PARIS: Le président du Sénat Gérard Larcher (LR) a estimé jeudi qu'il y avait "nécessité" à "reprendre le texte" sur l'immigration voté en 2023 et largement censuré par le Conseil constitutionnel.
"Il faut une loi complétée car nous avons déjà voté une loi sur l'immigration, elle a été censurée essentiellement pour des motifs de forme et donc reprendre le texte, c'est une nécessité parce qu'il nous faut une politique de régulation des flux migratoires qui soit complète et qui nous donne les outils pour agir", a déclaré le responsable politique sur Europe 1 et Cnews.
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau prépare un projet de loi sur l'immigration pour début 2025, reprenant pour l'essentiel les mesures censurées par le Conseil constitutionnel, que le ministre, alors président du groupe LR au Sénat, avait largement contribué à ajouter au texte initial.
Le très droitier ministre de l'Intérieur prévoit notamment de diminuer des droits sociaux des migrants afin que le pays soit "moins attractif", avec l'allongement par exemple de la durée de résidence nécessaire aux étrangers pour bénéficier des prestations familiales. Il envisage également d'allonger le délai maximum en centre de rétention administrative pour les étrangers "dangereux", et de durcir les conditions du regroupement familial.
"Les Français attendent de la clarté, des actes et de la détermination", a estimé Gérard Larcher, vantant "une attente des Français" sur le sujet.
"J'ai souvent été quelqu'un qui a cherché la voie de l'équilibre mais, sur les questions de sécurité, aujourd'hui, le temps est venu de parler clair, d'avoir des réponses claires et efficaces", a-t-il insisté.
"Est ce qu'on estime que l'état actuel de la situation est satisfaisant? Moi, je ne crois pas", a lancé jeudi sur Sud radio la porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon.
Elle a précisé par ailleurs que des "accords semblables" à ceux passés par l'Italie avec l'Albanie étaient "à l'étude au ministère de l'Intérieur".
Cet accord bilatéral controversé passé entre Rome et Tirana a permis l'arrivée de premiers migrants arrêtés dans les eaux italiennes en Albanie mercredi. Il s'agit d'une externalisation de la demande d'asile jamais vue en Europe.
Parvenir à de tels accords avec des pays tiers, "prend beaucoup de temps", a-t-elle expliqué.