Présidentielle indécise en Iran, un réformateur veut créer la surprise

Des affiches du candidat iranien à la présidentielle Saeed Jalili sont visibles dans une rue de Téhéran, en Iran, le 27 juin 2024. (Reuters)
Des affiches du candidat iranien à la présidentielle Saeed Jalili sont visibles dans une rue de Téhéran, en Iran, le 27 juin 2024. (Reuters)
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Publié le Vendredi 28 juin 2024

Présidentielle indécise en Iran, un réformateur veut créer la surprise

  • Comme il est de tradition, le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, a été l'un des premiers à voter devant des dizaines de caméras dans un bureau de Téhéran
  • La surprise pourrait provenir du seul candidat réformateur, Massoud Pezeshkian, un député de 69 ans qui était quasi-inconnu lorsqu'il a été autorisé à concourir par le Conseil des Gardiens

TÉHÉRAN: Les opérations de vote ont été prolongées vendredi jusqu'à 22h00 (18h30 GMT) en Iran pour une présidentielle dont l'issue s'annonce incertaine en raison de la percée d'un réformateur face à des candidats conservateurs divisés.

Cette prolongation a été annoncée par le ministère de l'Intérieur, qui pourrait encore l'étendre jusqu’à minuit.

Les autorités n'ont donné aucun chiffre sur la participation, alors que quelque 61 millions d'électeurs étaient appelés à voter.

Toute la journée, les médias d'Etat ont montré des files d'hommes et de femmes patientant, un document d'identité à la main, avant de déposer leur bulletin dans l'urne dans des mosquées ou des écoles.

L'ayatollah Ali Khamenei a voté dès 08H00 (04H30 GMT), devant des dizaines de caméras, à Téhéran.

"Nous recommandons à notre cher peuple de prendre le vote au sérieux et d'y participer", a-t-il déclaré.

Cette élection a été organisée dans la hâte après la mort du président Ebrahim Raïssi dans un accident d'hélicoptère le 19 mai.

Elle est suivie avec attention à l'étranger alors que l'Iran, poids-lourd du Moyen-Orient, est au cœur de plusieurs crises géopolitiques, de la guerre à Gaza au dossier nucléaire, dans lesquelles il s'oppose aux pays occidentaux.

Quatre candidats sont en lice.

Si aucun d'entre eux ne rassemble plus de la moitié des suffrages, un second tour se tiendra le 5 juillet, ce qui n'a été le cas que lors d'une seule présidentielle, en 2005, depuis l'avènement de la République islamique il y a 45 ans.

Les résultats officiels sont attendus au plus tard dimanche, mais des estimations devraient être publiées samedi.

Espoir

La surprise pourrait provenir du seul candidat réformateur, Massoud Pezeshkian, un député de 69 ans qui était quasi-inconnu lorsqu'il a été autorisé à concourir par le Conseil des Gardiens, l'organe chargé de superviser les élections.

D'apparence discrète mais s'exprimant sans détour, ce médecin issu de la minorité azérie a redonné espoir aux camps réformateur et modéré, totalement marginalisés ces dernières années par les conservateurs et ultraconservateurs.

Face à lui, les partisans du pouvoir actuel se divisent entre les candidats Mohammad-Bagher Ghalibaf, président conservateur du Parlement, et Saïd Jalili, ancien négociateur ultraconservateur du dossier nucléaire et hostile à un rapprochement avec l'Occident.

Pour espérer l'emporter, Massoud Pezeshkian doit compter sur une forte augmentation de la participation par rapport aux dernières élections, boudées par environ la moitié des électeurs.

Seuls 49% d'entre eux avaient voté à la présidentielle de 2021, pour laquelle aucun candidat réformateur ou modéré d'envergure n'avait été autorisé à concourir.

Des opposants, notamment ceux de la diaspora, ont appelé au boycott du scrutin.

L'ancien président réformateur Mohammad Khatami, qui n'avait pas participé aux législatives en mars afin de protester contre la disqualification des réformistes, a voté dans la matinée.

Pour Mohammad Reza Hadi, un électeur de 37 ans interrogé dans un bureau de vote de Téhéran, il est important de voter "afin de choisir nous-mêmes le sort politique de notre pays". "C'est une façon d'exprimer nos revendications", a ajouté Ehsan Ajdi, un employé, à l'AFP.

Le voile en débat

Quel que soit le résultat, l'élection devrait avoir des répercussions limitées car le président a des pouvoirs restreints: il est chargé d'appliquer, à la tête du gouvernement, les grandes lignes politiques fixées par le guide suprême, qui est le chef de l'Etat.

Au cours des débats, l'ultraconservateur Saïd Jalili a critiqué les modérés pour avoir signé en 2015 l'accord sur le nucléaire iranien avec les grandes puissances, qui "n'a pas du tout profité à l'Iran".

"Sommes-nous censés être éternellement hostiles à l'Amérique ou aspirons-nous à résoudre nos problèmes avec ce pays?", s'est lui interrogé M. Pezeshkian, en appelant à une relance de l'accord nucléaire afin d'entraîner une levée des sévères sanctions qui affectent l'économie iranienne.

Par ailleurs, la question très sensible du port du voile obligatoire pour les femmes s'est imposée dans la campagne, près de deux ans après le vaste mouvement de contestation qui avait secoué le pays fin 2022 à la suite du décès de Mahsa Amini, arrêtée pour non-respect du code vestimentaire.

Dans les débats télévisés, les candidats ont pris leurs distances avec les interpellations policières, parfois musclées, des femmes refusant de porter le hijab dans les lieux publics.

"Nous ne devrions en aucun cas traiter les femmes iraniennes avec une telle cruauté", a déclaré Mostafa Pourmohammadi, le seul candidat religieux.

 

 


En Syrie, la société civile se mobilise pour empêcher tout retour à l'autoritarisme

Des représentants de la société civile syrienne réfléchissent à des stratégies pour s'assurer que leur pays ne retourne pas à l'autoritarisme, dans une scène inimaginable sous le régime du président Bachar al-Assad, dans la cour d'une maison traditionnelle du vieux Damas, le 6 janvier 2025. (AFP)
Des représentants de la société civile syrienne réfléchissent à des stratégies pour s'assurer que leur pays ne retourne pas à l'autoritarisme, dans une scène inimaginable sous le régime du président Bachar al-Assad, dans la cour d'une maison traditionnelle du vieux Damas, le 6 janvier 2025. (AFP)
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  • La société civile est déterminée à s'imposer dans la nouvelle Syrie pour empêcher tout retour à l'autoritarisme
  • Depuis qu'une coalition emmenée par des islamistes radicaux a pris le pouvoir le 8 décembre à l'issue d'une offensive armée, Damas foisonne de réunions publiques, autrefois interdites, donnant lieu à des retrouvailles émouvantes

DAMAS: Dans le patio d'une maison traditionnelle de Damas, des militants discutent du rôle qu'ils veulent jouer dans la période transitoire: réprimée sous Bachar al-Assad, la société civile est déterminée à s'imposer dans la nouvelle Syrie pour empêcher tout retour à l'autoritarisme.

Depuis qu'une coalition emmenée par des islamistes radicaux a pris le pouvoir le 8 décembre à l'issue d'une offensive armée, Damas foisonne de réunions publiques, autrefois interdites, donnant lieu à des retrouvailles émouvantes entre les militants de l'intérieur et ceux revenus d'exil.

Les dirigeants d'une plateforme réunissant des dizaines d'organisations de la société civile, Madaniya, ont rencontré le nouveau dirigeant syrien, Ahmad al-Chareh, le 4 janvier pour exprimer leurs revendications.

"Nous avons souligné le rôle essentiel que doit jouer la société civile dans la transition politique", assure la directrice exécutive de Madaniya, Sawsan Abou Zainedin, résumant cette réunion lors d'une conférence du collectif.

"Nous avons insisté sur la nécessité de ne pas désigner des personnes d'un seul camp" au sein de l'autorité transitoire, ajoute-t-elle, alors que le nouvel homme fort de la Syrie a nommé ses fidèles aux postes-clés.

Sawsan Abou Zaineddin, qui a rencontré Chareh en compagnie du fondateur de Madaniya, l'homme d'affaires syro-britannique Ayman Asfari, indique qu'ils ont même évoqué "le problème" de la "nomination de jihadistes étrangers" au sein du ministère de la Défense.

Ahmad al-Chareh est le chef d'un groupe islamiste radical, Hayat Tahrir al-Sham (HTS), qui affirme avoir rompu avec le jihadisme.

Mais il a nommé au moins six jihadistes étrangers à des postes de commandement au sein de la future armée, qu'il entend constituer après la dissolution des groupes armés dans le pays, morcelé par une guerre civile qui a fait en 13 ans plus d'un demi-million de morts.

- "Vide constitutionnel" -

La responsable de Madaniya souligne en outre qu'ils ont demandé "une transparence absolue" dans la préparation de la conférence de dialogue national que le pouvoir entend organiser et le choix des participants.

Le ministre des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a déclaré qu'une commission élargie allait être créée pour préparer cette conférence, dont la date n'a pas été annoncée.

"Nous sommes dans une situation de vide constitutionnel, dans une période de transition après 62 ans de règne du parti Baas", explique à l'AFP l'avocat Abdulhay Sayed, les nouvelles autorités ayant gelé la Constitution et le Parlement.

Ce juriste est l'un des plus de 300 signataires d'une pétition appelant à des élections libres à l'Ordre des avocats, où les nouvelles autorités ont nommé d'office un nouveau bâtonnier pour remplacer le précédent imposé par l'ancien régime.

Il souligne que la conférence de dialogue sera "cruciale", à condition que les organisations représentant la société civile ainsi que les syndicats y soient conviés, ce qui permettrait d'instaurer un "contre-pouvoir" et d'empêcher tout retour à l'autoritarisme.

"La conférence doit établir une feuille de route pour une loi électorale en vue d’élire une assemblée constituante dans un an. Cette assemblée sera chargée de rédiger une Constitution permanente et pourra, par la suite, se transformer en un parlement", préconise-t-il.

Or le nouveau dirigeant syrien a affirmé lors d'une interview à la chaîne al-Arabiya que la tenue d'élections pourrait prendre quatre ans, alors que le pays est assoiffé de liberté.

- Les femmes bougent -

Le pouvoir cherche cependant à rassurer les Syriens et la communauté internationale sur le respect des droits des minorités, dans un pays multiethnique et multiconfessionnel.

La même demande de participation est relayée par des femmes réunies le 8 janvier à Damas lors d'un congrès du "mouvement politique féministe syrien".

"Nous voulons et nous rêvons d'un Etat de droit" affirme à l'AFP l'une des participantes, la juriste Joumana Seif, qui travaille sur les crimes de guerre en Syrie.

Cette avocate dont le père, le député Riad Seif, avait été emprisonné par Bachar al-Assad, souligne que les femmes "ont un grand rôle à jouer" dans la nouvelle Syrie et veulent "une participation active à la conférence de dialogue national.

"Nous ne voulons pas d'un nouvel oppresseur", lance à la tribune la militante et écrivaine Wajdan Nassif, qui s'était exilée après avoir été détenue.

"Nous ne voulons plus voir de prisons. Les femmes syriennes veulent participer à part entière (...) à la nouvelle ère en Syrie et nous ne voulons pas la réédition du terrible passé".


Nawaf Salam entame des consultations pour former le gouvernement libanais

Le nouveau Premier ministre libanais, Nawaf Salam, s'entretient avec le Premier ministre sortant, Najib Mikati, lors de leur rencontre à Beyrouth le 14 janvier 2025. (AFP)
Le nouveau Premier ministre libanais, Nawaf Salam, s'entretient avec le Premier ministre sortant, Najib Mikati, lors de leur rencontre à Beyrouth le 14 janvier 2025. (AFP)
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  • «Je ne suis pas de ceux qui excluent ou marginalisent qui que ce soit; au contraire, je prône l'unité et le partenariat national», affirme Nawaf Salam
  • «Il est temps d'entamer un nouveau chapitre fondé sur la justice, la sécurité et le progrès», ajoute-t-il

BEYROUTH: Le Premier ministre libanais désigné, Nawaf Salam, entamera, mercredi et jeudi, des consultations parlementaires non contraignantes en vue de former son gouvernement, malgré les inquiétudes du Hezbollah qui craint d'en être exclu et les doutes sur la question de la légitimité.

Le Hezbollah et son allié, le mouvement Amal, ont toujours adopté cette approche au cours de leurs périodes au pouvoir pour faire obstruction à tout ce qui ne correspond pas à leurs ambitions politiques.

Mardi, le président Joseph Aoun et M. Salam ont tous deux cherché à rassurer toutes les parties au Liban, bien que la nomination de M. Salam n'ait bénéficié d'aucune voix chiite au Parlement.

Selon un observateur politique, on craint «des obstacles potentiels à la formation du gouvernement et à l'octroi de la confiance du Parlement sous le prétexte d'un 'manque de légitimité', même si le cabinet comprend des personnalités chiites à des postes ministériels qui pourraient ne pas être approuvées».

Mohammed Raad, chef du bloc parlementaire du Hezbollah, a adopté une position antagoniste après avoir rencontré Aoun lundi, déclarant que favoriser Salam pour le poste de Premier ministre plutôt que Najib Mikati, le Premier ministre intérimaire sortant soutenu par le Hezbollah, est «une tentative de certains d'encourager la division, la fragmentation et l'exclusion».

Il a lancé un avertissement: «Il est de notre droit d'exiger un gouvernement qui respecte le pacte national. Nous suivrons l'évolution de la situation avec sagesse et nous verrons les mesures prises pour expulser Israël du Liban-Sud et garantir le retour des prisonniers.»

En réponse, le président, s'exprimant devant la plus haute autorité religieuse chiite du Liban, le cheikh Ali al-Khatib, vice-président du Conseil suprême islamique chiite, qui lui a rendu visite au palais présidentiel, a souligné qu'«aucun obstacle ne devrait entraver la formation du gouvernement, car nous devons saisir les occasions importantes qui s'offrent à nous. Il n'y a pas de temps à perdre et nous devons envoyer des messages positifs à l'étranger pour montrer que le Liban est capable de s'autogouverner, de se reconstruire dans la transparence et de construire l'État auquel nous aspirons tous».

M. Aoun a souligné que «les chiites ne sont pas les seuls à être menacés; c'est tout le Liban qui est en danger. Si une composante est affaiblie, c'est tout le pays qui est affaibli».

Il a décrit la nomination de M. Salam pour former le gouvernement comme «le résultat d'un processus démocratique qui a abouti à un certain résultat. D'autres phases sont à venir. À certains moments, nous devrons peut-être prendre un peu de recul, mais l'intérêt public reste la priorité».

M. Aoun a déclaré que «toute attaque contre une partie du Liban est une attaque contre le Liban tout entier. Nous insistons sur le retrait israélien et sur le déploiement de l'armée libanaise dans le sud».

Le président a poursuivi: «S'il y avait eu un État et une armée dans le passé, personne n'aurait eu recours à la résistance.»

«La phase actuelle est différente. C'est l'État qui est responsable, et non une seule faction. C'est l'État tout entier et le peuple libanais dans son ensemble qui sont responsables.»

Il a ajouté qu'il n'était «pas admissible qu'un seul groupe porte le fardeau de ce conflit (avec Israël)».

M. Aoun a rappelé la position de l'imam Moussa al-Sadr, qui a plaidé en faveur de la neutralité du Liban dans les conflits, notant que le Liban, compte tenu de sa taille, n'a pas la capacité de s'engager.

Il s'est adressé au cheikh Al-Khatib en disant: «Vous ne pouvez pas vous éloigner des enseignements de l'imam Al-Sadr, sinon vous n'appartiendrez ni au Conseil suprême islamique chiite ni à la communauté chiite. Soyez assuré que personne ne dominera personne, que personne ne laissera personne tomber et que personne ne brisera personne.»

M. Salam est rentré de La Haye lundi en fin de journée, peu après avoir été chargé de former le gouvernement.

Mardi, il a rencontré le président et, pendant une courte période, le président du Parlement, Nabih Berri, s'est joint à la réunion.

Conformément au protocole, M. Salam s'est adressé pour la première fois au peuple libanais depuis le palais présidentiel, faisant part de son «engagement à relever le défi de servir le Liban».

M. Salam a déclaré: «J'ai écouté certaines préoccupations hier. Je ne suis pas de ceux qui excluent ou marginalisent qui que ce soit; au contraire, je prône l'unité et le partenariat national, et mes mains sont tendues à tous pour initier des réformes afin qu'aucun citoyen ne se sente marginalisé.»

Il a ajouté: «Il est temps d'entamer un nouveau chapitre fondé sur la justice, la sécurité, le progrès et les opportunités pour que le Liban soit un pays de personnes libres, égales en droits et en devoirs... œuvrant pour étendre l'autorité de l'État sur tous ses territoires.»

M. Salam a souligné la nécessité pour le gouvernement de «formuler un programme global visant à encourager une économie productive et à garantir des opportunités d'emploi pour les générations futures».

Il a ajouté: «Une partie importante de notre population a encore ses maisons détruites, ainsi que ses institutions, et nous devons reconstruire les villages de la Békaa, du sud et de Beyrouth. La reconstruction n'est pas seulement une promesse, mais un engagement.»

Il a également souligné l'importance de l'exécution de l'accord de Taëf: «Le fondement des réformes attendues depuis longtemps repose sur la prise en compte des dispositions de l'accord de Taëf qui n'ont pas été respectées et sur la rectification de celles qui ont été mises en œuvre.»

M. Salam a appelé à «la mise en place d'une décentralisation administrative étendue, à rendre justice aux victimes de l'explosion du port et à indemniser les déposants qui ont subi des pertes financières».

Il a ajouté: «Je garantirai qu'aucun citoyen n'éprouve un sentiment d'injustice, de marginalisation ou d'exclusion.»

En outre, M. Salam a souligné la nécessité urgente de se concentrer sur «la mise en œuvre complète de la résolution 1701 et des termes de l'accord de cessez-le-feu, le renforcement de l'autorité de l'État sur l'ensemble de ses territoires et le retrait de l'armée israélienne de toutes les régions du Liban».

Le ministère français des Affaires étrangères a félicité M. Salam pour sa nomination, lui souhaitant «le succès dans l'accomplissement de sa mission, en ce moment historique pour le Liban». La France souhaite vivement qu'un gouvernement fort, capable de rassembler le Liban dans sa diversité, puisse être formé dans les meilleurs délais pour mener à bien les réformes indispensables au redressement du Liban et de son État, pour permettre le retour de la prospérité pour le peuple libanais et la restauration de la sécurité et de la souveraineté du Liban sur l'ensemble de son territoire.

«Le Premier ministre libanais pourra compter sur le plein soutien de la France dans ses missions, au profit de tous les Libanais», a ajouté le ministère.

Le grand mufti du Liban, le cheikh Abdul Latif Derian, a déclaré que «faciliter la tâche du Premier ministre désigné pour former un gouvernement national complet composé d'experts et de personnes qualifiées est un devoir national».

Après sa rencontre avec le cheikh Derian, l'ambassadeur d’Arabie saoudite au Liban, Walid al-Bukhari, a déclaré: «Le Royaume sera toujours aux côtés du Liban et de son peuple.»

Il a exprimé sa «satisfaction quant à l'aboutissement des élections présidentielles et des consultations parlementaires, qui favorisent l'unité du peuple libanais et orientent le Liban vers une renaissance tant sur le plan économique que sur celui du développement, afin d'ouvrir la voie au processus de réforme et de restaurer la confiance des communautés arabe et internationale».

Pendant ce temps, les avions de guerre israéliens ont repris leurs incursions dans l'espace aérien libanais, en particulier au-dessus de Beyrouth et de la banlieue sud.

Mardi, l'armée libanaise a effectué un raid sur le complexe Sadiq à Al-Aamroussieh, après avoir reçu des informations faisant état d'armes et de munitions stockées dans le sous-sol. Mais après avoir fouillé la zone – précédemment ciblée par Israël – l'armée n'a trouvé ni armes ni munitions.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Au "stade final", les négociations pour une trêve à Gaza s'accélèrent

Des Palestiniens pleurent la mort de leurs proches tués lors d'une frappe aérienne israélienne sur leur abri à Deir El-Balah, dans la bande de Gaza, le 14 janvier 2025. (AFP)
Des Palestiniens pleurent la mort de leurs proches tués lors d'une frappe aérienne israélienne sur leur abri à Deir El-Balah, dans la bande de Gaza, le 14 janvier 2025. (AFP)
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  • Les négociateurs réunis pour arriver à un cessez-le-feu à Gaza cherchent mercredi à finaliser un accord, désormais "au stade final" selon le Qatar après 15 mois d'une guerre entre Israël et le Hamas
  • A quelques jours du retour de Donald Trump à la Maison Blanche, le 20 janvier, les discussions indirectes se sont intensifiées à Doha

DOHA: Les négociateurs réunis pour arriver à un cessez-le-feu à Gaza cherchent mercredi à finaliser un accord, désormais "au stade final" selon le Qatar après 15 mois d'une guerre entre Israël et le Hamas qui a fait des dizaines de milliers de morts dans le territoire palestinien.

A quelques jours du retour de Donald Trump à la Maison Blanche, le 20 janvier, les discussions indirectes se sont intensifiées à Doha en vue d'une trêve associée à une libération d'otages retenus à Gaza depuis l'attaque du mouvement islamiste Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre.

Alors que les deux parties posent encore leurs exigences, les présidents américain Joe Biden et égyptien Abdel Fattah al-Sissi, lors d'un appel mardi, les ont exhorté "à faire preuve de la flexibilité nécessaire", selon la présidence égyptienne.

Le Qatar, principal pays médiateur avec les Etats-Unis et l'Egypte, a déclaré que les négociations étaient "au stade final", les "principaux problèmes" ayant été réglés, sans toutefois préciser lesquels.

"Nous espérons que cela mènera à un accord très bientôt", a dit un porte-parole de la diplomatie qatarie.

Selon deux sources proches du Hamas, 33 otages devraient être libérés durant la première phase de l'accord en gestation, en échange d'un millier de Palestiniens détenus par Israël. Les captifs seraient libérés "par groupes, en commençant par les enfants et les femmes", d'après l'une d'elles.

Le gouvernement israélien a confirmé qu'il cherchait à obtenir la libération de "33 otages" pendant la première étape, et était prêt à libérer "des centaines" de prisonniers palestiniens.

- "Le temps presse" -

Les pourparlers en cours au Qatar se déroulent avec le Hamas et les négociateurs israéliens présents dans deux salles séparées, selon une source proche des pourparlers.

Au total, 251 personnes avaient été enlevées lors de l'attaque du 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.210 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Au moins 46.645 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans la campagne militaire israélienne de représailles dans la bande de Gaza assiégée et en proie à un désastre humanitaire, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugés fiables par les Nations unies.

Alors qu'Israël multiplie les frappes meurtrières dans le territoire, 61 personnes ont encore péri en 24 heures, selon le dernier bilan du ministère.

L'armée israélienne a dit avoir visé "des terroristes du Hamas".

A Gaza, Nadia Moustafa Madi, une déplacée, prie pour qu'"une trêve soit déclarée". "Je suis prête à reconstruire ma vie au milieu des décombres", dit-elle.

Depuis le début de la guerre, seule une trêve d'une semaine a été observée fin novembre 2023, les négociations menées depuis se heurtant à l'intransigeance des belligérants.

Mais la pression internationale s'est accrue pour un cessez-le-feu associé à la libération des 94 otages toujours retenus à Gaza, dont 34 sont morts selon l'armée israélienne. Surtout après que Donald Trump a promis "l'enfer" à la région si les otages n'étaient pas libérés avant son retour au pouvoir.

"Le temps presse, les otages vivants finiront par mourir. Les otages morts risquent d'être perdus. Nous devons agir maintenant", a lancé Gil Dickman, cousin de l'otage Carmel Gat, lors d'un rassemblement mardi soir à Jérusalem.

- Zone tampon -

Selon un responsable israélien, les négociations pour la deuxième phase de l'accord commenceront le "16e jour" après l'entrée en vigueur de la première phase.

La deuxième phase concernera la libération des derniers otages, "soit les soldats et les hommes en âge d'être mobilisés et (le retour) des corps des otages morts", selon le Times of Israel.

Le Hamas a dit souhaiter "un accord clair et global".

"Nous sommes proches du but, mais pas encore là", a dit un responsable israélien. Israël ne quittera toutefois "pas Gaza tant que tous les otages ne seront pas rentrés, les vivants et les morts", a-t-il souligné.

Selon des médias israéliens, Israël doit maintenir une "zone tampon" dans la bande de Gaza durant la première phase de l'accord.

Les forces israéliennes devraient rester présentes jusqu’à "800 mètres en profondeur du territoire, sur une zone allant de Rafah au sud jusqu'à Beit Hanoun au nord", selon une source proche du Hamas.

D'après les commentateurs israéliens, M. Netanyahu aurait finalement décidé d'ignorer les pressions de ses ministres d'extrême droite, hostiles à un cessez-le-feu

"Il y a une véritable volonté de notre part de parvenir à un accord sur les otages", a assuré à Rome le ministre israélien des Affaires étrangères Gideon Saar. "Si nous y parvenons, nous aurons une majorité au gouvernement qui soutiendra l'accord."

Le secrétaire d'Etat américain sortant, Antony Blinken, a proposé mardi d'envoyer une force internationale de sécurité à Gaza et de placer le territoire palestinien sous la responsabilité de l'ONU.

Il a aussi estimé que l'Autorité palestinienne, qui détient une autorité administrative partielle en Cisjordanie occupée, devrait à l'avenir reprendre le contrôle de Gaza.