Les professionnels musulmans quittent la France en raison du "climat d'islamophobie" qui y règne

Des fidèles musulmans arrivent à la Grande Mosquée de Paris pour accomplir les prières matinales de l'Aïd Al-Adha, le 16 juin 2024. La France compte la plus grande population musulmane d'Europe, avec près de 10 % des 67 millions d'habitants du pays sont de confession musulmane. (AFP)
Des fidèles musulmans arrivent à la Grande Mosquée de Paris pour accomplir les prières matinales de l'Aïd Al-Adha, le 16 juin 2024. La France compte la plus grande population musulmane d'Europe, avec près de 10 % des 67 millions d'habitants du pays sont de confession musulmane. (AFP)
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Publié le Lundi 24 juin 2024

Les professionnels musulmans quittent la France en raison du "climat d'islamophobie" qui y règne

  • L’émigration des jeunes musulmans carriéristes provoque une « fuite des cerveaux », selon un nouveau livre
  • Co-auteur : « De plus en plus de musulmans français ne se sentent plus chez eux en France »

LONDRES : Une « atmosphère d'islamophobie » pousse les musulmans français à émigrer vers des pays comme le Royaume-Uni et le Canada, selon un nouveau livre.

Selon The Times, les auteurs de « La France, tu l'aimes mais tu la quittes » comparent ce phénomène à une « fuite des cerveaux ».

Cependant, contrairement à une fuite des cerveaux conventionnelle, les professionnels musulmans en France échangent un pays prospère pour un autre.  
La France compte la plus grande population musulmane d'Europe, avec environ 7 à 10 % de ses 67 millions d'habitants appartenant à cette foi.

Parmi les musulmans ayant quitté la France, plus de sept sur dix déclarent être partis en partie à cause du racisme et de la discrimination.

La France suit une politique de laïcité, qui interdit l'affichage de symboles religieux dans la vie professionnelle, y compris dans le droit, la fonction publique et l'éducation.

Selon Olivier Esteves, co-auteur du livre et professeur à l'Université de Lille, beaucoup de musulmans qui émigrent sont parmi les plus ambitieux professionnellement mais aussi les plus pieux, ce qui entraîne un conflit de valeurs.
Le professeur à l'Université de Lille cite également la popularité du Rassemblement National de Marine Le Pen comme facteur aggravant de cette fuite des cerveaux. Le parti d'extrême droite affirme que l'Islam est une menace existentielle pour l'identité française.

Esteves prévient qu’une victoire électorale du RN entraînerait une nouvelle vague d’émigration parmi les musulmans français qualifiés.

« Les gens qui s’opposent à l’immigration disent souvent ‘on ne se sent plus chez nous’ », explique-t-il. « Mais il y a de plus en plus de musulmans français qui ne se sentent plus chez eux en France. »

« Dans les prochains mois, nous verrons une désinhibition croissante des propos et des comportements islamophobes.

« Nous avons écrit sur des femmes qui se font cracher dessus parce qu’elles portent le hijab - ce genre de choses ne va qu’empirer. »

L’enquête à la base du livre a interrogé  1,000 répondants, principalement sur les réseaux sociaux. Environ 140 d’entre eux ont fait l’objet d’entretiens approfondis par les auteurs.

Esteves estime que le nombre de musulmans ayant quitté la France pourrait se chiffrer en « dizaines de milliers ».

Le mois dernier, des musulmans se sont rassemblés devant la Grande Mosquée de Paris pour exprimer leurs préoccupations de se sentir étrangers dans leur propre pays.

Une participante, Aminata Sylla, a confié au Times qu'elle « avait hâte » de partir pour la Grande-Bretagne ou Oman, citant une accumulation d'expériences négatives liées à sa couleur de peau, sa religion et son port du voile.
« Parfois, j’ai l'impression de ne pas pouvoir respirer », a-t-elle dit.

Sylla, qui prépare un master en relations internationales à l'Université de la Sorbonne, a déclaré qu’elle s'était sentie « comme un animal » à travers une série d'expériences négatives, y compris lorsqu’elle a été frappée dans le métro parisien pour avoir porté un hijab.

La jeune femme de 25 ans se décrit comme une « fille de la France abandonnée par sa mère ».

Mehdi, un professeur de français de 39 ans installé à Preston, en Angleterre, a qualifié sa décision de quitter sa ville natale de Lyon il y a trois ans de « déchirante », exprimant un sentiment d'échec face à l'impossibilité de maintenir sa relation avec son pays d'origine.
 
« Je ne pense pas avoir jamais autant pleuré que lorsque j’ai pris le ferry pour partir définitivement », a-t-il déclaré.
 


Condamnation de Marine Le Pen: Macron rappelle au gouvernement l'indépendance de la justice

Le président français Emmanuel Macron (Photo AFP)
Le président français Emmanuel Macron (Photo AFP)
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  • Le président français Emmanuel Macron a « rappelé » que l'autorité judiciaire est indépendante et que les magistrats doivent être protégés
  • Le chef de l'État a également affirmé que « tous les justiciables ont droit au recours ».

PARIS : Mercredi en Conseil des ministres, le président français Emmanuel Macron a « rappelé » que l'autorité judiciaire est indépendante et que les magistrats doivent être protégés, après la condamnation de la cheffe de l'extrême droite Marine Le Pen qui a suscité des attaques contre les juges, ont rapporté des participants.

Le chef de l'État a également affirmé que « tous les justiciables ont droit au recours », selon ces sources. La justice a déjà fait savoir qu'un nouveau procès en appel pourrait se tenir dans des délais qui laissent une porte ouverte à une éventuelle candidature présidentielle en 2027 de la leader du Rassemblement national (RN), principale formation d'extrême droite française. 

Devant la presse, à l'issue du Conseil des ministres, la porte-parole du gouvernement Sophie Primas a rapporté mercredi les propos du chef de l'État.

« La première chose qu'il a rappelée, a poursuivi Mme Primas, est que la justice est évidemment indépendante et prend ses décisions en toute indépendance, et qu'il faut donc la respecter comme l'un des piliers de notre démocratie. La première, a-t-elle dit, est que la justice est indépendante et qu'elle prend ses décisions en toute indépendance et qu'il faut donc la respecter comme un pilier de notre démocratie.

« La troisième chose, pour rappeler que les menaces qui sont faites à l'encontre des magistrats sont absolument insupportables et intolérables, puisque nous sommes encore une fois dans une démocratie. Et la justice est tout à fait indépendante et doit être respectée », a-t-elle ajouté.

« Et la troisième chose, pour rappeler que chacun a le droit à une justice équivalente et que le droit est le même pour tous. »


Bac: l'épreuve de maths en première se précise pour l'an prochain

La ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Elisabeth Borne, lors d'une conférence de presse à l'issue d'une visite à l'école élémentaire Claude-Monnet à Rueil-Malmaison, en banlieue parisienne, le 28 mars 2025. (Photo Thomas SAMSON / AFP)
La ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Elisabeth Borne, lors d'une conférence de presse à l'issue d'une visite à l'école élémentaire Claude-Monnet à Rueil-Malmaison, en banlieue parisienne, le 28 mars 2025. (Photo Thomas SAMSON / AFP)
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  • Le Conseil supérieur de l'éducation (CSE, qui rassemble syndicats, associations de parents, collectivités, etc.) a majoritairement voté contre le projet de décret et d'arrêté
  • L'ex-ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, avait annoncé en décembre 2023 la création de cet examen sur le modèle de l'épreuve anticipée de français pour le baccalauréat en fin de première,

PARIS : Le projet d'épreuve de mathématiques en classe de première pour l'an prochain, qui vise à mettre en œuvre le « choc des savoirs » annoncé par l'ex-ministre de l'Éducation nationale Gabriel Attal, a été présenté mardi devant une instance consultative de l'Éducation nationale, étape-clé avant sa publication.

Le Conseil supérieur de l'éducation (CSE, qui rassemble syndicats, associations de parents, collectivités, etc.) a majoritairement voté contre le projet de décret et d'arrêté instaurant cette « épreuve terminale de culture mathématique aux baccalauréats général et technologique ».

Ils ont recueilli 0 voix pour, 27 contre, 31 abstentions et 4 refus de prendre part au vote (l'administration ne votant pas dans cette instance), un vote indicatif qui n'empêche pas la mise en œuvre de la réforme, selon des sources syndicales.

Cette épreuve écrite d'une durée de deux heures, qui entrera en vigueur au printemps 2026, sera « affectée d'un coefficient 2 » (points pris sur l’épreuve du Grand oral en terminale), selon ces textes, consultés par l'AFP.

L'ex-ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, avait annoncé en décembre 2023 la création de cet examen sur le modèle de l'épreuve anticipée de français pour le baccalauréat en fin de première, un projet confirmé en novembre 2024 par sa successeure, Anne Genetet.

Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, principal syndicat du second degré (collèges et lycées), qualifie auprès de l'AFP la mesure de « rafistolage supplémentaire du bac Blanquer », décidé en 2019 par l'ex-ministre Jean-Michel Blanquer.

Pour Jérôme Fournier, secrétaire national du SE Unsa, la nouvelle épreuve « alourdit la fin de l'année pour les élèves et les correcteurs ».

La première partie, qui est commune à tous les élèves, sera sous forme de QCM et pourrait être corrigée automatiquement, ce à quoi « de nombreuses organisations syndicales sont opposées », a-t-il ajouté, tandis que la deuxième partie devrait consister en des résolutions de problèmes.

Des projets de textes ont par ailleurs été votés au CSE relatif à « la mise en place du +parcours renforcé+ en classe de seconde générale et technologique » ou professionnelle à partir de la rentrée 2026, avec trois votes pour, 45 contre et 13 abstentions.

Mis en place par la ministre Élisabeth Borne, ce parcours est destiné aux élèves n’ayant pas obtenu le diplôme du brevet. Son organisation relèvera « de l’autonomie de l’établissement sur la base indicative de deux heures hebdomadaires sur tout ou partie de l’année », selon le projet d'arrêté.

Sophie Vénétitay déplore « une coquille vide » tandis que Tristan Brams (CFDT Éducation) regrette l'absence de « moyens supplémentaires ».  


Boualem Sansal fait appel de sa condamnation en Algérie, indique son avocat français

Son annonce intervient deux jours après un appel entre Emmanuel Macron et le président algérien Abdelmadjid Tebboune pour relancer le dialogue entre les deux pays, au cours duquel le sort de Boualem Sansal a été évoqué. (AFP)
Son annonce intervient deux jours après un appel entre Emmanuel Macron et le président algérien Abdelmadjid Tebboune pour relancer le dialogue entre les deux pays, au cours duquel le sort de Boualem Sansal a été évoqué. (AFP)
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  • L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal a fait appel de sa condamnation à cinq ans de prison en Algérie, a indiqué à l'AFP mercredi son avocat français, François Zimeray
  • Cet appel, a précisé Me Zimeray, qui a appelé à un "geste humanitaire" pour libérer son client âgé de 80 ans, n'empêche pas de le gracier

PARIS: L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal a fait appel de sa condamnation à cinq ans de prison en Algérie, a indiqué à l'AFP mercredi son avocat français, François Zimeray.

Cet appel, a précisé Me Zimeray, qui a appelé à un "geste humanitaire" pour libérer son client âgé de 80 ans, n'empêche pas de le gracier. Son annonce intervient deux jours après un appel entre Emmanuel Macron et le président algérien Abdelmadjid Tebboune pour relancer le dialogue entre les deux pays, au cours duquel le sort de Boualem Sansal a été évoqué.