupart depuis le début de la campagne israélienne massive de bombardements le 23 septembre. Côté israélien, 79 militaires et 46 civils ont été tués en 13 mois.

Israël dit vouloir éloigner le Hezbollah des régions frontalières du sud du Liban pour permettre le retour des quelque 60.000 habitants du nord d'Israël déplacés par les tirs du mouvement. Au Liban, des dizaines de milliers d'habitants ont également été déplacés.

L'armée libanaise a annoncé mercredi la mort d'un militaire dans une attaque israélienne dans le sud du Liban, au lendemain d'une frappe sur une de ses positions à Sarafand, une localité côtière à une quarantaine de kilomètres de la frontière, dans laquelle trois soldats ont été tués.

De son coté, l'armée israélienne a affirmé avoir visé plus de 100 "cibles terroristes" au cours de la journée écoulée et avoir tué deux commandants du Hezbollah dimanche dernier.

"Il n'y a pas de meilleure solution à ce stade que de respecter la résolution 1701" du Conseil de sécurité de l'ONU, a jugé mardi le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, en tournée dans le Golfe.

Cette résolution, qui a acté la fin de la précédente guerre entre Israël et le Hezbollah en 2006, stipule que seuls l'armée libanaise et les Casques bleus doivent être déployés à la frontière sud du Liban, impliquant un retrait du secteur des combattants du Hezbollah, mais aussi celui des soldats israéliens du territoire libanais.

Dix-sept morts à Gaza 

La situation au Moyen-Orient s'est enflammée depuis l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, l'armée israélienne a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

Au moins 17 personnes, dont un bébé et une adolesdente de 15 ans, ont été tuées mercredi dans de nouveaux raids de l'armée israélienne, a annoncé la Défense civile locale.

Mahmoud Joda, un Palestinien, a perdu son cousin et son oncle à Jabalia (nord). "La frappe a eu lieu la nuit. Nous dormions, nous sommes venus ici et nous les avons trouvés morts", a-t-il raconté à l'AFPTV.

L'armée israélienne a pour sa part fait état de la mort d'un de ses soldats dans des combats dans le nord.

Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se prononcer mercredi sur un projet de résolution réclamant un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, nouvelle tentative de faire pression sur les parties au conflit qui risque d'être bloquée par les Etats-Unis, alliés d'Israël.


Dans Gaza affamée, des Palestiniens se rabattent sur la viande de tortue

(Photo AFP)
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  • Faute de mieux, c'est la troisième fois que cette Palestinienne de 61 ans prépare un repas à base de tortue pour sa famille déplacée, qui vit aujourd'hui sous une tente à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza.
  • « La famine n'est pas seulement un risque, mais elle semble se développer rapidement dans presque toutes les régions de Gaza », a averti un collectif d'ONG internationales cette semaine.

KHAN YOUNES, TERROIRES PALESTINIENS : Dans une bande de Gaza où les protéines sont rares, certains se résignent à manger des tortues marines.

« Les enfants étaient réticents, on leur a dit que c'était aussi délicieux que du veau », explique Majida Qanan, qui surveille les morceaux de viande rouge mijotant sur un feu de bois.

« Certains en ont mangé, d'autres pas. »

Faute de mieux, c'est la troisième fois que cette Palestinienne de 61 ans prépare un repas à base de tortue pour sa famille déplacée, qui vit aujourd'hui sous une tente à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza.

Depuis 18 mois de guerre dévastatrice entre Israël et le mouvement islamiste Hamas, le territoire et ses 2,4 millions d'habitants se trouvent dans une situation humanitaire critique.

« La famine n'est pas seulement un risque, mais elle semble se développer rapidement dans presque toutes les régions de Gaza », a averti un collectif d'ONG internationales cette semaine.

Depuis le 2 mars, Israël bloque toute livraison humanitaire, accusant le Hamas de détourner l'aide. Le mouvement palestinien dément ces accusations et accuse en retour Israël d'utiliser « la famine comme arme de guerre ».

Selon le Bureau des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA), la bande de Gaza est aujourd'hui probablement plongée dans « la pire » situation humanitaire depuis le début de la guerre déclenchée le 7 octobre 2023 par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël.

En juin dernier, les acteurs du secteur humanitaire avaient évoqué des Palestiniens si démunis qu'ils en étaient parfois réduits à se nourrir d'aliments pour animaux ou d'herbe, et à boire l'eau des égouts.

Entretemps, une trêve, entrée en vigueur le 19 janvier, a permis d'augmenter les livraisons humanitaires, jusqu'au nouveau blocage israélien du 18 mars, suivi de la reprise de ses opérations militaires.

Les tortues, elles, sont tuées selon les rites halal, c'est-à-dire conformément aux préceptes de la religion musulmane, affirme Abdul Halim Qanan.

« S'il n'y avait pas de famine, on n'en mangerait pas, mais il faut bien compenser le manque de protéines avec quelque chose ».


Le président syrien reçoit un membre républicain du Congrès américain

Le président Al-Sharaa rencontre Cory Mills, membre du Congrès américain, à Damas. (Courtesy : SANA)
Le président Al-Sharaa rencontre Cory Mills, membre du Congrès américain, à Damas. (Courtesy : SANA)
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  • En janvier, les États-Unis ont annoncé un allègement temporaire des sanctions pour « ne pas entraver » la fourniture de services essentiels à la population syrienne. Ils ont cependant précisé qu'ils n'envisageraient pas d'assouplir davantage les sanctions
  • C'est la première visite du genre pour un élu américain depuis la chute de Bachar al-Assad en décembre.

DAMAS : Le président syrien par intérim, Ahmad al-Chareh, s'est entretenu à Damas avec un membre du Congrès américain, a indiqué samedi la présidence syrienne, ce qui constitue la première visite du genre pour un élu américain depuis la chute de Bachar al-Assad en décembre.

Cory Mills, membre du parti républicain, est arrivé vendredi en Syrie, accompagné de Marlin Stutzman, également membre du parti de Donald Trump.

Le nouveau président a rencontré M. Mills au palais présidentiel à Damas en présence de son ministre des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a indiqué la présidence dans un communiqué.

Le président syrien par intérim, Ahmad al-Chareh, s'est entretenu à Damas avec un membre du Congrès américain, a indiqué samedi la présidence syrienne, ce qui constitue la première visite du genre pour un élu américain depuis la chute de Bachar al-Assad en décembre.

Cory Mills, membre du parti républicain, est arrivé vendredi en Syrie, accompagné de Marlin Stutzman, également membre du parti de Donald Trump.

Le nouveau président a rencontré M. Mills au palais présidentiel à Damas en présence de son ministre des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a indiqué la présidence dans un communiqué.

Peu après l'arrivée d'Ahmed Chareh, Washington avait annoncé ne plus proposer de récompense pour son arrestation, après avoir reçu des « messages positifs » lors de la première visite officielle de diplomates américains à Damas après l'éviction de M. Assad.

Le nouveau gouvernement syrien cherche à obtenir une levée des sanctions internationales imposées à l'époque de Bachar al-Assad afin de relancer l'économie du pays, exsangue après 14 années de guerre civile.

Toutefois, certains pays souhaitent attendre de voir si les nouvelles autorités vont respecter les droits humains. 

En janvier, les États-Unis ont annoncé un allègement temporaire des sanctions pour « ne pas entraver » la fourniture de services essentiels à la population syrienne. Ils ont cependant précisé qu'ils n'envisageraient pas d'assouplir davantage les sanctions tant que des progrès sur des priorités telles que la lutte contre le « terrorisme » n'auront pas été constatés.

Les sanctions économiques ont un impact lourd sur le pays, où 90 % des Syriens vivent sous le seuil de pauvreté, selon l'ONU.

Une délégation ministérielle syrienne et le gouverneur de la Banque centrale doivent participer à des réunions avec le Fonds monétaire international et la Banque mondiale à Washington la semaine prochaine, ont récemment indiqué deux sources proches des participants.

La visite des deux élus américains intervient alors que les États-Unis ont annoncé le retrait prochain d'environ un millier de soldats américains déployés en Syrie pour lutter contre les jihadistes.

Washington a également mis en garde le même jour contre le risque d'attaques « imminentes » en Syrie, selon un message diffusé sur le site de l'ambassade américaine, fermée depuis 2012.


Les États-Unis annoncent réduire de moitié leurs effectifs militaires en Syrie

Les États-Unis ont commencé à retirer des centaines de soldats du nord-est de la Syrie, a rapporté le New York Times jeudi. (AFP/File)
Les États-Unis ont commencé à retirer des centaines de soldats du nord-est de la Syrie, a rapporté le New York Times jeudi. (AFP/File)
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  • Cette décision intervient près de trois mois après l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, qui est défavorable depuis longtemps à la présence américaine sur place et prône un retour à une politique isolationniste des États-Unis.
  • La présence américaine en Syrie va être ramenée « à moins d'un millier de soldats dans les mois prochains », sur environ 2 000 actuellement, a déclaré Sean Parnell, le porte-parole du Pentagone, dans un communiqué.

WASHINGTON : Les États-Unis ont annoncé vendredi qu'ils allaient réduire de moitié leur présence militaire en Syrie, estimant avoir lutté avec « succès » contre le groupe État islamique (EI), même si des groupes djihadistes demeurent actifs dans un pays encore fragile.

Cette décision intervient près de trois mois après l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, qui est défavorable depuis longtemps à la présence américaine sur place et prône un retour à une politique isolationniste des États-Unis.

Les États-Unis sont présents sur le sol syrien depuis des années, notamment dans le cadre de la coalition internationale contre l'EI.

La présence américaine en Syrie va être ramenée « à moins d'un millier de soldats dans les mois prochains », sur environ 2 000 actuellement, a déclaré Sean Parnell, le porte-parole du Pentagone, dans un communiqué.

« Cette consolidation démontre les progrès considérables réalisés pour réduire l'attrait et les capacités opérationnelles du groupe Etat islamique, tant dans la région que dans le monde », a-t-il dit, évoquant plus globalement « le succès des États-Unis contre l'EI ».

Arrivé au pouvoir à Washington le 20 janvier, Donald Trump est depuis longtemps sceptique sur la présence militaire en Syrie. Et la chute fin décembre de Bachar al-Assad, remplacé à la tête du pays par une coalition menée par des islamistes, n'a pas changé la donne.

La prise de contrôle de pans entiers de la Syrie et de l'Irak par l'EI à partir de 2014 a déclenché l'intervention d'une coalition internationale menée par les États-Unis, dont l'objectif principal était de soutenir les unités de l'armée irakienne et les Kurdes qui combattaient l'EI au sol par les airs.

Mais Washington a alors aussi déployé des milliers de ses soldats pour soutenir ces troupes locales et mener ses propres opérations militaires.
« L'armée américaine va rester prête à mener des frappes contre ce qu'il reste de l'EI en Syrie », a déclaré vendredi le porte-parole du Pentagone, qui dit maintenir « des capacités importantes dans la région ».

Les États-Unis disposent actuellement d'environ 2 500 soldats en Irak, un chiffre appelé à diminuer.

La sécurité en Syrie reste précaire depuis la chute de Bachar al-Assad, après près de 14 ans d'une guerre déclenchée par la répression violente de manifestations antigouvernementales en 2011.

À la tête de forces de sécurité dominées par d'anciens rebelles islamistes, les autorités syriennes de transition ont la lourde tâche de maintenir la sécurité dans un pays multiethnique et multiconfessionnel où de nombreux groupes armés, parmi lesquels des djihadistes, sont encore présents.