Des coupoles, on en voit en Orient comme en Occident et Paris n’en manque pas

Cette photographie prise à Paris le 1er novembre 2023 montre la coupole du Panthéon (G) et la coupole de l'hôtel des Invalides. (Photo MIGUEL MEDINA / AFP)
Cette photographie prise à Paris le 1er novembre 2023 montre la coupole du Panthéon (G) et la coupole de l'hôtel des Invalides. (Photo MIGUEL MEDINA / AFP)
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Publié le Mercredi 17 juillet 2024

Des coupoles, on en voit en Orient comme en Occident et Paris n’en manque pas

  • Comme pour un grand nombre de mots passés de l’arabe au français, les dictionnaires ont commencé par donner à « coupole » une origine italienne, espagnole, voire latine
  • C’est bien l’arabe القبَّة : al-qubba qui aura donné à la fois « coupole » et « alcôve ». En linguistique, on parle de doublet

PARIS: Comme pour un grand nombre de mots passés de l’arabe au français, les dictionnaires ont commencé par donner à « coupole » une origine italienne, espagnole, voire latine : comme dérivé de e l’italien cupola, lui-même emprunté au latin cupula : cuve. Selon le Trésor de la langue française (Tlf), qui ignore l’hypothèse arabe, l’italien cupola est attesté depuis 1348 comme terme d’architecture, et a été emprunté avec transposition de sens au bas-latin cupula, « petite cuve, tonnelet ».

Or, au mot alcôve, le même dictionnaire affirme que ce dernier, dérivé de l’espagnol alcoba, lui-même emprunté à l’arabe al-qubba, est « attesté depuis 1272 au sens de "coupole" (Alfonso X El Sabio, General Estoria, 1954) ». L’italien cupola n’aura donc été qu’un intermédiaire. Du reste, si cupola est le diminutif de cupa, comment ne pas faire de lien entre cupa et l’espagnol alcoba : il suffit d’ajouter à cupa l’article arabe al (comme dans « algèbre »).

En fait, au commencement, il y eut « alcôve ». Passé de la littérature romantique au roman policier, le mot a longtemps fait le lit de l’orientalisme. Avec le « roman de mœurs contemporaines » de Jules Rouquette : L’Alcôve et le confessionnal (éd. Dubois, 1887) et des "alcôves littéraires", où il était de bon ton de chuchoter, "de sa voix chaste des secrets d’alcôve " (Anatole France, Le Lys rouge), "tandis que l’argent des pièces de soie orientale chantait le plus haut, au fond de l’alcôve géante" (Emile Zola, Au Bonheur des dames).

C’est bien l’arabe القبَّة : al-qubba qui aura donné à la fois « coupole » et « alcôve ». En linguistique, on parle de doublet. Le deuxième mot, on le voit, a gardé l’article arabe « al ». À partir du XIVe siècle, le mot désigne une « petite pièce intime ».

Passé à l’espagnol alcoba en 1202, au sens de « endroit où l’on fait le pesage public », selon le Trésor de la langue française (TLF), puis, à partir de 1272, au sens de « coupole ». À partir du XVIe siècle, c’est un « coin réservé à un lit ou à un divan ». D’après le Dictionnaire des dictionnaires (Supplément 1895), « C’est Mme de Rambouillet qui, au retour d’un voyage en Espagne, aurait fait connaître ces réduits chez nous ».

La plus ancienne occurrence (1646), signalée par Tlf, figure dans une Epître à Mme de Motteville, de F. le Métel de Boisrobert : « Quoi ! Pourroit-elle, estant si bien en Cour, / Perdre avec nous un seul moment du jour, / Et nous chercher, apres s'estre trouvée / Dedans l’Alcove en la chambre privée ? ». 

Orthographié d’abord sans l’accent circonflexe : « Les lits d'Espagne sont sans rideaux, et ceux des deux alcoves étant ouverts… » (A. F. Prévost, Le philosophe anglais, p. 228*, éd. P. Vaillant, 1777), le mot a eu un temps le genre masculin, critiqué par Littré, au XVIIIe siècle, et même plus tôt, par Jean d’Aisy, dans Le génie de la langue française (éd. L. D’Houry, 1685, p. 267) : « Ce mot est féminin. Les italiens disent de même, una alcova. M. Miton le croit pourtant masculin. » 

Des coupoles, on en voit en Orient comme en Occident. Et Paris n’en manque pas. Il y a même une célèbre brasserie qui porte ce nom, comme l’écrit Simenon dans La tête d’un homme :

« Au carrefour Montparnasse, la vie battait son plein. Il était midi et demi. Malgré l’automne, les terrasses des quatre grands cafés qui s’alignent à proximité du boulevard Raspail regorgeaient de consommateurs parmi lesquels il y avait une proportion de quatre-vingts pour cent d’étrangers.

Maigret marcha jusqu’à la Coupole, avisa l’entrée du bar américain où il pénétra (…)

Et puis, il y a la belle coupole de l’Académie française… Et savez-vous comment on appelle les membres de l’Académie ? Des « Coupolés ». Ainsi, Amin Malouf est un « Coupolé », tout comme feue Assia Djebar fut une « Coupolée ». 

Bientôt, une nouvelle rubrique : « Le mot du mois »
Par Arab News en français -
Académie française: Amin Maalouf élu secrétaire perpétuel
Par El Watan -

Les chameliers de Tabuk célèbrent l'Aïd au rythme d'Al-Hijini

Connu pour ses mélodies simples et son tempo rapide, Al-Hijini accompagne naturellement les voyageurs et les caravanes du désert. (SPA)
Connu pour ses mélodies simples et son tempo rapide, Al-Hijini accompagne naturellement les voyageurs et les caravanes du désert. (SPA)
Connu pour ses mélodies simples et son tempo rapide, Al-Hijini accompagne naturellement les voyageurs et les caravanes du désert. (SPA)
Connu pour ses mélodies simples et son tempo rapide, Al-Hijini accompagne naturellement les voyageurs et les caravanes du désert. (SPA)
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  • Le tempo des vers s'aligne sur les pas réguliers des chameaux, créant un mélange harmonieux de mots et de mouvements.
  • - Traditionnellement interprété en solo, Al-Hijini est souvent chanté de manière communautaire lors des célébrations.

TABOUK :  l'Aïd est une fête radieuse, imprégnée du parfum de la terre, du souvenir des ancêtres et de traditions profondément enracinées, transmises avec fierté d'une génération à l'autre.

Ici, où les sables s'étendent à l'infini, les chameliers connus sous le nom de hajjanah forment des processions majestueuses, offrant leurs salutations aux habitants tout en chantant Al-Hijini, une poésie qui fait vibrer le cœur, des histoires de fierté, d'amour et de loyauté, préservant ainsi l'âme du désert. 

Al-Hijini est profondément lié à la culture bédouine et sert de moyen d'expression des émotions. (SPA)
Al-Hijini est profondément lié à la culture bédouine et sert de moyen d'expression des émotions. (SPA)

Chez les habitants de Tabouk, les coutumes empreintes d'authenticité et de dignité prennent vie lors des vibrantes célébrations de l'Aïd.

Ce sont un mélange d'héritage et de vie contemporaine, ancrés dans le rythme nomade du désert. Les chameaux, spécialement parés pour l'occasion, jouent un rôle central dans les festivités ; les cavaliers s'élancent à travers les sables en chantant joyeusement des vers traditionnels.

La poésie Al-Hijini tire son nom des chameaux bien dressés utilisés pour la chevauchée et la course. Les cavaliers récitent des vers lyriques qui abordent divers thèmes de la vie, souvent axés sur le patriotisme et la romance. Le rythme correspond aux pas réguliers des chameaux, créant un mélange harmonieux de mots et de mouvement. 

Connu pour ses mélodies simples et son tempo rapide, Al-Hijini accompagne naturellement les voyageurs et les caravanes du désert. (SPA)
Connu pour ses mélodies simples et son tempo rapide, Al-Hijini accompagne naturellement les voyageurs et les caravanes du désert. (SPA)

Connu pour ses mélodies simples et son tempo rapide, Al-Hijini remonte le moral et apaise la solitude des voyageurs et des caravanes du désert. Il est profondément lié à la culture bédouine, servant de moyen d'expression des émotions, d'enregistrement des expériences quotidiennes, de transmission de la sagesse et de préservation des proverbes ancestraux.

Traditionnellement interprété en solo, Al-Hijini devient souvent un chant communautaire lors de célébrations telles que l'Aïd, la récitation collective reflétant l'unité et la solidarité des communautés du désert de Tabouk.***

Connu pour ses mélodies simples et son tempo rapide, Al-Hijini accompagne naturellement les voyageurs et les caravanes du désert. (SPA)
Connu pour ses mélodies simples et son tempo rapide, Al-Hijini accompagne naturellement les voyageurs et les caravanes du désert. (SPA)

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Yara Shahidi et le podcast «The Optimist Project»

Yara Shahidi (à gauche) et Keri Shahidi font la promotion de leur nouveau podcast «The Optimist Project» à Time Square le 20 novembre 2024. (Images Getty)
Yara Shahidi (à gauche) et Keri Shahidi font la promotion de leur nouveau podcast «The Optimist Project» à Time Square le 20 novembre 2024. (Images Getty)
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  •  Shahidi a lancé ce podcast afin d'explorer les moyens de vivre une vie plus épanouie grâce à divers invités spéciaux présents dans chaque épisode
  • Diplômée de Harvard, elle explique qu'elle a été inspirée par les conversations dynamiques qu'elle a avec les membres de sa famille diversifiée

DUBAÏ: L'actrice et animatrice de podcast Yara Shahidi figure sur la liste des 33 «visionnaires, créateurs, icônes et aventuriers» du monde entier établie par le National Geographic. Elle a évoqué, dans un entretien accordé au magazine, le projet qui lui a permis d'accéder à cette liste.

En 1888, la National Geographic Society a été fondée par 33 pionniers à Washington. Ces «penseurs audacieux... avaient pour objectif de réimaginer la façon dont nous découvrons notre monde». Beaucoup de choses ont changé depuis, mais la mission qui les guidait – élargir les connaissances et promouvoir la compréhension – nous anime toujours. C'est dans cet esprit que nous vous présentons le National Geographic 33, une collection de visionnaires, de créateurs, d'icônes et d'aventuriers du monde entier», explique le magazine à propos de sa nouvelle liste.

Mme Shahidi, dont le père est iranien et qui est en partie originaire du Moyen-Orient, figure sur la liste dans la sous-section «Créateurs», qui célèbre les «penseurs qui sortent des sentiers battus et qui développent des solutions novatrices».

L'actrice de «Black-ish» et «Grown-ish» a été mise en avant grâce à son podcast «The Optimist Project».

Mme Shahidi, âgée de 25 ans, a lancé ce podcast afin d'explorer les moyens de vivre une vie plus épanouie grâce à divers invités spéciaux présents dans chaque épisode.

Diplômée de Harvard, Mme Shahidi explique qu'elle a été inspirée par les conversations dynamiques qu'elle a avec les membres de sa famille diversifiée. L'actrice a deux frères – l'un est acteur et l'autre travaille dans la mode – tandis que son père Afshin Shahidi est directeur de la photographie. Son cousin est le rappeur Nas et son grand-père était un militant des Black Panthers. Mme Shahidi et sa mère, Keri Shahidi, qui dirigent ensemble leur propre société de médias, 7th Sun Productions, ont décidé de faire connaître leurs réflexions à un public plus large avec le podcast, qui a été lancé en 2024.

«Nous nous sentons tellement chanceuses d'avoir ces conversations», a déclaré Keri, coproductrice de Shahidi, au National Geographic. «Mais nous avons également ressenti le besoin de nous assurer que d'autres personnes avaient la possibilité d'entendre ce que nous entendions».

Jusqu'à présent, les invités du podcast ont été Ego Nwodim, star du Saturday Night Live, Courtney B. Vance, acteur lauréat d'un prix Tony, et Laurie Santos, professeur de psychologie à l'université de Yale.

«Le fait de devoir consacrer autant d'efforts à la survie ne permet pas au cerveau de réfléchir à la question suivante: pourquoi vivons-nous?», a déclaré Mme Shahidi. «Qu'est-ce qui me donnerait envie de me réveiller le lendemain?»

Dans sa conversation avec le National Geographic, elle a poursuivi en reconnaissant qu'il s'agissait d'un moment difficile pour la prochaine génération de dirigeants. «Il est accablant de penser à quel point certains de ces systèmes sont brisés, à quel point certains de nos outils de changement sont imparfaits... mais cela s'accompagne d'un déferlement de jeunes gens très inspirés et très motivés.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les éditeurs saoudiens se connectent au monde entier à la foire de Bologne

L'Arabie saoudite a inauguré son pavillon à la Foire du livre pour enfants de Bologne au centre d'exposition BolognaFiere à Bologne, en Italie. (SPA)
L'Arabie saoudite a inauguré son pavillon à la Foire du livre pour enfants de Bologne au centre d'exposition BolognaFiere à Bologne, en Italie. (SPA)
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  • Le directeur général de la Commission de la littérature, de l'édition et de la traduction a déclaré que la participation du Royaume visait à présenter un éventail de programmes.
  • M. Al-Wasel a ajouté que la foire constituait une plate-forme précieuse pour les éditeurs saoudiens, leur permettant d'entrer en contact et d'échanger des connaissances avec leurs homologues internationaux.

RIYAD : L'Arabie saoudite a inauguré son pavillon à la Foire du livre pour enfants de Bologne, qui s'est tenue du 31 mars au 3 avril au centre d'exposition BolognaFiere à Bologne, en Italie.

Abdullatif Al-Wasel, directeur général de la Commission de la littérature, de l'édition et de la traduction, a déclaré que la participation du Royaume visait à présenter une série de programmes, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

Il a ajouté que ces efforts visaient à développer l'industrie de l'édition, à encourager l'engagement culturel, à soutenir les éditeurs et les agents littéraires saoudiens dans le monde entier et à mettre en valeur le riche patrimoine intellectuel et la production littéraire du Royaume. 

M. Al-Wasel a ajouté que la foire constituait une plate-forme précieuse pour les éditeurs saoudiens, leur permettant d'entrer en contact et d'échanger des connaissances avec leurs homologues internationaux.

Le pavillon du Royaume comprend la participation d'entités culturelles telles que l'Académie mondiale du roi Salman pour la langue arabe, la Bibliothèque publique du roi Abdulaziz, la Bibliothèque nationale du roi Fahd et l'Association de l'édition.

L'académie du roi Salman présente ses efforts visant à renforcer la présence mondiale de la langue arabe et à soutenir le contenu arabe dans les domaines culturel et universitaire, a rapporté l'agence SPA.

L'académie présente ses dernières publications et met en avant ses contributions au développement de contenus linguistiques et fondés sur la connaissance, ainsi que ses projets en matière d'aménagement linguistique, de politique, de linguistique informatique, d'éducation et d'initiatives culturelles.