L'Iran menace de prendre des "mesures" après les sanctions européennes

L'Union européenne a imposé vendredi des sanctions au ministre iranien de la défense, Mohammad Reza Ashtiani, et aux Gardiens de la révolution pour avoir fourni des missiles et des drones. (AFP/File Photo)
L'Union européenne a imposé vendredi des sanctions au ministre iranien de la défense, Mohammad Reza Ashtiani, et aux Gardiens de la révolution pour avoir fourni des missiles et des drones. (AFP/File Photo)
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Publié le Mercredi 11 septembre 2024

L'Iran menace de prendre des "mesures" après les sanctions européennes

  • M. Kanani a une nouvelle fois démenti que son pays ait livré des armes à la Russie pour être utilisées dans la guerre en Ukraine.
  • En représailles, les Etats-Unis, ennemi juré de l'Iran, ont annoncé avoir pris, avec des pays alliés, des sanctions à l'encontre de six entreprises iraniennes de drones et missiles balistiques.

TEHERAN : L'Iran a menacé de prendre des "mesures" en réponse aux nouvelles sanctions annoncées par le Royaume-Uni, l'Allemagne et la France et démenti à nouveau les accusations sur des livraisons de missiles balistiques à la Russie utilisés pour frapper l'Ukraine.

"Cette action des trois pays européens s'inscrit dans la continuité de la politique hostile de l'Occident et du terrorisme économique contre le peuple iranien", a affirmé mardi soir le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Nasser Kanani, dans un communiqué.

"La République islamique d'Iran y répondra de manière appropriée et proportionnelle", a-t-il ajouté sans détailler ces "mesures".

Mais M. Kanani a une nouvelle fois démenti que son pays ait livré des armes à la Russie pour être utilisées dans la guerre en Ukraine.

"Comme cela a été souligné auparavant, toute affirmation selon laquelle la République islamique d'Iran aurait vendu des missiles balistiques à la Fédération de Russie est totalement infondée et fausse", a déclaré M. Kanani.

Mardi, les gouvernements français, allemand et britannique ont condamné "l'exportation par l'Iran et l'acquisition par la Russie de missiles balistiques iraniens" et annoncé qu'ils allaient prendre de nouvelles sanctions contre Téhéran visant notamment le transport aérien.

"Nous avons maintenant confirmation que l'Iran a effectué ces transferts" de missiles, ont indiqué dans un communiqué commun les diplomaties des trois pays. "Nous prendrons des mesures immédiates pour dénoncer nos accords bilatéraux de services aériens avec l'Iran."

Par la suite, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, lors d'une conférence de presse à Londres avec son homologue britannique David Lammy, a affirmé que "la Russie avait reçu des livraisons de missiles balistiques et les utilisera probablement dans les semaines à venir en Ukraine contre les Ukrainiens".

En représailles, les Etats-Unis, ennemi juré de l'Iran, ont annoncé avoir pris, avec des pays alliés, des sanctions à l'encontre de six entreprises iraniennes de drones et missiles balistiques, fournisseurs de la Russie dans le cadre d'un contrat signé fin 2023, ainsi que de 10 de leurs responsables et employés.

La compagnie aérienne iranienne Iran Air figure parmi les cibles de ces sanctions économiques, pour avoir effectué des livraisons, selon le département du Trésor.

Mercredi, le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a lui aussi démenti les accusations occidentales et dénoncé les sanctions.

"L'Iran n'a pas livré de missiles balistiques à la Russie. Point final", a-t-il écrit sur X.

"Une fois de plus, les Etats-Unis et le groupe E3 (Londres, Paris et Berlin) ont agi sur la base de renseignements faux et d'une logique erronée", a-t-il déclaré. "Les sanctions ne sont pas la solution, mais sont une partie du problème."


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.