DACCA : Les diplomates de l'Union européenne au Bangladesh se sont déclarés mardi "très inquiets" en raison d'informations concernant des attaques contre des minorités, au lendemain de la fuite de la Première ministre du pays en proie à des émeutes meurtrières.
"Les chefs de mission de l'UE à Dacca sont très inquiets du fait d'informations faisant état de multiples attaques contre des lieux de culte et des membres de minorités religieuses, ethniques et autres au Bangladesh", est-il écrit dans un communiqué de l'Union européenne au Bangladesh, publié sur X et reposté par l'ambassadeur de l'UE dans ce pays Charles Whiteley.
Des commerces et des maisons appartenant à des hindous - une communauté parfois considérée dans ce pays à majorité musulmane comme ayant été proche de la dirigeante déchue Sheikh Hasina - ont été attaqués lundi, selon des témoins. La maison d'un musicien hindou célèbre, Rahul Ananda, a également été incendiée.
La journée de lundi a été la plus meurtrière depuis le début des manifestations en juillet, avec au moins 113 personnes tuées.
La police a signalé que des foules avaient lancé des attaques contre les alliés de Mme Hasina. Les bureaux du parti de Mme Hasina, la Ligue Awami, ont été incendiés et pillés dans tout le pays, ont indiqué des témoins oculaires à l'AFP.
"Nous appelons d'urgence toutes les parties à faire preuve de retenue, au rejet de la violence communautaire et au respect des droits de l'homme de tous les Bangladais", déclarent les chefs de mission dans le communiqué, en saluant par ailleurs "les efforts déployés par le mouvement étudiant et d'autres pour protéger les minorités".
Mardi, le ministre indien des Affaires étrangères, S. Jaishankar, a également déclaré que New Delhi "surveillait la situation en ce qui concerne le statut des minorités".
Il a ajouté que le gouvernement resterait "profondément préoccupé jusqu'à ce que l'ordre public soit visiblement rétabli".